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dimanche 18 décembre 2011

De Dieu, de l'église catholique, de Noël



"Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son fils unique", Jean 3:16

Voilà l'accroche qui est affiché en 4 par 3 sur notre bonne église de Saint-Pierre du gros Caillou. Moi, je ne goûte pas du tout à ce raccourci, et sans prétendre avoir mieux compris l'esprit de la nouvelle alliance que l'évangéliste Jean, je dis bôf, bôf.

Ben oui, franchement, cette formule, elle est supra sordide non ? Il a donné son fils .... Manque qu'une messe de requiem en fond et en 3D. Les mecs, là, vous nous plombez.


Ma lecture ? Contresens possible sur le sacrifice du fils : la trinité balaie ce raccourci. Dieu est le père, le fils et l'esprit saint. Jésus est Dieu, il ne s'est pas auto-donné. Affaire complexe, je le reconnais. On objectera que Jésus est l'agneau de Dieu en rérérence à l'agneau Pascal. Right. Je dis, on en recause à Pâques. Je dis tout de même que le sens de la foi chrétienne n'est pas ce sacrifice. Elle est selon moi la nouvelle alliance qui repose non sur le sacrifice mais sur le sourire d'un enfant humble : l'esprit de Noël.


Noël, c'est la célébration du miracle de la vie : Dieu tout puissant est un petit enfant. Dieu tout puissant s'incarne dans une modeste étable. Dieu tout puissant est du coté des catins, des collecteurs d'impôts (pire qu'une catin !) , des femmes en général, des faibles. Pas des aristocrates, des théocrates, des tartuffes. Dieu tout puissant s'incarne en un homme jugé par les hommes comme un bandit, un voyou, et pendu au bois ! C'est pas un sacrifice, c'est un programme politique, philosophique, humaniste.


Petite digression autour d'un thème qui est cher à mon coeur. Noël est le moment clé de la célébration de la vie. On fête la naissance de ce petit monsieur. Et je m'adresse aux rochons. C'est tout de même extraordinaire la vie les amis. Le cycle des saisons, les montres suisses, Gossip Girl, Titien, le sourire de mon fils, very bad trip, l'église de San Zaccharia, les jambes de ma femme, Manhattan, le bar du Meurice, Barbouille, le Montrachet, la Scuola Grande di San Rocco, Hélène Darroze, Buonarroti, la Piazza San Marco et le monastère San Marco, le risotto à la truffe (blanche ou noire), Sinatra, Michel Bras, et tout le reste.

Franchement, quand je vois tout ça, je ne comprends pas comment on peut ne pas avoir la foi.

Bref (tiens, ça pourrait faire des petits films amusant), on aurait pu promouvoir autre chose que le sacrifice sur le fronton de St Pierre du Gros Caillou.


Joyeux Noël.

nm.

samedi 17 décembre 2011

Du crissement du tire-bouchon dans le liège, courte note



Lorsque les bouchons synthétiques sont apparus il y a quelques années, l'idée m'avait d'abord semblé saugrenue. Puis utile : s'agissant de vins qui n'ont vocation à être "gardés", la mauvaise surprise du bouchonnage disparaissait.

Et aujourd'hui en débouchant un Meursault, j'ai eu un grand plaisir à sentir les légères vibrations du liège résistant à l'assault du tire-bouchon. Et dans le même temps, quel plaisir que le crissement propre aux bouchons fait de beau liège, destiné à accompagner le vin dans le temps.

Des petites joies étrangères aux flacons fermés de bouchons synthétiques !

nm

mercredi 2 novembre 2011

De Poils, encore !


Ha, voilà qui nous chqnge de la frémissante moustache de Papandréou ; la barbe des barbus !
Lundi, vous aviez peut-être vu comme nous la couv' du Charlie Hebdo de cette semaine, rebaptisé "Charia Hebdo". Tiens, ça ma bien fait marrer.
Ca n'a pas loupé, les locaux du journal ont été incendiés cette nuit, et le site web piraté. Du coup, je repensais au fondamentalistes chrétiens cette fois-ci qui manifestent quasi non stop chaque soir place du Chatelet pour faire interdire une pièce actuellement au théâtre de la ville, "Sur le concept du visage du fils de Dieu".
Je me disais, tiens, quels idiots ils font ! Ils se sentent "offensés dans leur foi", disent-ils. Ha. Moi qui suis papiste, je me sens plutôt offensé lorsque je suis témoin de souffrances, mendicité, exactions, meurtres, guerre, que sais-je encore, lorsque je vois un homme porter un costume mal taillé, bref, lorsque les projets de Dieu sont malmenés. No comment.


La bonne nouvelle, mes biens chers frères et mes biens chères soeurs, c'est que l'oecuménisme des extrêmes est un bien beau message envoyé à Dieu !
nm

samedi 17 septembre 2011

Des Roms, Roumains et autres esclaves du XXIème siècle


Ha, je suis fâché. Très fâché même pour tout vous dire. Je ne veux ne veux plus être le spectateur impuissant de pratiques inhumaines qui se déroulent là, sous nos yeux, sur le champs de Mars par exemple où je fais souvent mon jogging.
Des hordes de clandestins d'Afrique noire rejoints récemment par des Maghrébins à la faveur du printemps arabe et d'une instabilité grandissante dans cette région. Armés de tours Eiffel en plastiques, d'objets de toutes sortes clignotants, ils sont la chair fraîche exploitée sous nos yeux par des trafiquants de misère. Illégaux, ils n'ont aucuns papiers, aucune couverture sociale, aucun droit. Ils sont forcés à acheter des dizaines d'objets chaque semaines à leurs geôliers. Et depuis peu, la concurrence entre les différentes bandes (Maghrébins, Africains) fait monter doucement la pression entre des individus au regard perdu. Jusqu'où ? Jusqu'à quand ? La France ne peut pas tolérer ces pratiques moyenâgeuses plus longtemps. C'est indigne et l'inaction (où l'inefficacité) de la police et de la justice fait que chacun est complice dès lors que cette situation perdure.

Et les très populaires Roumains, appelés Roms l'année dernière par le gouvernement ? L'horreur s'est invitée à la table du cynisme et de l'hypocrisie.
Car de de quoi s'agit-il ? Quiconque habite à Paris où y vient régulièrement n'a pas pu ne pas constater que là encore les forces du mal (je pèse mes mots) se sont donnés rendez-vous sur les bords de la Seine. Moi, je n'en peux plus. J'en arrive à avoir des hauts le coeur et pourtant je ne suis pas une petite nature. Les femmes qui mendient des heures durant avec de très jeunes enfants, la plupart du temps des bébés immobiles et silencieux ? Je ne peux, veux, plus les voir. Des bandes organisées, mafieuses ("Call me Lucifer" chantait Jagger) droguent de toute évidence des enfants, les déscolarisent en plein Paris, à la vue de tous, comme une insulte à l'humanité. 
Les adolescents qu'on croise en petits groupes dans le métro, sur le champs de Mars ou près de la plupart des lieux les plus touristiques de Paris ? Des enfants de 10 à 15 ans qu'on entrainent à voler à longueur de journée. Encore une fois, ce n'est rien d'autre que de l'esclavage pur et simple. Ces enfants sont privés de leur libre arbitre et de la chance d'en développer un en étant scolarisés.

Moi je dis qu'il y a urgence à décréter une Urgence Nationale sur ces sujets. Il faut aider les victimes et punir sans la moindre faiblesse les salopards qui exploitent, droguent, violentent. 

Et de vous à moi, les occupations illégales de certains terrains par des roms, et bien je m'en moque totalement. A bon entendeur.

nm.

lundi 2 mai 2011

De la béatification de Jean-Paul II, de Oussama Ben Laden, de Khadafi, courte note



Alors voilà. Le pape Jean-Paul II été béatifié par son successeur. Le pape Jean-Paul II est quasi hunaniment célébré dans le monde entier, par delà l'appartenance à telle ou telle confession. L'oecuménisme est de rigueur pour saluer l'homme de paix qu'il a été durant toute sa vie.


Et nombreuses furent, parmi les commentateurs de l'évènement, les allusions à l'importance du deuxième dimanche de Pâque pour le saint homme : la fête de la divine miséricorde. Le pardon pour les hommes, aussi grandes soient leurs fautes.


Et le lendemain même de ces célébrations, quels concerts de joie pour saluer la mort d'un homme ! Aussi terrible que furent les actes de Oussama Ben Laden, faut-il vraiment fêter la mort d'un être humain ? Je ne le crois pas.


Je trouve même particulièrement choquantes les images de liesses qui ont accompagné la nouvelle de son décès. Aussi choquante que la joie des insurgés de Benghazi à l'annonce de lamort d'un des fils de Khadafi et de 3 de ses petits fils : ils en appellent au sang du clan pour venger le sang de leurs "martyrs". C'est triste, et c'est une preuve de plus que la coalition à laquelle la France participe n'a pas de légitimité, ni éthique, ni morale.


nm.

samedi 16 avril 2011

Des Rameaux, courte note


Après une petite semaine de vacances hautement profitables (sinon méritées), le blog d'Isaac est de retour.

Demain s'ouvre le temps de Pâques, la semaine sainte : le dimanche des rameaux célèbre l'entrée de Jésus dans Jérusalem.

Matthieu XXI, 8 Le peuple, en foule, étendit ses vêtements sur la route ; certains coupaient des branches aux arbres et en jonchaient la route. Les foules qui marchaient devant lui et qui suivaient, criaient : "Hosanna au fils de David !Béni soit celui qui entre au nom du seigneur !Hosanna au plus haut des cieux !"

Jean XII, 12 La grande foule venue pour la fête apprit que Jésus venait à Jérusalem ;ils prirent les rameaux des palmiers et sortirent à sa rencontre. Ils criaient :"Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur, le roi d'Israël !"

L'entrée de Jésus est modeste. A dos d'âne. Pour signifier que le règne du messie de Dieu est pacifique et plein d'humilité.

nm.

mardi 15 mars 2011

Du Japon


"Il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes."

Matthieu 5:45

nm.

samedi 25 décembre 2010

De Noël, Joyeux Noël, exégèse d'Isaac


Très joyeux Noël à tous. Célébrons ensemble la bonne nouvelle de Noël. Dieu se fait homme les amis. Pas empereur de Rome, ou grand chef de guerre, non, non, non.

Petit enfant né dans une étable. Chauffé par le souffle de l'âne et du boeuf. Dieu s'incarne dans l'humilité et la fragilité de l'enfance. Un Dieu humaniste.

nm.

samedi 3 juillet 2010

De l'exégèse paulienne, sacré Paul, part 2




Deuxième volet des aventures de Paul, vues par Isaac.

Livre des actes. 20, 7.

Petit rappel du contexte : ce bon Paul quitte Ephèse après avoir foutu un sacré bordel, excusez mes mots. Une histoire avec Artémis ... Bon il faut savoir que les Ephésiens du premiers siècle étaient encore de foutus paiens. Bref. Voilà donc Paul reprenant la route : direction la Macédoine, puis la Syrie. L'esprit ayant alerté Paul sur les risques qu'il prenait à rentrer en Syrie, Paul retourne donc en Macédoine. Et enfin Troas, lieu de notre anecdote :
"
Le lendemain du Sabbat, nous nous sommes réunis pour la fraction du pain et Paul à commencer à converser avec eux. Comme il devait partir le lendemain, il a continué de parler jusque versr minuit.
Il y avait pas mal de lampes qui brulaient à l'étage, là où nous étions réunis.
Un jeune qui s'appelait Entykos s'est assis sur la fenêtre, et comme Paul n'en finissait pas de parler, il n'a pas résisté au sommeil. Il s'est si bien endormi qu'il est tombé du second étage et on l'a ramassé mort.
Alors Paul est descendu, il s'est penché sur lui et l'a pris dans ses bras ; ensuite il a dit : ' Ne vous affolez pas, son âme est en lui.' Paul est remonté, il a fait la fraction du pain et il a mangé. Et puis il a recommencé à parler longuement jusqu'au point du jour, après quoi il est parti.
De fait, on a ramené le garçon vivant, ce qui a bien réconforté tout le monde.
"

Que faut-il retenir de cet épisode ? Paul est un sacré bavard. Et ça peut durer une nuit entière. Et oui, Paul, c'est un passionné ! Alors, imaginez qu'un gamin ose s'endormir pendant qu'il parle. Je pense que le Paul, ça l'a faché tout rouge. De vous à moi, je ne pense pas qu'il fut mort, ce jeune homme. Et d'ailleurs, Luc ne le dit pas. Paul a du lui flanquer une bonne paire de claques, bamm, un sceau d'eau fraîche sur la tête et il s'en retourné raconter l'évangile. Faut pas déconner tout de même. Et jusqu'au petit matin. Eutykos s'en souviendra !

nm.

mercredi 19 mai 2010

De l'exégèse paulinienne, Sacré Paul, part 1



Inaugurons ici une série d'articles sur l'un des héros (héraults) du Christianisme : Paul.

"Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ?"Livre des Actes, 9, 4.

Paul, donc. Le persécuteur qui deviendra le grand aventurier de l'évangélisation des paiens mais aussi des juifs, cher lecteur, mais aussi de sa communauté à laquelle notre homme était si attaché.

Sacré Paul. Au caractère entier, qu'on imagine volontiers bougon, bourru et plein d'enthousiasme. Entre Nicholson, Michel Simon, et Matt Damon.

On illustre ? Livre des actes, chapitre 16, 16.

"
Un jour où nous nous rendions à la prière, une fille qui avait un esprit de divination se trouva sur notre chemin. Elle disait la bonne aventure et procurait ainsi de gros revenus à ses maîtres. Et voic qu'elle se met à nous suivre, avec Paul, en criant : "Ces gens sont des serviteurs du Dieu très haut, ils vous annoncent le chemin du salut!" Et cela se répète un certain nombre de jours. A la fin, Paul est excédé, il se retourne et dit à l'esprit :"Je te l'ordonne par nle nom de Jésus Christ, sors de cette fille !" L'esprit sort à l'instant même.
"
Voilà un de mes passages favoris du livre des actes. Un passage presque insignifiant. Mais tellement plein de ce sacré bonhomme.

En gros, voilà notre Paul avec Luc en Macédoine. Et une espèce d'illuminée les suit. Pour tout vous dire, imaginez la situation. Une espèce de romanichel d'opérette criant à tue-tête et suivant nos deux compères.

Le père Paul, ça l'a rendu dingue. Faut pas l'emmerder. Moralité, le voilà qui se retourne et qui lui dit de la fermer. Certes au nom de Jésus Christ, mais tout de même, elle est priée de la mettre en veilleuse. Ce qu'elle fait.

Sacré Paul.

nm.

samedi 3 avril 2010

De la revue de presse du 03 Avril 2010, la une de Libération


"Faut-il changer de Pape ?"


Libération a donc opté pour cette Une en ce 03 avril, Samedi Saint. Fête la plus sacrée des Chrétiens et des Catholiques.

Une provocation de plus qui s'ajoute au flot de critiques tous azimuts qui se déchainent à l'endroit du Saint Père. Des critiques, qui une fois de plus, viennent d'horizons qui ne devraient pas se soucier de la conduite de l'Eglise. Pourquoi ? Parce que ces critiques viennent de groupes laiques, ou anti-cléricaux : le journal Libération, des groupes de Gauche, des assocaition Que ne préoccupent-ils pas de sujets qui les concernent ?

nm.

dimanche 14 mars 2010

De Benoit XVI, de la pédophilie, de la miséricorde, suite


Pour compléter la note précédente, il me semblait bon d'ajouter à la réflexion de chacun quelques éléments.

S'agissant du "mur de silence" de l'église dénoncé ces jours-ci, et de l'accueil d'un présumé pédophile dans le diocèse de l'évèque, futur Pape, peut-être est-il bon de rappeler la chose suivante.

Que l'église livre ses "brebis galeuses" à la justice temporelle des hommes n'a rien d'évident. En effet, le Vatican est lui-même un état souverain, et l'Eglise une organisation pluri-millénaire régie par des règles que ses membres doivent considérer bien au dessus de toutes les contingences terrestres. La loi s'appelle La Bible. Bien entendu, je ne dis pas ici que je pense juste d'avoir opposé le silence à ces actes inqualifiables. Je dis qu'il faut comprendre les conditions qui ont conduit à ce comportement.

Et juger sans ce recul l'institution Eglise serait d'une bêtise navrante.

nm.

samedi 13 mars 2010

De Benoit XVI, de la pédophilie, de la miséricorde, suite


Les scandales de pédophilie occupent ces derniers jours une immense place dans les médias. Et à l'écoute de certains commentaires, à la lectures de certains articles, on croit marcher sur la tête.

Je cite : "Il serait souhaitable que le pape consente à s'expliquer sur ces différents faits, dont certains sont sans doute survenus à son insu. Car la loi du silence ne peut être la loi de l'Eglise", a écrit Roger-Gérard Schwartzenberg dans un communiqué. Pour ceux qui ne sauraient pas lire, RGS nous dit que le Pape connaissait des faits de pédophilie et les auraient couverts. Puisqu'il utilise les mots "certains sont sans doutes" .... C'est tout à fait inacceptable de se laisser aller à de pareils sous-entendus.

Entendu sur Europe 1 hier, un commentateur je cite : "Benoit 16 au fond de lui est contre ces affaires de pédophilie, mais il est contraint par la nécessité de protéger l'institution de l'Eglise" .... Invraisemblable : pour tout catholique, et il n'est pas nécessaire d'être un grand théologien, il est évident que Benoit 16, Pape de l'église, n'est pas contre la pédophilie au fond de lui, mais bien évidemment tout en lui.

Le problème de ces observateurs est sans doute l'ignorance qu'ils ont de ce que chacun, pourtant, sait. La religion chrétienne est une religion de grace, de morale et d'amour. Les débats incessants qui relient le célibat des prètres aux problèmes de pédophilie sont, je le crois, totalement à coté du sujet. On ne peut sérieusement croire qu'être marié permettrait de se retenir d'être pédophile : c'est avoir une idée bien médiocre de l'amour de l'homme pour la femme. C'est se tromper totalement. Ceux qui sont pédophiles sont des malfaisants. Et ils n'ont rien à faire dans l'église, ni dans la société. Mais on n'oubliera pas néanmoins que même les plus grands pêcheurs ont droits à la miséricorde.


nm.

mercredi 24 février 2010

D’être un homme sérieux et du petit lapin

Mon fils me demande souvent "est ce que c'est grave ?". Je lui répond non, oui, à ton avis ? Pas si simple. Ca dépend. Ou non ?

C'est une des questions que pose le magnifique "A Serious Man" de Joel et Ethan Coen. Œuvre profonde et spirituelle sur le questionnement humain. Comment être un homme juste ? Comment vivre une vie bonne ? Est-ce qu’une faute est grave ? Cela fait il de moi un homme mauvais ?

Mais aussi : est-ce que ce qui m'arrive est grave ? Dois-je seulement me plaindre ? A qui ? Devrais-je m’interroger sur les raisons ? Est-ce le hasard ? Ou une malédiction ?

Il y a un livre dans la bible qui porte le nom de Job. Job est un homme intègre et droit qui craint Dieu et se garde du mal. Un jour le malheur s’abat sur lui et il perd successivement tous ses troupeaux, ses serviteurs, et ses enfants. Il persévère cependant dans l’intégrité sans adresser à Dieu ses reproches. Alors Job est affligé d’un ulcère malin qui lui couvre tout le corps. Là encore il ne se plaint pas. Pourtant ses trois amis viennent le plaindre et le consoler, et libèrent finalement sa parole.

« Périsse le jour de ma naissance ». Alors que ses amis tentent de le réconforter, Job exprime sa douleur profonde. Puis sa colère et son indignation devant l’injustice dont il est victime : pourquoi cela lui arrive-t-il alors que les « méchants restent en vie » ? Il constate que Dieu est loin et que le mal triomphe en son absence. Enfin il s’interroge sur toutes les fautes qu’il aurait pu commettre mais qu’il n’a pas commise, de l’adultère au vol, de la négligence des plus faibles à la cupidité. Ses derniers mots appellent Dieu à lui répondre.

La tempête viendra et la réponse de Dieu avec elle.

Il y a un livre avec un petit lapin qui fait des bêtises et qui dit à son papa "c'est pas grave". Jusqu'au jour où il se fait mal en tombant de la gueule du loup : "c'est très grave" dit-il.
Le livre conclut : il y a des choses plus graves que d’autres.

df.

« C’est pas grave » est un très beau livre de Michel Van Zeveren.

mardi 9 février 2010

Des centres de rétention de l'état français

Je me suis tenu un jour devant les grillages hauts d’un centre de rétention administrative. J’ai vu le drapeau français flotter dans l’enceinte de ce monde clos, séparé de moi par plusieurs rangées de barrières blanches barbelées, opaques, ne laissant traverser jusqu’à moi que la silhouette fantomatique de ses détenus.

J’ai entendu la voix de ces hommes crier au loin « liberté » et secouer les murs de leur prison comme pour porter plus loin le bruit de leur existence. Tout ici est en place pour la nier, en attendant un prochain vol qui les emmènera loin de notre pays.

J’ai vu les forces de police partout présentes dans ce lieux, et leur fourgon aux vitres fumées se garer en marche arrière dans un couloir discret du bâtiment pour charger / décharger des hommes à l’abri des regards extérieurs. Un homme que l’on a pris chez lui, dans la rue, devant une école, à la sortie de son travail et que l’on emmène dans ce lieu caché des regards, pour l’envoyer plus tard, vers un autre lieu caché de notre regard : son pays d’origine. On l’enverra lui, ses souffrances, ses espoirs, toutes les raisons de sa présence ici en France, hors de notre regard.

Ils n’ont pas volé, ils n’ont pas tué, ils ont travaillé pour gagner leur vie, ils ont construit des maisons, préparé des repas, nettoyé des bureaux. Ils ont étudié, mis leurs enfants à l’école, ils ont fait leurs courses dans des supermarchés. Ils ont aimé leurs enfants, ils ont embrassé leurs compagnes. Ils ont espéré trouver en France un pays d’accueil pour vivre, protéger leur famille, élever leurs enfants, leur donner une meilleure chance.

Pourquoi interdire les visites aux détenus des centres de rétention ? Pourquoi ériger 5 rangées de grillages entre l’extérieur et ces hommes retenus ? Pourquoi empêcher ces contacts humains ? Pourquoi les réduire à des ombres aperçues informes dans les grillages blancs ? La différence de cet homme avec moi justifie-t-elle de le cacher à mon regard ? Contrairement à ce que l’on voudrait nous faire croire, il n’y a pas d’étrangers sur cette terre. Il y a des hommes et des femmes, c’est tout.

Alain Badiou dans « Eloge de l’amour » parle de la différence et du refuge identitaire : « lorsque le contexte est dépressif et réactionnaire, ce qu’on tente de mettre à l’ordre du jour, c’est l’identité. Cela peut prendre différentes formes, mais c’est toujours l’identité. Et Sarkozy ne s’en est pas privé. Cible numéro un : les ouvriers de provenance étrangère. Instrument : des législations féroces et répressives. […].Hors quand c’est la logique de l’identité qui l’emporte, par définition, l’amour est menacé. On va mettre en cause son attrait pour la différence, sa dimension asociale, son côté sauvage, éventuellement violent. On va faire de la propagande pour un « amour » en toute sécurité, en parfaite cohérence avec les autres démarches sécuritaires. Donc défendre l’amour dans ce qu’il a de transgressif et d’hétérogène à la loi est bien une tâche du moment. Dans l’amour, minimalement, on fait confiance à la différence au lieu de la soupçonner. »

Ne nous y trompons pas, ce qui est en jeu ici est bien plus que le destin de ces 30 000 personnes que l’état français enferme chaque année. L’industrialisation de la rétention et la criminalisation des migrants est une blessure à notre humanité. Résistons. De toutes nos forces.

Certains ont crié « on ne vous oublie pas ! on ne vous oublie pas ! » et aux fenêtres du centre de rétention des bras sont sortis pour faire signe. Signe que des hommes et des femmes sont bien là, cachés à nos regards, et qu’il ne faut pas oublier.

df.

samedi 9 janvier 2010

Du second tour du débat sur le port de la Burqa


A plusieurs reprises, nous avons ici eu l'occasion de présenter notre position sur le débat concernant le port de la burqa.

Voilà que celui-ci refait surface avec la proposition faite par Jean-François Coppé de légiférer sur le sujet. Coppé, en maître tacticien, prend de vitesse avec cette proposition les conclusion de la commission parlementaire supposée travailler sur cette question.

Voilà que les partisans de l'interdiction nous reviennent avec de nouveaux arguments. Quels sont-ils et que montrent-ils de leurs intentions ?

Ces arguments nouveaux portent sur les conséquences en termes de sécurité publique que le port de la burqa pourrait engendrer. Petit florilège des exemples pris pour illustrer le propos :

"Vous vous rendez compte, comment voulez-vous procéder à un contrôle d'identité ?"
"Vous vous rendez compte, comment un passage de douane peut-il se passer dans ces conditions ?"
"Vous vous rendez compte, on a interdit les cagoules dans les manifestations, et si le petits voyous se déguisaient en burqa ?"
"Vous vous rendez compte, comment voulez-vous qu'une institutrice sache si à la fin de la journée elle rend son enfant à la bonne maman ?"

Inutile de vous dire que tout ceci est probablement une tentative de Coppé de devenir un membre du Jamel Comedy Club ; à part imaginer ces situations dans un numéro de stand-up, à part prouver au monde l'immense sens du burlesque du maire de Meaux (il y tient beaucoup), je ne sais pas trop quoi penser de cette sortie de Coppé. Ou plutôt si, je sais tout à fait quoi en penser !
On pourra répondre simplement et sans déchainer de passions à chacun des points précédents. Contrôle d'identité, douane, école ? Aucun problème, les femmes en question montreront leur visage dans toutes les circonstances qui le justifient.

Mais que nous disent ces nouveaux arguments sur ceux qui se veulent les champions de la laïcité, de l'ordre et de la condition féminine ?
D'abord, que ces messieurs (et dames) ont de la suite dans les idées : il s'agit à tout prix de débattre sur ce sujet, d'occuper l'espace médiatique, de profiter de cette formidable opportunité pour aller parader sur les plateaux de télévision, occuper les ondes radio et publier des articles de 'fond' dans la presse nationale. Mais cela prouve paradoxalement qu'ils (ces messieurs dames) n'accordent en réalité aucune valeur à leurs idées. En effet, le moins que l'on puisse dire c'est que les arguments sécuritaires et la défense de la dignité humaine de la femme cohabitent pour ma plus grande joie : Coppé dans un merveilleux grand écart, c'est très gracieux. Mais pas très convaincant pour tout vous dire.

Ce que cela montre en outre, c'est que l'audience visée par ces arguments est sans doute sociologiquement très favorable à l'interdiction de la burqa à l'instar des suisses qui ont interdit la construction des minarets. Nul doute possible qu'il s'agit là d'un frange de la population effrayée par l'Islam auprès de qui l'argument sécuritaire pourrait trouver un échos.

Cela renforce encore ma position sur le sujet. La laïcité doit garantir la liberté de culte. Elle ne doit pas venir interpréter ce qui est religieux ou ne l'est pas. Elle doit contribuer à la mise en place des structures éducatives des cultes qui sont aujourd'hui importants afin que chacun puisse exercer cette liberté de culte, en citoyen éclairé. Ou bien, il nous faudra redéfinir la laïcité comme une interdiction de culte ...

En outre, l'état n'a pas à décréter, sur des arguments très minces, ce qui est acceptable dans une vie en communauté. C'est parfois le cas dans cette affaire de voile. On nous dit "C'est inaccepatble de ne pas montrer son visage aux autres, c'est une insulte à notre projet de société".
Moi, par exemple, je trouve que le mouvement saccadé de l'aiguille des secondes des montres à quartz est insupportable, au même titre que peuvent l'être des chaussures bon marché, ou certaines tribus snob de St Germain des Prés. Bon, je ne me vois pourtant pas décréter leur interdiction ...
Et tant que j'y pense, les moines et soeurs qui vivent dans l'isolement de certaines congrégations, c'est insupportable ... Il nous faudra interdire ce type de comportement ...

nm.

lundi 28 décembre 2009

De la proclamation de Pie XII "vénérable"


Le 19 décembre 2009, le très Saint Père Benoît XVI a proclamé Pie XII "vénérable", ce qui, est-il utile de le rappeler, a déclenché une immense émotion médiatique. La condamnation de cette décision du Vatican semble être quasi unanime.
Mais peut-être serait-il bon de repréciser de quoi il est ici question. Une personne est reconnue "vénérable" par l'église catholique romaine au nom de l'héroicité de ses vertus. Cette reconnaissance est étudiée par la congrégation pour les causes des saints et c'est le Saint Père qui par sa signature valide la proclamation de cette "qualité".
Dans le processus de canonisation, être reconnu vénérable succède au statut de "serviteur de Dieu" et précède la béatification ultime marche vers la dite canonisation.
"L'héroïcité des vertus » désigne les efforts réalisés par la personne en vue de devenir meilleure, d'accueillir la grâce de Dieu, de pratiquer la charité, de se conformer à l'évangile et d'être fidèle à l'Eglise. Il ne s'agit pas ici de se poser la question de l'intercession que la personne aurait pu tenir pour la réalisation d'un miracle.
Avec la béatification, il faudra alors reconnaitre un premier miracle. Puis deux autres supplémentaires devront être versés au procès de canonisation qui peut aboutir (ou pas) à la proclamation de la sainteté.

Il semble que la controverse qui s'est engagée porte davantage sur la perspective de voir Pie XII poursuivre le chemin vers la béatification et la canonisation plutôt que sur la seule annonce du Vatican, la proclamation de sa "vénérabilité". Soit. Emballement médiatique et de l'opinion ?
Et pourquoi cette polémique est-elle si intense ? Revenons en quelques mots sur le parcours de Pie XII. Avant d'être élu Pape, Eugenio Maria Giuseppe Giovanni Pacelli fut nonce en Allemagne, et est reconnu comme le meilleur diplomate d'alors au sein du vatican. Ce qui pose problème à beaucoup de ses détracteurs c'est justement qu'ayant été nonce apostolique en Allemagne, Pie XII ne pouvait que connaître les funestes desseins du régime Nazi.
Certes. C'est en 1939 qu'il accède au trône de Pierre. Pontificat qui durera jusqu'à sa mort en 1958.
Et on constate que l'image de ce Pape qui régna pendant une des périodes les plus noires de notre histoire evoluera au fil du temps.
Golda Meir a déclaré à sa mort: "Quand le terrible martyre de notre peuple arriva, pendant la décennie de la terreur nazie, la voix du Pape s’ éleva pour les victimes […] Nous pleurons un grand serviteur de la paix ".
Puis vint le temps des controverses qui commença avec une pièce de théatre, "Le Vicaire" du dramaturge allemand Rolf Hochhuth qui fut jouée pour la première fois en 1963. De nombreuses légendes courent au sujet de la création de cette pièce. On a pu dire que celle-ci avait été télécommandée par les services secrets roumains eux-même pilotés par le KGB : leur but étant de détruire l'image de feu Pie XII. Bref, un imbroglio dont on ne saura sans doute jamais le fin mot.
Plus récemment, le film Amen (2002) de Costa-Gavras qui met en scène une relecture du Vicaire a fait revivre la face supposée sombre de Pie XII.

Mon sentiment est que Benoit XVI est trop intelligent pour avoir commis un faux pas du point de vue historique et du point de vue humaniste. Voilà un homme, un brillant philosophe, un éminent théologien (faut-il rappeler que le monsieur est Pape ?) que j'imagine mal commettre une erreur sur une question aussi délicate. Cependant, comme ce fut le cas il y a quelques temps , la communication vaticane et le timing sont perfectibles. Il est sans doute urgent pour le Vatican de rendre accessible les archives concernant Pie XII afin de dissiper un malaise qui aurait pu être anticipé, et donc contourné.

nm.

vendredi 25 décembre 2009

De la guérison de nos âmes

Nous pensons aux mots d'Epicure lus récemment dans l'"Epicure et ses dieux" d'André-Jean Festugière : "...mais notre seule occupation doit être la guérison de nos âmes". Et l'auteur de poursuivre : "La sagesse est vie spirituelle. Et l'exercice de la sagesse est la pratique de cette vie. Or Epicure est trop grec pour penser que la guérison de l'âme puisse être obtenue dans la solitude. Il y faut un médecin, il faut sentir autour de soi la chaleur de l'amitié [...] De là vient que l'amitié, à ses yeux, fait partie intégrante de la sagesse. Car l'échange des pensées, le soutien des affections mutuelles ne conduisent plus seulement à se fortifier ensemble dans la poursuite d'une science abstraite, ils sont eux-mêmes la fin : c'est dans ce coeur à coeur que réside la paix de l'âme".

Noël, fête de la fraternité et de l'espérance. Joyeux Noël à tous de la part de la rédaction du Blog d'Isaac !

df.

dimanche 29 novembre 2009

Des illustrations (3) - n'étends pas la main contre ton enfant !


« Prends ton fils, ton unique, que tu chéris, Isaac, et va-t-en au pays de Moriyya, et là tu l’offriras en holocauste sur une montagne que je t’indiquerai ». C’est par ces mots que la bible nous dit comment Dieu mit à l’épreuve Abraham. Sacrifier son fils unique, qu’il aura attendu 100 ans de voir naître de sa femme Sarah, si longtemps restée stérile. Sur la montagne, le regard du fils va vers le père, celui du père vers l’ange envoyé de Dieu pour arrêter son geste, qui le fixe du même regard. Le messager de Dieu bien que lointain semble retenir le bras d’Abraham. Leurs bras sont cerclés des même anneaux dorés. Comme confondus. Par le regard et par le geste, Abraham et l’ange se répondent, presque en miroir l’un de l’autre.

« N’étends pas la main contre ton enfant ! Ne lui fait aucun mal ! » C’est ainsi que l’épreuve s’achève et que le bélier pris par les cornes dans un buisson à proximité sera immolé à la place d’Isaac. Ce récit immémorial nous dérange. D’abord parce qu’il s’agit de sacrifice humain. Et puis comment comprendre l’obéissance d’Abraham qui le mène à une violence froide contre son propre fils ?

Nous citerons ici René Girard, dont nous apprécions particulièrement « des choses cachées depuis la fondation du monde » et ses travaux sur l’origine de la violence, et qui souligne d’abord l’importance du contexte historique : le sacrifice des enfants premiers nés est pratiqué à cet époque tout autour de la région où vit Abraham et ses descendants. Ce qui nous apparaît ignoble aujourd’hui, n’est pas rare au temps du récit, et ce qui l’est plus est peut être la substitution du sacrifice animal au sacrifice humain.

Un article d’Olivier Maurel nous suggère dans la même veine de considérer la nature d’Abraham profondément respectueuse de la vie (l’épisode de Sodome et bien d’autres récits le montrent) et son incompatibilité avec une résignation soudaine à tuer son propre fils. Ne faut il pas voir plutôt le poids de la coutume de sacrifice du premier né et la réaction individuelle d’Abraham face à cette tradition ? L’ange de Dieu n’est il pas simplement l’amour du père pour son fils qui retient son bras et invente un rite de substitution ? Le regard d’Abraham vers le messager un regard en lui même ?

« Abraham contrairement à ce qu'on voit toujours en lui, est moins l'homme de la foi que l'homme de la conscience et du cœur, opposés à la tradition issue de la violence fondatrice. » conclut Olivier Maurel. Belle conclusion.
df.

lundi 23 novembre 2009

Des illustrations (2) - l'accouplement en milieu clos


« Yahvé dit à Noé : Entre dans l'arche, toi et toute ta famille, car je t'ai vu seul juste à mes yeux parmi cette génération. ». La bible dit qu’ils sont restés un peu plus d’un an dans l’arche, inquiets de l’avenir, témoins muets de l’anéantissement de toute vie sur terre. Leurs regards sont inquiets au travers des ouvertures de l’arche. Est ce l’étendue d’eau qu’ils regardent avec crainte ? le corps inanimé qui flotte à la surface de l’eau ? Est ce la terre sous l’eau qu’ils cherchent des yeux ? Est ce l’espoir de vie qu’ils guettent ?

Un ami nous faisait remarquer dernièrement qu’ils sont restés un peu plus d’un an dans l’arche, et en sortent comme ils y sont entrés : Noé, ses fils, sa femme et les femmes de ses fils. Ils n’ont pas donné naissance à de nouveaux fils et filles. Les fils de Noé d’un côté et leurs femmes de l’autre, comme pour mieux marquer la séparation. Est ce le désespoir que nous lisons dans leurs yeux ?

Leurs visages muets à l’image de leur vie muette en milieu clos. Stérile, elle ne sert à rien, elle n’aboutit à rien. Chaque vie est préservée mais ne donne pas de nouvelle vie dans l’arche. Figée. Dans l’attente. Suspendue.

La main de Noé est tendue à l’extérieur de l’arche vers la colombe qui annonce la baisse des eaux. Comme échappée de l’intérieur infertile. Symbole d’espoir, de mouvement. Lien poétique entre l'homme isolé et la terre qui l'accueille. L'homme ôté de la nature. La lecture d'Yvon Quiniou sur le matérialisme de Karl Marx raisonne superbement dans ces illustrations "L'homme, par conséquent, est bien un être naturel, mais c'est un "être naturel humain", capable de penser et de transformer la nature dont il dépend et, surtout, acteur d'une histoire à travers laquelle il se fait : celle-ci est son lieu ou son acte d'"engendrement", la véritable histoire naturelle de l'homme".

« Noé sortit avec ses fils, sa femme et les femmes de ses fils ». Hors de l’arche, de l’attente, du silence. Rassurés par la promesse divine de ne plus détruire toute chair, ils donneront naissance à une nouvelle création.
df.