vendredi 31 décembre 2010

De la promesse de ne pas augmenter les impôts et le faire néanmoins, ça pique !


Faut-il rappeler ici la liste longue comme un hiver sibérien de l'augmentation des impôts et taxes prévue en 2011 ?

Oui, prenons quelques instants.

D'abord, l'impôt sur le revenu.

On rappelle le discours tenu par le gouvernement : "Pas de hausses d'impots, uniquement des ajustements de niches fiscales". Or c'est faux puisque la plus haute tranche est passée de 40% à 41%. Premier mensonge flagrant. Car après tout, en période de crise on peut comprendre une telle augmentation. Mais non. Par habitude, on préfère mentir. C'est tellement plus amusant.


Hausse de la TVA sur le triple play. On passe l'ensemble à 19,6%. On rappelle le discours tenu par le gouvernement : "Pas de hausses d'impots, uniquement des ajustements de niches fiscales". Ha, ben tiens la TVA c'est une niche ? Heuh, je ne sais pas ...


Hausse des impots sur les plus values :

Plus-values boursières : Taxées à partir de janvier dès le 1er euro et quel que soit leur montant : prélèvement forfaitaire libératoire de 19 % (versus 18% aujourd'hui)et prélèvements sociaux de 12,3 % (versus 12,1% aujourd'hui).


Plus-values immobilières : Hors résidence principale, elles sont taxées à 19 % au lieu de 16 %.


Stock-options : La contribution payée par le bénéficiaire sur le gain de la levée d'option passe de 2,5 % à 8 % en 2011. Les plus-values de stock-options seront imposées à 41 %, contre 40 % aujourd'hui.


Hausse des impots sur les dividendes :

Les ménages peuvent choisir de faire imposer leurs dividendes et leurs intérêts à un taux fixe (le prélèvement forfaitaire libératoire de 18 %) ou au barème de l'impôt sur le revenu. Pour les dividendes et intérêts perçus en 2010, imposés en 2011, le prélèvement forfaitaire libératoire passe à 19 %. Les ménages ayant opté pour le barème voient disparaître un avantage spécifique, le crédit d'impôt de 50 % sur les dividendes.



Convaincus chers lecteurs ? Il n'y aura pas de hausses d'impôts en France, c'est promis ! Tout au plus des réajustements seront opérés sur les niches fiscales. Ha bon, lesquelles alors ?


Vingt-deux niches seront rabotées : le taux de réduction d'impôt qu'elles offrent et leurs plafonds seront réduits de 10 % à compter de l'imposition des revenus de 2011. Sont notamment concernés le Scellier pour l'investissement locatif, les niches Dom-Tom (à l'exception du logement social outre-mer qui échappe au rabot) et le crédit d'impôt pour les équipements de la maison en faveur du développement durable. Ainsi, la réduction d'impôt pour chaudières à condensation passe de 25 % à 22 %, celle des pompes à chaleur de 40 % à 36 %, etc. La liste des équipements donnant droit au crédit d'impôt sera réduite par circulaire.


S'agissant des familles, finito l'avantage fiscal lié au mariage et les particuliers qui emploient une personne à domicile peuvent payer les charges sociales au régime réel (les charges sont calculées sur le salaire réel de l'employé) ou au forfait (les charges sont calculées comme si l'employé était au smic). Au régime réel, les employeurs bénéficiaient d'un abattement de charges sociales de 15 %.


etc. etc. etc.


Convaincus ? Vous en voulez encore ?


Les contrats d'assurance-maladie complémentaires dits «responsables» (respectant certains critères de remboursement) subiront à partir de 2011 une taxe de 3,5 %. Une hausse d'impôt payée par les assureurs mais que ces derniers pourraient répercuter aux assurés.


Les personnes vivant seules et ayant élevé seules leurs enfants pendant moins de cinq ans verront leur demi-part disparaître au titre de l'imposition de leurs revenus de 2013. Soit un sursis d'un an par rapport à ce qui avait été décidé fin 2008.



Conclusion ? Nous avons ici milité à plusieurs reprises pour l'adoption de mesures d'économie aussi il ne s'agit pas de critiquer les hausses de taxes pour le plaisir. Mais que ne dit-on pas la vérité ? Mais que ne fixe-t-on des échéances pour revenir à des niveaux d'imposition plus doux.


Oui les impôts augmentent en France en 2011. Et il est plus que pénible de supporter la réthorique gouvernementale qui nous explique rien n'augmente et que les niches fiscales ne sont pas des impots, c'est ridicule. D'autant plus ridicule que la raison d'être des niches est de suplléer, et c'est plutôt malin, à des défaillance de l'état. C'est le pourquoi de Scellier ou de l'emploi à domicile. Réduisant les niches, l'état rattrape-t-il dans le même temps son retard sur les logements sociaux ou les services à la personne ?


Oui, les impots augmentent en 2011. Pourquoi ? Parce que le pays est mal géré depuis plus de 30 ans. Est-ce au contribuable de payer ? A qui d'autre ? (nous pourrions envisager une guerre territoriale pour piller un pays et rembourser nos dettes remarquez ! cela justifierait le budget de l'armée de 30 Milliards hors pensions)

Humm. Bonne année !


nm.


Note : le dessin très frais illustrant cette note est tiré de Charlie Hebdo, rendons à César ...

mardi 28 décembre 2010

De l'agenda culturel 2011, de la ré-ouverture du musée du Luxembourg, de Cranach l'Ancien


Le début de l'année 2011 va être marqué par la ré-ouverture du musée du Luxembourg, à Paris. Fermé depuis plusieurs mois pour cause de contrat rompu avec l'ancien exploitant, le musée attenant au Sénat a confié à la RMN sa gestion. Et c'est Lucas Cranach l'Ancien qui ouvre le bal le 09 Février. Le maître de Wittenberg est décidément à l'honneur à Paris puisque le Louvre est parvenu à réunir le million d'Euros qui lui manquait pour boucler l'aquisition des "trois graces", oeuvre de 1531, mise en vente par un collectionneur privé qui en voulait 4 millions d'Euros. Le tableau étant sur le sol français, le Louvre avait pu préempter cette pièce. Il ne lui restait plus qu'à réunir les 4 millions avant le 31 janvier 2011. Pari réussi.

Pour préparer cette exposition évènement sur Cranach, on recommandera la lecture du "Cranach, peindre la grâce" à paraître aux éditions A Propos en janvier, très rare ouvrage en Français sur l'ami de Luther.

nm.

samedi 25 décembre 2010

De Noël, Joyeux Noël, exégèse d'Isaac


Très joyeux Noël à tous. Célébrons ensemble la bonne nouvelle de Noël. Dieu se fait homme les amis. Pas empereur de Rome, ou grand chef de guerre, non, non, non.

Petit enfant né dans une étable. Chauffé par le souffle de l'âne et du boeuf. Dieu s'incarne dans l'humilité et la fragilité de l'enfance. Un Dieu humaniste.

nm.

jeudi 23 décembre 2010

Des chocolats de Noël, A la mère de Famille


Vite. Hâte toi ami lecteur car le réveillon, c'est demain soir. Aussi, un petit conseil pour qui recherche une adresse de chocolatier. Ho, je vois d'ici chacun y aller de ses Hévin, Hermé, Maison du Chocolat, Patrick Roger et autres Fauchon. Alors, n'oublions pas "A la mère de famille".

Pas tendance, pas design. Depuis 1761, pensez-donc. Naîvement, je suspectais l'endroit d'être artificiel. Vous savez, ambiance à l'ancienne, à la Proust, mais en fait sans âme, sans histoire. Tout faux, Isaac. Pour m'en convaincre, il m'a suffit de pousser la porte du lieu. Et là, on est comme un petit enfant. C'est magique. Des guimauves, des roudoudous, des pralines, des pâtes de fruits, .... et plein de chocolats, gianduja, marrons glacés, calissons . Tout est joli, et tout est bon.


Les adresses ? 47 rue Cler , dans notre beau septième, rue du faubourg-montmatre (la boutique amirale), mais aussi dans le 6eme et le 17eme. Pour les non Parisiens, rdv sur la boutique en ligne.

nm.

vendredi 17 décembre 2010

De M, Ziggy, Johnny, Bercy, Jimmy, Keith, Mick


Wahou. Wahou. Wahou.

Tout simplement le meilleur concert qu'il m'ait été donné de voir et d'entendre. Devant Pulp, Oasis, Kézia Jones, Blur, les Gun's, Cure, Page et Plant, U2, even their satanic majesties themselves les Stones !

C'est un truc énaurme M en concert. Faut imaginer un garçon qui rêve à être une grande rockstar. Avec ses fringues de rockstar, une attitude de rockstar, un jeu de guitare digne de Hendrix, un charisme de folie, du rythme, de la soul. Un garçon qui rêve de tenue de scène héritées de Ziggy Stardust, de Roxy Music. Un garçon qui imagine tout ça dans ses songes d'enfant. Et boum, voilà M qui débarque. Et effectivement, tout ce qu'on peut attendre d'une méga rockstar est là, devant nous.

Les riffs de guitare, le son, le décor (décidément très Bowie). L'attitude extravertie. Des lunettes à Paillettes, des costumes incroyables. Hendrix, il est pas mort, il est là, devant nous. C'est un rêve et le prodige de M, c'est de ne pas nous réveiller pendant près de deux heures et demi de concert. Inception.

Jamais on ne se dit, bah, c'est de la comédie. On vit le truc. Toute la salle. 16 000 personnes en fusion. Et Johnny lui-même, que je voyais pour la première fois, est chauffé à blanc. Et balance un blues d'homme, Tanagra, tu me fous la gaule, yeahhh. Ben dis donc, c'est drolement bien.

Et je ne vous ai pas tout dit. L'inventivité de la mise en scène. C'est ... oui, c'est vraiment le meilleur concert de ma vie. De ces moments rares où on se régale davantage des chansons qu'on connait le moins, parce qu'on M la découverte, plutôt que de l'attente des chansons les plus 'reconnues'.

nm.

lundi 13 décembre 2010

De l'occupation de la France par des Musulmans en prière, par Marine Le Pen



Bah voilà une nouvelle occasion de rappeler une de nos lignes éditoriales forte. Au blog d'Isaac, on attend de la république, de l'état, de la nation, appelé comme vous voulez les édiles en charge des affaires du pays, on attend donc une société ouverte. Une société qui s'organise pour rendre meilleure la vie de ceux qui habitent en France.


Une société qui donnent à la deuxième plus grande communauté religieuse du pays des lieux de culte et qui ne stigmatise pas les malheureux parisiens condamnés à rouler en scooter.


Si on est scandalisé par les propos de Marine Le Pen, on doit militer pour la création de mosquée, de place de stationement de 2 roues à Paris et de places en crèches.

nm.

De Harry Potter et les reliques de la mort, part 1, courte note


Courte note ? Nous ferons court. C'est rudement bien ce film. Sombre, bluffant, avec des effets spéciaux vraiment magnifiques (de mieux en mieux àchaque épisode), parfois assez violent (attention aux petits lecteurs d'Isaac). Ben dis donc, on s'est régalé.

nm.

vendredi 10 décembre 2010

De Inception, sorti en DVD et Blu-Ray le 08/11/2010


Le journaliste : " Madame, je n'écrirai rien sur ce film, c'est une merde "
Odile : " Et si ça mérite une deuxième vision rappelez-moi hein ! "
Le journaliste : " Madame je vous pisse à la raie !
Odile : " Deray, Odile Deray, de toutefaçon c'est moi qui vous rappelle... "

in "La cité de la peur".


nm.

jeudi 9 décembre 2010

De Piotr Anderszewski, récital au théâtre des champs-élysées du 08 décembre 2010


Piotr comment ?? Tiens, je ne le connaissais pas ce monsieur. Un pianiste, sans doute polonais avec un nom aussi compliqué à lire (et à prononcer) pour un Français. Mais bon, le programme est alléchant, un peu en grand écart ; pensez, Bach et Schumann.
Malgré les conditions météo, hop, on se donne donc rendez-vous à 20h. Les rangs étaient un peu clairsemés. Quel dommage pour le soliste se dit-on que la salle ne soit pas au complet, mais bon, la neige à Paris ...
Mais, au fait, c'est curieux ce canapé sur la scène. Un type en robe de chambre noire boit un thé. la Steinway attend le le concertiste. Le public aussi. Mais voilà que le drôle de monsieur qui s'était installé "comme à la maison" se lève et entame la suite anglaise n°5 de Bach. !!
Wahou. Voilà un pianiste qui interprète Bach avec une sensualité aux antipodes d'une vision baroque très sèche et très métronométrée. C'est chaloupé. Romantique mais pour autant ça semble incroyablement naturel et très juste. On ne se dit pas "mais où est Bach ?"
Il est bien là. Au prix de quelques dissonances parfois. Piotr se les accorde. Ben oui, en réinterprétant le tempo de Jean-Sébastien on risque le précipice. Avec Piotr, on ne tombe pas, mais on se penche ... C'est très bon.
Et Schumann. Que je connais moins, et dont je ne saurais pas dire si ce que nous avons entendu de lui était tout aussi original que le traitement fait à Bach. Fut-ce bien ? Assurément.
Entracte.
Puis re Schumann. Et là, miracle, notre Piotr enchaîne directement sur la deuxième partition de Bach de la soirée. Et d'abord, on pense que le mouvement que l'on vient d'entendre est sans doute du Schumann citant Bach. Mais non, c'est un fondu enchainé. Et là, on rentre dans une dimension incroyable.
Bach, Bach, Bach. Piotr, Piotr, Piotr, comme un nouveau Glenn Gould.

nm.

mardi 7 décembre 2010

De l'avent, exégèse d'Ambrogio Lorenzetti


La période de l'avent, cher lecteur, ne doit pas se limiter à une frénétique course aux cadeaux. Nous y reviendrons d'ailleurs à l'occasion d'une note consacrée à cet épineux sujet.

La période de l'avent pose la question de l'incarnation. Le sens de Noël ?

Noël qui, aujourd'hui est la plus populaire des fêtes est-il le moment essentiel de la religion chrétienne ?

Vaste question ami lecteur qui mérite que nous nous y penchions (attention toutefois à ne pas tomber).

Ainsi, quel acte marque-t-il une rupture dans l'histoire ? L'annonciation ? L'incarnation ? La vie publique du Christ ? La crucifixion ? La résurection ?


Et si tout reposait sur l'annonciation ? L'essence de la foi chrétienne est l'amour inconditionnel de Dieu. Aussi l'annonciation est-elle peut-être la plus sensible des séquences du nouveau testament. D'autant plus signifiante si l'on admet que Dieu demande à Marie de bien vouloir l'accueillir. Ce que représente Ambrogio Lorenzetti dans le geste "d'autostoppeur" de l'ange de son annonciation. Ce geste signifie en effet la demande d'une charité.

La grâce est ainsi, de Dieu vers l'homme et ça, c'est l'incarnation, la vie de Jésus, sa mort et sa résurection. Mais aussi dans sa réciproque, dans l'acceptation de l'homme à la venue de Dieu. C'est très beau. Et sans doute une réflexion très profonde et admirablement interprétée par le Siennois.

C'est ça Noël.

nm.

dimanche 5 décembre 2010

De mymajorcompany, de Finery Scrawled


On a tant parlé de la crise de l'industrie musicale. Tant et tant. Que la France a inventé Hadopi (joli nom, loi inutile). Que la France doit supporter les états d'âme de Pascal Nègre (ha bon, il a une âme celui-là ?).

On tue le droit d'auteurs ; on tue dans l'oeuf les carrières de jeunes musiciens prometteurs. On peut dire que les cadres des majors ne furent pas en reste d'arguments pour en fait protéger les mirobolantes rémunérations qu'ils s'accordent et qu'ils accordent à leur superstars.

Foutaises chers lecteurs. Foutaises, foutaises et re-foutaises.

Nul part il n'est écrit qu'un musicien doit être multimillionaire. Nul part, il n'est écrit que les maisons de disques sont absolument indispensables à la création. Elle réclame une taxe pour survivre à Internet. C'est magique. Comme si les fabriquants de voitures à cheval avait réclamé une loi pour interdire le moteur à explosion. Tout cela n'a aucun sens. Ni moral, ni économique, ni historique. Bach, Mozart, Monteverdi, Puccini, Donizetti, Gerschwin, Armstrong, Glass. Pas de majors à l'horizon.

Petit prolégomène à mymajorcompany.com

Une bien bonne idée. Une "marketplace" où les artistes peuvent présenter leur travail, et où les internautes peuvent décider de produire ces artistes. Dès que 100 000 € sont récoltés, alors, le site produit l'album et de le fait distribuer. Une idée simple, un site plutot bien foutu.

Et un tuyau, le Finery Scrawled. Un groupe Made In France qui revendique et qui assume ses influences Beach Boys, Beatles, Kinks. Et j'oubliais Olivia Tremor Control (pour frimer !).

nm.

mercredi 1 décembre 2010

Du Chiberta, rue Arsène Houssaye, dans le huitième arrondissement à Paris


Voilà un avent qui commence plutôt bien. Le Chiberta. Curieux nom, et pour tout vous dire, un sobriquet qui ne me disait rien de bon jusqu'à aujourd'hui. Qu'est-ce que ça veut dire ? Mystère ... En tout cas, voilà une adresse qui m'évoquait une pseudo adresse basque à destination de touristes errants sur les Champs en peine de cuisine pseudo-authentiquement régionale. Mais, non, rien de tout ça.

Le lieu ? Déco léchée et architecture globale signée Jean-Michle Wilmotte. C'est donc classieux. Un peu dans l'air du temps. Ambiance, ce qu'on attend d'un 1 Etoile michelin près des champs appartenant à la constellation d'un chef 3 étoiles, ici, Mr Guy Savoie. Vous me direz il y a pire ? C'est vrai.

L'accueil et le service ? Propre. Plutôt efficace. Sérieux. Allez, ça manque un peu de décontraction. Mais, au Chiberta, le midi, c'est plutôt ambiance déjeuner d'Affaires. Et des affaires faites par des messieurs que ça n'a pas l'aire d'amuser plus que ça de faire des affaires en déjeuner dans un restaurant très confortable. Ben alors, les mecs, faut changer de taff si ça vous barbe.

Bon, nous, les affaires, ça nous amuse. Surtout si on peut se taper la cruche avec une carte réalisée par Guy Savoy. On prendra pour accompagner du Volnay 2005 et un magnifique St Aubin Premier Cru 2008. Bene, bene.

Et on se pâme pour la digression autour de l'huître de Cancale : un entrée de folie les amis. On se régale d'une seconde digression mais autour du veau en primo piatto : elle est bonne celle-ci. Et en dessert, je cite "Biscuit pain de Gênes aux pommes façon Tatin glace caramel au beurre salé". Wahou. Wahou. Wahou. Tuerie ? Tuerie.

Il faut y aller. Oui. Le soir, peut-être, pour éviter les tristounets du midi. Et plutôt avec un compte en banque assez fourni, car l'addition est designé pour les notes de frais, si vous voyez ce que je veux dire.

nm.

samedi 27 novembre 2010

De l'Express, hors série, Le meilleur des montres 2011

Encore une note sur les toquantes ; et bien oui, que voulez-vous, ça m'évite de réfléchir aux déclarations papales sur l'usage du préservatif ou sur l'affaire Karachi.
Ne l'achetez pas ! Une raison à cela ? Au moins 2. Première raison (pas la plus essentielle : les articles ne sont pas d'une grande richesse. On apprend pas grand chose.

Deuxième raison. Et là, cher lecteur, on touche au coeur de l'amour qu'on peut avoir pour un garde temps. La "philosophie" de l'Express sur la nature de cette passion. Lisez plutot ce qui suit, extraits de l'édito "Pourquoi aime-t-on les montres" de Paul Marzouk :

"...

D'abord et avant tout parce que c'est un objet visible, placé à un endroit stratégique. Dès que l'on parle, on bouge les mains et la montre apparaît. Il faut moins d'une minute à une personne qui vous connaît - même mal - pour vous dire, en regardant votre poignet : "Dis donc, ça va pour toi !"

...

"

Heu, tout faux mec. C'est bon pour les ballerines qui portent des copies made in China achetée dans un bouiboui à Bangkok, Casa, Ventimille ou sur Canal Street.

Je crois que l'amour de l'artisanat qui vient du jura suisse est intimement un plaisir très égoiste qui n'a que peu à voir avec le show off. Oh, bien entendu, on ne cache pas pour autant son poignet lorsque l'on aime les montres avec passion, mais pas d'exhibition malsaine. Le plaisir est ailleurs.

Lorsqu'en réunion, on suit du regard la course continue de la trotteuse d'une sub date. Ou que l'on rêve au paturage qu'apercevait l'artisan helvète par la fenêtre de son atelier alors qu''il assemblait l'une des 364 pièces du calibre 3126/3840 de son Audemars Piguet. C'est ça mec l'amour des montres.
nm.

jeudi 25 novembre 2010

Des montres mythiques et de ceux qui les portent, Audemars Piguet Royal Oak







AP. Audemars Piguet. Manufacture très suisse, installée au Brassus et au Locle, depuis 1875. Ha, c'est beau la Suisse. Et le Jura suisse c'est très beau. Des alpages, des vaches, de jolis petits chalets avec de gentils petits suisses à l'intérieur, armés de loupes et de petits ustensiles en tous genres qui leur permettent d'assembler des miracles de mécanismes horloger.

En 1972, Audemars crée la sensation en lançant la première montre de sport de grand luxe en acier. Designé par Gérald Genta (à qui l'on devra 4 ans plus la Nautilus), on assite à une révolution sans précédent.
Audemars Piguet est synonyme de travail manufacturé, d'assemblage à la main, d'artisanat et d'audace (si avec ces éloges ils ne m'envoient pas un modèle, c'est à n'y rien comprendre).

En 1992 sort la version Offshore, une Royal Oak survitaminée dont l'ADN prend sa source dans les sports extrèmes, notament les courses automobiles ou la voile de compétition.

Et qui porte une Audemars ? Vous remarquerez qu'il s'agit d'une montre assez peu répandue. Et je ne crois pas que seul les prix soient à l'origine de cette rareté. Sans doute, les Audemars s'adressent-elles à des hommes qui ont une conscience assez profonde de l'horlogerie et du temps. Donc, pas de montre à la mode comme chez Rolex ou Chanel.

Faites l'exercice, et amusez-vous à compter le nombre d'Audemars que vous croisez en une journée. Et si vous en trouvez plus de 2 (aller dans une boutique Audemars n'est pas du jeu), Le blog d'Isaac vous offre une coupe de champagne.

Et donc ?

Quincy Jones, Usher, Jay-Z, Jarno Trulli, Barrichello, Svetlana Zakharaov, Isaac, et l'inénarable Ari Gold. Parmi d'autres.

nm.

dimanche 21 novembre 2010

Des classiques masculins n°7, fragrances fameuses, Eau Sauvage et Pour un Homme

Puisque cette série sur les classiques masculins a du attendre plus de deux mois pour voir cette 7ème note publiée, il nous semblait légitime de présenter deux classiques pour un thème : le parfum.

Savez-vous combien de nouveaux parfums sortent chaque saison ? Des dizaines pour ne citer que ceux publiés par des maisons ou marques ayant un tant soit peu pignon sur rue. Tenez, depuis janvier 2009, amuson-nous à en citer quelques uns ... Bleu de Chanel, L'eau d'Issey pour Homme édition noire, La nuit de L'homme chez St Laurent, The One Gentleman chez Dolce & Gabbana, Midnight in Parischez Van Cleef, etc...

Bref, chaque année, c'est la même chanson. MAis que rest-t-il de tous ces flacons ? La plupart ne seront rien de plus de que des tentatives plus ou moins réussies d'occuper l'espace publicitaire, des rayonnages, de nos salles de bain, .... avant de disparaitre. Mais certains deviennent des légendes.

Eau Sauvage de Dior. Peut-être le parfum pour homme le plus reconnaissable ? Frais, hespéridé, et incroyablement élégant, ce parfum parvient à imposer un homme incroyablement viril car un homme qui n'a pas besoin de musc pour s'imposer. Ce jus a été créé en 1966 par Edmond Roudnitska, un nez fameux à qui l'on doit aussi l'Eau d'Hermès, Femme de Rochas. Depuis près de 45 ans, un immense classique, porté par Isaac, mais aussi par Hedi Slimane, Yves Saint Laurent ou bien Roland Dumas.

Un parfum d'autant plus mythique que les campagnes de communication qui ont accompagné son histoire furent (pour la plupart) des réussites :






Pour un Homme de Caron. Un autre monument. Pensez-donc : il est créé en 1934. Un parfum où la lavande et la vanille tranchent là-aussi avec l'idée toute faite qu'on pourrait se faire du masculin. Erreur, jeune lecteur. Seul un homme masculin peut se payer le luxe de porter Pour un Homme.

Porté par Isaac, mais aussi Serge Gainsbourg qui se prète à la composition d'un jolie petite contine, Pour un Homme est un monument de l'élégance masculine.


nm.

samedi 20 novembre 2010

De "Au Lotus", rue de Grenelle, à Paris


Deux bonnes raisons à cette petite note.

Tout d'abord, Noël approche et les bonnes adresses de magasins de jouets sont une aubaine !

Ensuite, parce que très récemment l'UNESCO a classé le repas gastronomique français au patrimoine mondial immatériel de l'humanité.

Alors, il faut classer l'échoppe dont je vais vous parler, car elle en vaut vraiment la peine. "Au Lotus", 170bis, rue de Grenelle dans le septième à Paris. Une merveille qui semble tout droit sorti des années 50. Un décor à la Willy Ronis. Un très vieux monsieur très gentil (il a au moins 100 ans !) et son fils tiennent le lieu avec le cachet idéal. Et le plus extraordinaire, c'est que rien n'est ici pensé pour faire comme il faudrait. C'est l'essence même du lieu d'être ce sas vers un passé où les écoliers étaient en culotte courte et portait un béret.

Magique. Le mot est faible. Pas de Wii ou de Nintendo, mais plutôt des Playmobil, des trains électriques, des petits soldats ... Vivement Noël !

nm.

mardi 16 novembre 2010

De ô Resto, à Boulogne-Billancourt


Vous allez me dire : encore un billet sur la nourriture ! Et bien oui. Vous auriez peut-être préféré une note sur le virage à 360° du gouvernement ? Sacrée Christine Lagarde, elle est quand même bien bonne. Inutile d'en rajouter. Et un billet sur le Sarko show du jour ? Qui radote, qui radote "Si j'avais 2012, je n'aurais pas fait ceci ou cela et patati et patata" et qui a des journalistes en face de lui qui n'ont aucune tenue. Claire Chazal, moi, j'ai cru qu'elle allait pleurer quand le président l'a mouchée sur les supposés recourts de la commission européenne contre la France au sujet des Roms. Incroyable mais savoureux. On rigole bien.

Bref. O'Resto. Rebelote. On traverse le périph', on prie pour sa sécurité, et on se dit : mais où manger ? Où aller dans cette zone de détresse qui s'étale devant nos yeux ? Où se réfugier quand le danger nous guette à chaque coin de rue ...Nous qui ne trouvons de paix qu'à l'ombre de la coupole des Invalides, nous sommes apeurés ... Ha, mes chers amis, rassurez-vous ! Le Blog d'Isaac, une fois de plus est sur le terrain.
Alors, direction le 183, rue d'Aguesseau. Prenez la précaution de réserver, car les gens du coin n'ont pas attendu le Blog d'Isaac pour se ruer sur les merveilleux petits plats de cette charmante adresse. Attention, il s'agit d'une cuisine toute simple. Des oeufs mayo, des crevettes, des crudités, de l'onglet échalotte accompagné avec des frites maison, des desserts comme ma grand-mère (la vôtre) les préparait. Ben dis donc, c'est rudement bien. Et l'accueil est tout aussi délicieux.

nm.

dimanche 14 novembre 2010

De la mère Enjalbert, foies gras d'oies et de canards, confits, en direct de l'Aveyon


Ha ....... Soupir, de plaisir mes amis. Je vous fais une confidence aujourd'hui. Un secret qui mérite d'être dévoilé au grand jour. Vous voulez savoir ? Le meilleur de l'oie et du canard, il se pourrait fort bien qu'il vienne de l'Aveyron. Pourquoi cette déclaration un jour de remaniement (à propos d'Oie et de Canard, une nouvelle Dinde rejoint le gouvernement de la France, bienvenue Jeannette) ? Parce que je viens de me taper des tartines de cou d'oie farci au foie gras de chez Maria Enjalbert.

Arrosé d'un Mas Cal Demoura "L'infidèle" 2007, un vin du Larzac et du Pérail, c'est à se damner. Bref, il est temps d'ériger une statue en l'honneur de Maria Enjalbert. Tu es bénie entre toutes les femmes Maria.

Ses coordonnées ?

Tél. : 05 65 81 88 74
Adresse : Murat - 12440 La Salvetat Peyrales

Amen.

nm.

samedi 13 novembre 2010

De l'Ecaille de la Fontaine, dans le 2ème arrondissement à Paris


Au 15 rue Gaillon. Une jolie place. Entre Opéra, Palais Royal et les grands boulevards. Impossible de vous tromper, c'est en face de Chez Drouant, où le facétieux Houellebecq a obtenu le Goncourt la semaine dernière.
Bref. Une toute petite adresse, succursale d'un autre établissement de cette très belle place parisienne, la Fontaine Gaillon.

Bon ? Très bon. A l 'essai : une morue toute simple et une choucroute de la mer. Deux plats qui ne supportent pas la médiocrité. C'est soit très bon, soit très vite pas bon du tout, pour le coup. Et là, franchement, c'est réussi. Et à 18 € le plat, c'est franchement très honnête.

Mais .... le service, mon Dieu ! C'est une blague, pas possible autrement. On a un peu l'impression de déranger, c'est embêtant. Peut-être un mauvais jour.

Tentez et dites-moi !

nm.

jeudi 11 novembre 2010

De petites et grandes trouvailles de Vins


Une fois de plus, le blog d'Isaac donne de sa personne pour alimenter ses chroniques. Aussi, avons-nous organisé une petite dégustation avec quelques ami(e)s amateur(trice)s de jus de raisins pour partager un bon moment.

L'occasion de mettre nos papilles et nos nez en fête. On retiendra une découverte : le Prieuré de St Jean de Bébian 2007. Un rouge du Languedoc au caractère très affirmé. Voilà un vin qui ne laissera personne indifférent. Robuste, solide, très parfumé. On le sent, et hop on sourit. On le goute, et hop, on dit 'Ben dis donc, il est bon celui-là !' Je vous le recommande avec gourmandise.

Et on retiendra un grand moment. Un vin de majesté. Aux arômes d'herbes, de foin, (d'aucun évoquerait la gentiane), de beurre. Complexe. Magnifique. Le Meursault-Genevrières premier cru Cuvée Baudot en 2005. Et pour se donner bonne conscience, siu toutefois on pouvait en avoir besoin en buvant pareil jus, on se dira qu'indirectement on participe à une bonne oeuvre. Il s'agit en effet d'une cuvée appartenant aux prestigieux Hospices de Beaune.

Après une soirée comme celle-là, preuve est faite une fois encore que Dieu existe et qu'il nous aime.

nm.

lundi 8 novembre 2010

De "l'esprit de cour", le dernier essai de Dominique de Villepin


La polémique gronde.


"Je dis que Nicolas Sarkozy est aujourd'hui un des problèmes de la France (...) et qu'il est temps que la parenthèse politique que nous vivons depuis 2007 soit refermée", a déclaré Dominique de Villepin au Grand Rendez-vous Europe 1/Le Parisien.

Héhéhé. Je recommande aux pissefroids de l'UMP qui savent lire (ils ne sont peut-être pas très nombreux) de se procurer au plus vite le dernier essai de Villepin. Car ça swingue. Tempo free jazz. Vous voulez voir ça ? Extrait à suivre :

(en gras, les passages hardcore, et faut reconnaitre que ça envoie ambiance Ornette Coleman)

"
La rupture, c'est une revanche, que traduisent le désir de la transgression et le goût de la surenchère. Il faut que la victoire soit totale, que le vaincu se soumette. Revanche personnelle, mais aussi revanche contre l'histoire de France, contre tout ce qu'elle porte. Rien n'est épargné par ses attaques : le modèle social né de la Libération, l'Etat, qui a construit la nation, les principes républicains. Le sarkozysme représente la France vue d'en haut, du point de vue d'élites qui voudraient refaire la nation à leur image, ou plutôt à l'image de leurs intérêts.
C'est ainsi qu'il apparaît dans la campagne de 2007, brillamment orchestrée, en condottiere néoconservateur. Il passe de la théorie à la pratique l'année suivante. Lorsque, à Saint-Jean-de-Latran, il évoque avec la laïcité positive le rôle du curé, plus important que celui de l'instituteur. Lorsque, à Dakar, il moque l'homme africain, qui n'est pas entré dans l'Histoire. Lorsqu'il décide le retour dans le commandement intégré de l'Otan, comme si c'était une façon de nous mettre à l'heure du monde. Lorsqu'il défie les principes de notre droit : proportionnalité des peines, non-rétroactivité, responsabilité individuelle, égalité des citoyens devant la loi.
Mais il y a une seconde dimension, présente dès le départ et révélée aux yeux de tous après la crise économique, qui invalidait en fait toutes les hypothèses de 2007. Désormais, il privilégie l'instrumentalisation des peurs et érige la division en méthode à travers l'activation des clivages idéologiques, la stigmatisation des immigrés ou de l'islam et la recherche de boucs émissaires. Cette vindicte masque une approche utilitaire et opportuniste de la politique, qui, conformément à l'esprit de cour, juge d'une action en fonction de son intérêt immédiat et de son apport tactique.
L'ouverture gouvernementale va dans ce sens, de même que les provocations et les formules chocs telles que le "Kärcher" ou la "racaille". Il en va de même pour la récupération de l'Histoire à l'école, avec la lecture annuelle de la lettre de Guy Môquet. Pour la première fois, le pouvoir se confond avec la cour. Mieux, le pouvoir se fait cour. Voilà le paradoxe. Nicolas Sarkozy n'est pas tant le monarque offert aux regards que le premier des courtisans, qui s'épuise dans l'art de séduire l'opinion, qu'il a érigée en nouveau souverain en lieu et place du peuple.
Nicolas Sarkozy n'est pas tant le monarque offert aux regards que le premier des courtisans, qui s'épuise dans l'art de séduire l'opinion
Je n'oublie pas la confidence de Nicolas Sarkozy, à Matignon, au matin du second tour, alors qu'il me présentait la composition de son gouvernement. Lui faisant savoir une nouvelle fois ma vive opposition à la création d'un ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale, il ne me cacha pas qu'il avait bien pensé y renoncer, mais que ses spécialistes des sondages lui avaient fait valoir qu'il perdrait immédiatement les nombreux points et soutiens qu'il avait gagnés pendant la campagne avec cette promesse. Comme toujours avec le nouveau président, ce comportement traduit une sincérité certaine.
L'homme n'a pas de surmoi et veut être aimé pour ce qu'il est. Il s'est forgé une vision de la France qui lui ressemble, c'est-à-dire individualiste, avide de réussite sociale et personnelle, obsédée par les biens matériels et indifférente à l'Histoire. Il déteste la retenue inhérente aux élites traditionnelles, dont il fustige depuis longtemps l'hypocrisie et la ringardise. L'homme martèle qu'il a tout conquis, sans que jamais rien lui fût donné, et pense que derrière chaque Français il y a un entrepreneur qui sommeille.
C'est oublier que le pouvoir suprême oblige à la hauteur et à l'exemplarité pour espérer commander le respect. Aux antipodes de Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy a d'abord dévalorisé la présidence en la surexposant médiatiquement. Il l'a également rabaissée par ses dérapages verbaux, sur lesquels je ne m'appesantirai pas, pas plus que sur l'étalage de sa vie privée, justement parce qu'elle doit rester privée. [...].
Enfin, l'hyperprésidence a poussé au paroxysme les pratiques de cour. A défaut de réellement réformer, Nicolas Sarkozy s'est replié sur son pouvoir symbolique, croyant que plus une cour est voyante, plus le pouvoir de son prince doit être grand. Il a fait ainsi prospérer une cour invraisemblable de perroquets apeurés distillant en boucle les mêmes éléments de langage, de flatteurs impénitents, de roseaux plus penchés que pensants qui ne vivent qu'à travers le regard du prince. On retient, entre mille autres, les images cruelles de ces querelles de préséances ridicules de tel ou tel ministre pour monter dans un carrosse royal en Angleterre ou pour entrer avec le président à la Maison-Blanche.
Il a fait ainsi prospérer une cour invraisemblable de perroquets apeurés distillant en boucle les mêmes éléments de langage
Par ailleurs, le pouvoir veut régner par la crainte et faire des exemples pour empêcher des défections éventuelles. Dans cette lignée, il renoue d'abord avec la faveur du prince, en usant et abusant de son pouvoir de nomination. Celle du président de France Télévisions s'inscrit dans cette optique, de même que la valse des préfets qui ont déplu pour ne pas avoir érigé de village Potemkine à ses passages en province, de même encore que les rapports avec les ministres d'ouverture, choisis non pour faire la politique de leurs idées, mais pour défendre les idées de sa politique.
On le voit tour à tour élever et disgracier certains de ses ministres, l'une se retrouvant au ban du régime après en avoir été l'étoile, l'autre promu de ministère en ministère, chiffon rouge montré à la gauche qu'il a quittée. Cet autoritarisme ne manque pas, comme toujours, de susciter la peur et de provoquer en retour la servilité de ceux qui espèrent se sauver en multipliant les louanges dans des termes que l'on croyait révolus depuis Napoléon.
Signe des régimes en déclin, l'ensemble de ces pratiques installe un climat détestable et l'on assiste dans les allées du pouvoir à la multiplication des coups bas et des règlements de comptes. Combien de hauts fonctionnaires m'ont fait part de leur tristesse et de leur indignation devant un spectacle digne de la cour du roi Pétaud.
Signe des régimes en déclin, l'ensemble de ces pratiques installe un climat détestable et l'on assiste dans les allées du pouvoir à la multiplication des coups bas et des règlements de compte
Transgression aussi que l'omniprésence du fait du Prince. "Si veut le roi, si fait la loi." Ainsi s'octroie-t-il, à peine arrivé, plus qu'un doublement de sa rémunération à l'heure du pouvoir d'achat en berne. Mais ce n'est rien comparé à l'impression d'apanage héréditaire lorsque son fils est pressenti à la tête de l'établissement public de la Défense dans son ancien fief des Hauts-de-Seine.
Enfin, le goût de la familiarité complète le décor. L'exposition de sa vie privée, la multiplication de saillies intempestives : autant d'éléments qui favorisent l'abaissement de la fonction. Nicolas Sarkozy a innové en inventant une cour à son image. Elle a la peur comme moyen, l'argent comme fin et le spectacle médiatique comme théâtre de sa mise en scène narcissique.
La politique n'y est pas perçue comme un levier, encore moins comme un idéal, mais comme un marché où l'on achète et brade les hommes comme les idées en fonction de l'intérêt du moment. L'affaire Bettencourt est à cet égard l'emblème d'une confusion et d'une consanguinité des intérêts publics et privés. Son feuilleton laisse entrevoir un monde caché, avec ses codes, ses hochets et ses secrets, un monde fait de petits arrangements et de renvois d'ascenseur. Elle dévoile, en un mot, une cour clandestine.
"


nm. (& DDV)

dimanche 7 novembre 2010

Des crêches à Paris (et ailleurs sans doute), ou la politique familiale depuis des décennies en France, de la cité, des minarets et des scooters


Difficile, voire impossible d'obtenir les chiffres précis du nombre de places de crêches disponibles à Paris. Ni d'ailleurs de les comparer avec le nombre de demandes qui sont faites pour obtenir une place en crêche.

Mais le Blog d'Isaac enquête et après s'être renseigné auprès de la mairie du septième arrondissement (un lieu qui nous est cher, très cher même) nous avons pu obtenir quelques indications. Une famille a dans septième une chance sur deux d'obtenir une place en crêche. Ce qui provoque un soupir d'autosatisfaction de l'élue qui lache cette information. Ce qui est , ajoute-t-elle avec le sourire de la victoire, beaucoup plus que partout ailleurs à Paris.

Wahou .... Une chance sur deux, mais c'est génial ! Effectivement, quelle performance des édiles qui remplissent à 50% les besoins secondaires de leurs administrés. Il faut absolument que je pense à envoyer une boite de chocolat à Rachida Dati et des Fleurs à Bertrand Delanoë pour cette super performance.

Bon, moi, cette année je vais donc payer mes impôts à 50%. Et les habitants du 18ème n'auront qu'à les payer à 30 ou 25 % en fonction du magnifique travail de leur mairie centrale et d'arondissement. Franchement. On se pince pour vérifier que ce discours est réel !


Le blog d'Isaac revendique des mosquées pour les musulmans de France, des places de 2 roues pour les motards à Paris et .... des places en crêches !

Ben oui. Il y encore pas mal de naissances à Paris les mecs, faudrait peut-être pas les oublier. Et tous les discours sur la place des femmes dans la société s'effondrent si rien ne permet à celles-ci de reprendre leur activité professionnelle après la naissance de leur enfant. Et tous les discours sur la mixité sociale, si importante à Paris où guette le complexe du ghetto de bourgois, s'effondrent si les familles doivent payer une nounou où des assistantes maternelles souvent beaucoup plus honéreuses que des structures d'accueil en crêche.


Alors c'est difficile de créer une crêche ? Bon, on est pas expert, mais réfléchissons. 250 m2, 5 assistantes maternelles. 15 lits. Des tapis. Des jouets. Des couches. 1 Ordinateurs. Une directrice pour l'adiministratifs et hop.

Une structure municipale ou autre pour veiller que tout est conforme aux attentes qu'une telle activité requiert. Et en parallèle, on renforce les effectifs des formations permettant d'obtenir des diplomées en puériculture. C'est difficile à faire ça ? Non. Il faut le faire. Manque-t-on de locaux ? Non. Manque-t-on de moyens ? Il faut décider d'affecter à ce chantier les budgets idoines.

Si ce n'est pas fait aujourd'hui, c'est par manque de volonté politique. Parce qu'une fois de plus, les édiles n'administrent pas la cité en fonction des exigences et des besoins des citoyens.


nm.

samedi 6 novembre 2010

De Lameloise, 3 étoiles à Chagny, en Bourgogne


Le blog d'Isaac est sur le terrain. Difficile mission que la nôtre. Et nous voilà en Bourgogne.

La cible ? Le restaurant Lameloise. Une institution de la gastronomie française. Pensez ! Pierre Lameloise fait ses armes cez Ledoyen, Laperouse, au Plaza, et auprès de Escoffier au Savoy de Londres. En 1920, il s'installe à Chagny.

Chagny ? Humm, petit village à l'aurée de la côte de Beaune, sur la route des grands crus de notre belle Bourgogne.

Donc, 1920. Et en 1935, première étoile Michelin. Puis Jean Lameloise. Une étoile au Michelin en 1952. Puis le grand Jacques. Il se forme auprès des plus grands. Lasserre, Lucas-Carton, Lenôtre et même le Fouquet's. Et il propulse l'auberge de Chagny au firmament de la gastronomie française et mondiale. Avec discretion mais efficacité. 3 étoiles en 1979. En 2005, le guide rouge fait du zèle et le décote pour lui retirer un macaron. L'affront ne durera qu'une saison. Quand d'autres, comme le Taillevent, peinent à convaincre et à retrouver un second souffle, Jacques remet les pendules à l'heure. Et l'année dernière, il décide de prendre sa retraite.C'est Eric Pras : Troisgros à Roanne, Bernard Loiseau à Saulieu, Pierre Gagnaire à St Etienne, Antoine Westermann à Strasbourg au Buerehiesel, avant la Belle Otéro avec Christian Chauveau à Cannes et, bien sûr, Regis Marcon à St Bonnet le Froid et Jacques Lameloise à Chagny.

Alors, comment son adresse lui survit-elle ?

Assez de suspens. C'est magnifique. De bout en bout. Dans un décor très traditionnel de vieille demeure bourguignone, tout est à l'avenant. Le service est efficace, sympathique, et passionné. Les vins sont superbes (on touche presque les vignes). Et la carte ... Elle fera croire en Dieu au plus convaincu des agnostiques.


Fraîcheur de tourteau & noix de Saint-Jacques, citron & romarin
crémeux de topinambour aux parfums des sous-bois

Blanc de bar de ligne, mousseline de choux-fleurs
salsifis & couteaux glacés au vinaigre balsamique

Homard, chanterelles & cèpes, purée légère de pommes de terre
façon parmentier

Le chevreuil :
Le filet rôti au pralin de noisettes
La cuisse effilochée & crème de maïs torréfié

Rien à redire. C'est du grand art. Des gammes classiques, mais une interprétation qui claque. Fraîche et pleine d'énergie.

nm.

vendredi 5 novembre 2010

Du Caffè Peonia, petite adresse sympathique à Boulogne-Billancourt


Une fois n'est pas coutume, nous sommes sortis du périph'. Et aussi étonnant que cela puisse paraître, nous avons survécu !

Et nous en profitons pour témoigner d'une très honorable petite adresse : la caffè peonia, au 153, rue de Billancourt. Une adresse idéale pour qui travaille dans le quartier et veut s'offrir un déj' italien authentique. En cuisine, un Sarde et un Romain. Et en salle, un Sarde. Une carte de pizza (plutot typées romaines et franchement bonnes), de pasta (à la carte ou du jour) très réussies et des plats du jour.

Le baromêtre infaillible d'un restaurant italien ? Je vous donne mon truc : goutez la pannacota. Ici, elle est super.

Comptez 20 € par personne.

Moralité ? Faut y aller. (et revenir dans le septième après)


nm

jeudi 4 novembre 2010

Des prud'hommes et de Raymond D., courte note de bistrot du commerce


Ce qui est bien avec Raymond, c'est qu'il ose tout. Il n'en rien à foutre de se mettre toute la France à dos. Le mec attaque la FFF au conseil des prud'hommes. Elle est bonne celle-là. Et ce qui est encore plus drôle c'est qu'il est vraiment pas plaindre mister D. Tu penses, il a été salarié pendant plus de 5 ans et demi, avec un salaire brut mensuel de plus de 46000 €.

Et il attaque son ancien employeur pour préjudice professionel. C'est vraiment étourdissant.

nm.

lundi 1 novembre 2010

De Social Network, le dernier David Fincher, courte et inutile petite note


Inutile ? Car vous n'apprendrez rien de plus que tout ce que vous avez pu lire sur le dernier film de David Fincher. Le bonhomme est vraiment un super réalisateur. On profite d'un vrai grand cinéma en voyant ses films. Montage, musique (signée Trent Reznor), direction d'acteurs, souffle (!), époustouflant.

Le scénar' ? Génial. Les acteurs ? Géniaux aussi. Ben dis donc, il faut aller voir ce film.

nm.

mercredi 27 octobre 2010

De la FIAC 2010, 3 coups de coeur et un infarctus

Pas de compte-rendu exhaustif ici de la FIAC ou des nombreuses (trop) foires off. On dénoncera peut-être la méthode Coué dont l'ensemble des média semblent s'être emparés : formidable édition ! Quelle fraîcheur à la FIAC ! Et blabla et blabla.
Bon, la cour carrée fut de l'avis général des "connaisseurs" très très médiocre. Alors les médias ont singulièrement manqué de jugeotte.
En revanche, du solide au Grand Palais. Les poids lourds étaient présents : au premier rang desquels Gagosian, fraîchement installé à Paris, rue de Ponthieu.

Bref, mes coups de coeur. L'arrivée de galeries japonaises. Mention spéciale à la galerie Taka Ishii.

Un photographe que j'ai trouvé exceptionnel : Daido Moriyama. Percutant. (galerie Ishii)


Un peintre, Johannes Kahrs. Excellent. (galerie Luhring Augustine).


Et un anti coup de coeur, l'infarctus : Bettina Rheims. Présentée par la galerie Jérôme de Noirmont. Totalement nul. Enfin nul, restons mesuré. De la bonne photo de mode sans doute mais qui ne résiste pas à la proximité des maîtres présentés sous la verrière.
nm.

dimanche 24 octobre 2010

De vin australien, le Cabernet Sauvignon 2000 de Yalumba, courte note


On peut être Français, Bourguignon de surcroît et pour autant ne pas être sectaire en matière de vin. Et voilà une bonne idée. Car le plaisir ne connait pas les frontières et même si mon coeur (et mon palais) me porte près des coteaux ondoyant de Puligny-Montrachet ou de Corton une petite escale ibérique peut s'avérer très savoureuse. Aussi, je vous recommande de vous intéresser à ce remarquable Cabernet Sauvignon australien.

Un "touché" velouté. Un bouquet très inédit pour nos nez formé au pinot de la cote de Nuits. Et un vrai grand plaisir en bouche. Voilà qui est décrit sans les mots du vin, vous voudrez bien ne pas m'en tenir rigueur.
Seul bémol, on ne comprend rien aux appellations/domaines/marques/blabla de ces vins du bout du monde
Rdv ici pour peut-être y voir plus clair.

nm.

De la contestation à la réforme des retraites, où comment jouer du billard à trois bandes


Un récent sondage indique que l'opinion publique est majoritairement ( à plus de 60 %) favorable aux mouvements sociaux qui entendent dénoncer la réforme adoptée cette semaine par le parlement.

Une situation explosive à gérer pour le gouvernement. Qui s'évertue à miniser les impacts des grêves et de la pénurie potentielle de carburant. Mais ne se trompe-t-il pas ? Pourquoi celui-ci ne laisserait-il pas s'installer une réelle pénurie ?

En laissant les grévistes bloquer petit à petit le pays en pleine période de vacances scolaires, le gouvernement aurait pu miser sur un retournement de la population. Mais il risquait aussi de se voir reprocher d'être à l'origine de ces problèmes. D'où l'art de jouer du billard à trois bandes. Un art auquel le pouvoir ne s'est pas essayé. Conscient qu'il est de ses propres limites ? Who knows ...

Au risque de n'avoir aucune issue.

nm.

mercredi 20 octobre 2010

De la Cité, des minarets, des scooters en fourrière


Il nous a été donné à plusieurs occasions l'opportunité de défendre ici-même le droit des musulmans à disposer de lieux de culte, droit légitime étant donné l'importance du nombre de pratiquants en France. En défendant l'idée que la cité est au service des citoyens. Au service.

Alors, une petite mésaventure qui m'est arrivée hier m'a rappelé que nos édiles semblent avoir totalement oublié cette évidence.

En voulant partir au bureau, j'ai constaté que mon scooter n'était plus là où je l'avais laissé la veille. Vu le modèle et son état, je n'ai pas eu le moindre doute. Il ne pouvait pas s'agir d'un vol mais d'une fourrière.

Ha bon ? Et oui, je n'étais pas garé sur une place de 2 roues. Pas par malice ou défiance. Non, mais tout simplement parce qu'il n'y a que très peu de places réservées aux 2 roues dans mon quartier. Or, si vous habitez Paris, vous savez que la dégradation de l'état du traffic a conduit de nombreux citoyens à rouler en scooter en en moto. N'y voyez pas l'expression d'un individualisme forcené, ou de la nostalgie de films comme Easy Rider. Non. Il ne s'agit que de disposer d'un moyen de transport permettant de se déplacer simplement en Ile de France. En voiture, c'est devenu impossible. Passer 1 heure pour parcourir 10 kms n'est pas rare. Bref, le nombre de 2 Roues n'a fait que croitre au cours de ce 10 dernières années.

Que demande le citoyen à la municipalité, ou à la voirie ? Des places de stationnement.
Jusqu'à présent, il n'y en avait que très peu. Mais, rares étaient les PVs et encore plus rares les enlèvements.

Désormais, on sanctionne des gens qui n'ont pas les moyens logistiques de respecter les règles de stationnement. C'est inadmissible.

nm.

mardi 12 octobre 2010

Du dernier Woody Allen, "You will meet a tall dark stranger"


Le dernier Woody Allen, il est comment ? Déjà, il est là. Et c'est le signe du temps. Woody Allen est sans doute mon réalisateur préféré. Et qu'il fasse un film par an n'y est sans doute pas pour rien.

Ben oui. Quelle humilité. Il est réalisateur. C'est son métier. Alors, il écrit. Il caste. Il réalise. Il monte. Et recommence. Car sans doute a-t-il peur du néant. Ce néant qui le terrifie. Ce néant qu'il raconte. J'ai beaucoup de tendresse pour homme qui finalement ne se la joue pas artiste mais artisan. Le boulanger n'attend pas l'inspiration pour chaque matin se lever et vendre du pain frais. Il travaille. So does Woody.

Donc, après plus de 40 ans de carrière, ce bon Woody se lève chaque matin et pétrit son pain. Le témoin du temps qui passe. C'est bien.


Et ce Dark and Tall stranger ? Bon pain ? Pas mal. Une narration qui est très proche d'une écriture littéraire. Réussi. Un casting hyper réussi lui aussi. Mention spéciale à Anthony Hopkins, et à Antonio Banderas et à Naomi Watts et à Josh Brolin, bref à tous ! Moralité, le Woody sait drôlement s'y prendre pour monter un casting et diriger son monde.

Les thèmes ? Rien de neuf sous le soleil Allenien. La peur de la veillesse, de l'impuissance, l'absurdité des choix hédonistes, l'égoisme. Et l'amour de l'humanité dans sa fragilité, dans son aspiration au bonheur, dans ses difficultés à l'atteindre.

C'est pas mal ce film. Mais j'ai néanmoins une hypothèse. C'est que Woody Allen est trop timide. Trop timide par assumer totalement son propos. Et ses films, et celui-là en particulier, sont des toiles un peu impressionnistes, aux contours parfois flou. On sourie, on se laisse aller à des blagues, les scénarios s'égarent parfois, se perdent. Et la clé ? L'humanité.


nm.

dimanche 10 octobre 2010

De l'excellence de l'athlète


Quand le corps est une machine parfaitement maitrisée. Que le parcours des 20 kms de Paris est totalement en osmose avec le coureur. Que votre serviteur atteint la perfection.

Temps ? 02:01:19

Classement ? 15653 sur près de 22000 participants.

A nous deux Londres 2012 !

nm.

Du Clos des Sens à Annecy, chez Laurent Petit


Le blog d'Isaac s'est offert un petite virée en Savoie. A Annecy. Pour s'oxygéner, visiter l'exposition Samuel Rousseau que donne la fondation Salomon et ... se faire le Clos des Sens. 2 étoiles michelin et un menu végétarien qu'on se régalait de découvrir.

Bon, on fait les rabat-joies ? Le cadre n'est pas extraordinaire. Ca se voudrait élégant mais bon. Peut mieux faire.

Le service ? Pas mal. Bien pour un deux étoiles. La cuisine ? Intéressante. Un chef, Laurent Petit qui s'inscrit dans la lignée de Michel Bras. Il cultive son propre jardin, s'inspire de la cuillette du jour (champignons, fleurs des montagnes).

Le repas donc. 10 plats, 3 desserts. Une coupe de champagne et de l'eau pétillante. C'est léger. Parfaitement exécuté. Le timing (Dieu que c'est important) est parfait. C'est bon. C'est parfois appuyé pour garantir l'effet de surprise et jouer du spectaculaire. Mais il y a de vrais très bonnes choses. La salade qui se mange du bout des doigts. Le cèpe. Le risotto au concombre dont j'ai aimé les intentions.

Et les desserts à se pâmer chers lecteurs. A se pâmer. A se pâmer (il faut le dire !).

Bref : a ne pas manquer pour qui visite la région.

nm.

lundi 4 octobre 2010

De la rentrée littéraire, "Orphée décapité" de Anne Malherbe


Cette rentrée littéraire 2010 ressemble follement aux précédentes. Plus de 700 romans et plus de 200 nouvelles sont publiés. Des stars de l'édition comme Houellebecq ou Amélie Nothomb assurent leur fonction de blockbusters des ventes.
Alors ? Alors pour de la fraîcheur, on se tourne vers une maison d'édition qui renait de ses cendres : les nouvelles éditions Scala. Celle-ci crée l'évènement dans le milieu de l'art en proposant à des grands noms de la presse, du milieu universitaire et du monde des curateurs de publier des fictions autour d'un grand artiste et de l'idée de la vie dans son atelier.
Voilà bien un bien singulier concept me direz-vous !
Pour pimenter le tout, Nadeige Laneyrie-Dagen dirige cette collection. Pour les béotiens, Madame Dagen enseigne l'histoire de l'art à l'Ecole Normale Supérieure. Elle a publié l'un des succès de l'année 2009 avec ses "Détails vus au Louvre" aux éditions de La Martinière. Bref, ça envoie du bois. Madame la directrice de collection a donc sélectionné trois auteurs pour les premières publications qui sont en vente dans toutes les bonnes librairies depuis le 30 Septembre.

Pierre Wat, Anne Malherbe et Philippe Dagen (il aurait pas eu un piston ?).

Pierre Wat, professeur d'histoire de l'art à Paris-1 est un spécialiste du romantisme et auteur d'un Turner très remarqué. Il publie ici "Les Nymphéa, la nuit" mettant en scène Monet.

Philippe Dagen, professeur d'histoire de l'art à Paris-1 est un ogre. Figure hyper respectée (et crainte) de la scène intellectuelle parisienne, le monsieur tient la rubrique du Monde depuis plus de vingt ans. Boum. Il publie ici "L'australien" autour de Gauguin.

Et la benjamine, Anne Malherbe. Normalienne, curatrice remarquée, elle collabore depuis plus de 4 ans à artpress, la très respectée revue dirigée par Catherine Millet. Anne Malherbe est directrice de collection auprès de la maison d'édition Ides et Callendes et est l'auteur de plusieurs monographies et essais.


Orphée décapité, donc. Premier récit romanesque de la demoiselle. Qui nous plonge au coeur du Paris du second empire. Un récit qui met en scène Gustave Moreau, aux prises avec la création de son Orphée, aux prises avec la modernité naissante, aux prises avec lui-même et avec deux femmes qui trouvent dans son atelier un magnifique champ de bataille. Le livre est très réussi. suspendu hors du temps, hors des modes. La Malherbe se joue des conventions, des habitudes des lecteurs du XXIe siècle et en amoureuse de Gracq, de Proust et de la belle langue, elle balance une prose en apesanteur. Magnifique écrin à une intrique tout en retenue. Une intrigue qu'on pourrait croire désuète mais qui est véneineuse à souhait et légère à légère à la fois.

Et la jeune auteure s'empare du récit pour faire partager son amour de Paris, en nous prenant par la main et en guidant le lecteur à Belleville, aux Jardins des plantes, dans la nouvelle Athènes. Un Paris en pleine mutation, comme l'art de cette seconde moitiée du XIXe siècle. Et l'auteure ne se prive d'ailleurs pas d'émailler son récit de réflexions passionnantes sur ces mutations et sur le sens de celles-ci.

Bref, c'est beau. C'est cultivé. C'est intelligent. C'est psychanalitique. Une Arthur Schnitzler version 2010.

nm.

samedi 2 octobre 2010

Des hommes et des dieux

« D’habitude un film comme ça, c’est au Rialto sans clim avec 3 personnes dans la salle et sans popcorn, sinon tu les fais fuir (les 3 personnes) »

C’est vrai que un million et demi de spectateurs qui se déplacent pour voir des hommes et des dieux, c’est beau. C’est beau comme Lambert Wilson, juste comme il faut, me souffle ma voisine. C’est beau aussi comme le questionnement profond qui parcourt tout le film : être fidèle à ses valeurs ou les contourner, tenir son point d’encrage ou céder sous les vagues, être dans la vie ou la mort.

Xavier Beauvois filme au plus près ces hommes qui s’interrogent, doutent, et finalement construisent leur humanité. Où l’on voit la liberté de choisir et la difficulté de construire un choix avec lequel être en paix.

Comme rarement, le réalisateur prend son temps pour montrer les sentiments complexes qui naissent de nos âmes, les mouvements de nos cœurs entre résignation, effroi, sérénité, fraternité. Les visages sont filmés avec patience et l’on y voit passer comme les ombres de ces élans intérieurs. La scène du dernier repas est certainement l’un des plus beaux hymnes à notre humanité.

On regrettera toutefois que le film ne tienne pas ce projet jusque la fin. Dans les dernières minutes, les visages se ferment et la caméra, subissant l’action, ne va plus au delà des apparences. Pire à nos yeux, elle abandonne le point de vue intérieur des protagonistes et la joie de résider dans la vérité, pour laisser place au sentiment extérieur de drame et de souffrance. Alors que l’interrogation récurrente du martyr y est passionnante, le film semble conclure trop rapidement. Pourquoi ne pas avoir pris le temps ?

Dommage donc, mais le corps de cette œuvre reste une merveilleuse nourriture pour nos esprits. Et puis trop d’bol, y’avait des m&m’s. Alleluia.

df et cd.

mardi 28 septembre 2010

De la discrimination, de la Halde, de Jeannette Bougrab


Voilà une question qui revient sans cesse. La discrimination. Existe-t-elle ? Envers qui ? Comment se manifeste-t-elle ?

Une chose est sure. La discrimination se manifeste sans aucun doute au moins par la création de la HALDE, la haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité. Elle se manifeste également par les persiflages tous azimuths des observateurs.

Alors, le Blog d'Isaac a enquêté chers amis. Pas une enquête scientifique. Ni exhaustive. Juste une enquête totalement imparfaite. Mais qui s'efforce d'être juste. La discrimination au travail.

Il est important d'être juste, de ne pas convoquer les passions pour aborder un sujet comme celui-là. Nous le serons ici. Nous avons donc interviewé deux personnes. Qui ont plus de 10 ans d'expérience professionnelle. 20 ans à deux. Passées dans différentes sociétés. Une multinationale américaine, un grand groupe industriel français, une société de service européenne.

Ont-ils été témoins de discrimination envers les femmes ? Pas une seule fois.

Ont-ils été témoins de discrimination envers des "groupes éthniques" ou des étrangers ou des membres d'une communauté religieuse ? Pas une seule fois.

Ont-ils été témoins de discrimination envers des personnes gays ou transexuelles ? Pas davantage. Une transexuelle a d'ailleurs été recrutée par l'un de nos interviewé. Pas le moindre problème.


Seuls comptes les performances. Le sens du travail en équipe. Importe peu qu'on soit bourguignon, ou belge, libanais, chilien, pédé, parisien, juif, ou amateur de starcraft.

Bien sur, certaines situations peuvent être perçues comme discriminatoire : un salarié qui est longtemps absent de son poste, parce que malade, atteint d'un cancer par exemple a peu de chance de bénéficier d'une promotion ou d'une augmentation. Non pas qu'il ne le mérite pas. Mais la vérité, c'est qu'il n'a pas pu démontrer ses capacités en raison de son absence. Tout simplement. Il en est de même des femmes qui s'absentent lors de naissance d'enfants. Ce n'est que ça.

Nous sommes conscients que nous parviendrons pas à convaincre. Mais c'est un fait.

Pour être tout à fait complet, il nous faut néanmoins préciser qu'un type de discrimination existe effectivement. L'âge. Il ne fait pas bon vieillir. Vous avez plus de 30/35 ans ? Difficile de se faire recruter comme ingénieur d'étude. Vous avez plus de 50 ans ? Vous pouvez être sur qu'on pense fortement à vous envoyer en pré-retraite.

Quant à la HALDE, et bien, elle offre au moins un poste en or massif à Jeannette Bougrab, membre de l'UMP de 37 ans à qui le pouvoir a confié une institution au budget de près de 12 millions €.


nm.

lundi 27 septembre 2010

De l'hypothèse Fillon, le sauf-conduit de la droite républicaine


Pour prendre la mesure de l'évolution subtile mais nette de sa posture, il vous faut prendre le temps de (re)voir le sujet consacré à Matignon diffusé par France 2 dimanche à 13H15.


Alors ? Pas mal, François lorsqu'il décide à sa manière de monter au créneau non ?

1. Nicolas Sarkozy n'est pas mon mentor : nous sommes des alliés. Et toc !

2. Matignon est une tour de controle indispensable à la conduite de la politique française. Et retoc !

3. Les sondages sont bons pour moi ? C'est pourquoi je m'efforce d'avoir une posture qui réponde à cette attente des français : avoir un comportement digne, humble, un mode de communication discret mais franc. Et retoctoc. D'autant plus subtile cette remarque, que Fillon nous dit texto que il tient compte de sa popularité et qu'avec conscience il travaille à la cultiver. héhéhé.

4. Je ne suis pas un fan de l'improvisation. C'est pourquoi j'écris la plupart de mes interventions. Je souhaite être précis et respectueux dans ma communication. Et reretoctoctoc. ça pique là.

5. Après Matignon ? Pas question de reprendre une vie de simple parlementaire. Il me faudra me trouver de nouveaux challenges. Après avoir occupé de telles responsabilités, il ne peut en être autrement.


Bon. Intéressante cette interview. Fillon pourrait bien être le champion de la droite en 2012. Car le président pourrait être totalement carbonisé d'ici là. Encore fallait-il qu'il pose les balloches sur la table ? C'est fait merci.

Il est le plus populaire des hommes de droite dans l'opinion et il est extrèmement populaire parmi les parlementaires UMP. Voilà deux bonnes raisons de pouvoir monter au créneau.


nm.

samedi 25 septembre 2010

Du petit journal de Yann Barthès


Depuis deux ou trois ans maintenant, le petit journal de Yann Barthès (version people ou pas) constitue en quelque sorte le nouveau visage de l'humour Canal. La réincarnation de l'esprit Canal, impertinence et intelligence, étendard qui fut jadis porté par les Nuls.

Canal.
Donc.
Plus branché que tradi,
plus urbain Houellebecq que classique Pétrarque,
plus à gauche qu'à droite,
plus caviar et porsche que Rillette et Peugeot,
plus Paul Smith et Dior Homme que Dormeuil et Weston,
plus cynisme que rire.

Yann Barthès a 20/20.
Et son petit journal aussi. Qui est notamment célèbre pour sa capacité à traquer les multidiffusions des discours du président Sarkozy. A savoir, faire des petits montages où on se rend compte que notre président rabache les mêmes discours. Bon à première vue, c'est amusant. Comme tout le petit journal du reste. Mais en y réfléchissant, ça ne casse pas trois pattes à un canard. S'agit-il d'une nouvelle forme de journalisme ? Ho que non. Tous les professionnels du monde rabachent le même discours. Le guichetier de la banque. La vendeuse de la boulangerie, le PDG d'un grand groupe High-Tech face à ses actionnaires, un recruteur de société de services en entretien de recrutement, un chanteur qui chaque soir fait le même tour de chant, etc., etc., etc.

Humm, moralité (petite), de ce (petit) article. Yann Barthès est, j'en suis convaincu, très surestimé.

Na.

nm.

mercredi 22 septembre 2010

De la revue de presse du 21/09/2010 : bonnet d'âne pour le Figaro !


En couv' du Figaro et Nous : "Nouveau sauvetage pour la Chapelle Sixtine".

Un article qui nous informe sur les futurs chantiers qui vont être lancés pour préserver les fresques de Michel-Ange des conséquences de l'extraordinaire fréquentation de la chapelle.

Intéressant ? Bien entendu.

Sauf que Le Figaro passe sous silence les fresques de Boticelli, du Pérugin, Ghirlandaio, Luca Signorelli, de Cosimo Rosseli. Pas très élégant de passer sous silence les oeuvres du quatrocento !

Et , honte à vous messieurs du Figaro, pour illustrer cet article, vous avez choisi une photo de l'incendie du Borgo : fresque qui n'est pas dans la chapelle sixtine mais dans la chambre de l'incendie du Borgo, et qui est l'un des chefs d'oeuvres de ... Raphaël.
Raphaël la venusta, versus Michelangelo la terribilita. C'est confondre Mélanchon avec Coppé.

Bouuuuuu.

nm.

mardi 21 septembre 2010

De la ballerine Repetto - les classiques féminins (1)


J'ai longtemps cru qu'il n'y avait aucune différence, qu'entre la ballerine lambda (plate, bouts ronds, petit noeud) et la ballerine Repetto, c'était seulement une question de marque.
Même à la danse, on nous faisait éviter les chaussons Repetto.
Bref, je les ai toujours snobés.
Et puis voilà que cet été, flânant désoeuvrée dans un Paris désert, et m'étant tout juste décidée à mettre à la poubelle deux paires de ballerines (des Agnès b. qui, soit dit en passant, ont impeccablement tenu pendant des années), je passe devant Repetto.
Tiens, pourquoi pas entrer? J'avise en effet une paire en daim bleu qui pourrait bien aller avec mes tenues du moment.
J'essaie.
Et là, miracle.
La ballerine Repetto, ce n'est pas une chaussure, ce sont des chaussons! Je retrouve toute les sensations: celle du cuire ultra souple et de la semelle qui épousent les mouvements du pied. La couture est aussi celle de chaussons de danse.
On s'y sent hyper bien, le pied parfaitement gainé. En fait, on a quasiment l'impression de ne rien porter.
Et puis, autour de moi, j'observe les tutus, ceux à plateau et ceux en chou-fleur (pour les tout petits rats), les pointes en satin rose, les chaussures pour les "danses de caractère" ...
La musique de fond, c'est le Chopin arrangé spécialement pour les battements et les entre-chats qu'égrainent tous les cours de danse.
Du coup, j'en ai pris deux paires.
Et la semaine d'après, une troisième paire!

— Le service est impeccable, et les chaussures, parfaitement emballées dans du papier de soie rose et rangées dans une jolie boîte qu'on n'a pas envie de jeter.

NB: elles sont cependant fragiles: demandez au cordonnier de les renforcer avec une semelle en crêpe la plus fine et la plus souple possible.

Am.