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mercredi 5 août 2009

De l'exposition Martin Parr, "Planète Parr", au Jeu de Paume

Le jeu de paume présente une exposition autour de Martin Parr, "Planète Parr" jusqu'au 27 septembre 2009.
Je ne vous cache pas que c'était avec curiosité et appréhension que je m'y suis rendu. En effet, vu de loin par le philistin que je suis, je pouvais craindre de classer Martin Parr dans la même catégorie de photographe que David Lachapelle.
En effet, tous deux jouissent d'une renommée ayant dépassée les frontières des happy few de l'art contemporain ou de la photographie. Tous deux jouent beaucoup sur les forts contrastes des couleurs et sur des mises en situation (ou mise en scène coté Lapchapelle) qui de loin peuvent sembler très appuyées. Bref, on peut imaginer avoir des cousins.
Or, j'avais ici-même eu l'occasion de dire combien l'exposition Lachapelle qui avait été donnée à la monnaie de Paris montrait les limites du photographe. Voire la nullité de son travail (nous sommes entre nous).
Fin du suspens, "Planète Parr" est une superbe exposition et Martin Parr n'a rien d'un David Lachapelle. L'une des originalités de l'exposition est qu'elle montre à voir sur tout le rez de chaussée des photographies et objets de la collection de Martin Parr.

C'est intéressant à plusieurs titres.
D'abord parce que les oeuvres exposées sont pour la plupart excellentes. Qu'il s'agisse de l'esthétique, mais surtout du propos.
Plusieurs sections sont proposées. Une, consacrée à des photographes anglais, une autre à des photographes d'autres pays : Japonais, Américains, Allemands.

La section anglaise est passionnante. On plonge ici dans une véritable étude sociologique des classes populaires de l'Angleterre des années 50, 60, 70 et 80. Et j'ai trouvé que ces photos rassemblées sont une grande déclaration d'amour sous forme de poème visuel à cette angleterre ouvrière et modeste des films de Ken Loach.

Les autres sections montrent subtilement des différences de préoccupation et de choix de sujets traités par les phototgraphes. Une sensualité bizarre pour les japonais, un optimisme plus marqué pour les américains, une industrialisation post traumatisme de la seconde guerre mondiale pour les allemands. Bien entendu, ces subtiles différences viennent tout autant des artistes que du choix fait par Martin Parr pour monter sa collection.


Bernd et Hilla Becher


A ce stade de l'exposition, on comprend déjà que Martin Parr ne doit surtout pas être résumé à ce cabinet de curiosité qui présente des montres Saddam Hussein ou du PQ Ben Laden dont la plupart des communiqués de presse nous rabattent les oreilles. On comprend en fait toute l'intelligence, la sensibilité et le grande culture de l'homme.

Autre motif d'intérêt de cette démarche d'une exposition présentant une partie de la collection de l'artiste : son humilité est ici dévoilée. En effet, c'est sans problème que Martin Parr montre dans sa collection de très grands photographes, ses ainées, dont il a pu s'insipirer. Il ne s'en cache pas. Et je trouve cette démarche signe de son amour pour la photographie, de son respect pour l'histoire de la discipline. Une histoire dans laquelle il s'inscrit pleinement dans la continuité.

Je passe ici rapidement sur la collection d'objet pour passer aux photographies de Parr des séries "Luxury", "Small World" et "The Guardian Cities Project" qui sont au premier étage.

Tout y est ou presque. La forme, le fond, et un accrochage magnifique. Avec un discours peut-être assez simple mais subtilement amené : nous sommes tous égaux. En mirroir des classes les plus modestes présentées dans la section anglaise du rez de chaussée, les photographies de Parr renvoie les mêmes attitudes, les mêmes poses, parfois la même fragilité, et toujours la même humanité, avec un soupçon de gentille cruauté tout de même à l'endroit de certaines de ses "victimes".

Martin Parr

samedi 7 mars 2009

De David LaChapelle


La monnaie de Paris propose une restrospective consacrée à l'ex-photographe star de star David LaChapelle. Un David LaChapelle qui depuis quelques années a investi le terrain de l'art contemporain. Ou plutôt pense l'avoir fait. Il se dupe lui-même. Il dupe aussi ses galeristes, ses acheteurs et les curateurs de cette exposition. J'oubliais la triste farandole d'un public modeux qui est totalement dupé, à l'unisson.
Bref, moi même, j'ai d'abord été dupé, je dois le reconnaitre. Lors de foires d'art contemporain récentes, j'avais pu rapporter avoir été séduit, très sincèrement, par ses travaux récents. Les mises en scènes monumentales d'un monde apocalyptique m'avaient plu, non pas pour le sens qu'elles portent, mais bien pour le travail de composition et surtout d'expressivité des personnages.
Mais rassemblées en un même lieu, les photographies ne tiennent pas.
Première surprise, la très mauvaise qualité des tirages et de l'encadrement !
Deuxième surprise, la présentation de "frise" en trois dimensions, en carton. Là aussi, la qualité du travail de tirage, des cartons, est en décalage totale avec les sujets présentés. C'est cheap. ça fait un peu découpage d'écolier, mais en très grand format.
Passé cet agacement sur la faiblesse de l'artisanat, qui est une partie non négligeable de l'art, passons au fond même des oeuvres.
Car le problème majeur porte sur le sens de "l'oeuvre". Hyper basique. Une définition du premier degré.
1. Le Hamburger écrase l'être humain = société de consommation qui écrase la personne humaine (waou, il est fort ce LaChapelle)
2. La guerre de religion = pas bien, la religion, c'est l'amour entre les hommes (putain, j'y avais jamais pensé, merci Dave)
3. Les portraits de différents people = les apparences ne font pas tout (puissant !)

Bon, cette exposition, vous pouvez absolument l'éviter, et pourtant, j'y suis allé avec beaucoup de plaisir. Mais pour le coup, c'est en ressortant que j'étais le plus content : c'était fini.

Pour ne pas rester sur cette litanie de critiques, je vous recommande d'aller voir l'exposition Gregory Crewdson, un photographe américain, à la galerie Daniel Templon. Magnifique.

dimanche 23 novembre 2008

Demarchelier au Petit Palais

Demarchelier est un monstre de photographe de mode ; archi-renommé, archi-demandé ;
Est-il pour autant un artiste ? Son travail a-t-il sa place dans le maelstrom de l'art contemporain ?
C'est à cette question que tente de répondre l'exposition qui met en oeuvre ses photographies au petit palais. Et quelle gageure ...
Pour être direct, et comme dirait ma grand-mère, ça ne casse pas trois pattes à un canard. En résumé, Demarchelier, est comme on pouvait s'y attendre un super pro. Son travail tient tout à fait la distance sur une exposition rétrospective, aidé en celà par des sujet dont c'est le métier (ou presque) d'être photographié. Il s'agit ici à 99% de portrait de top-model ou de stars de cinémas ; alors évidemment, le résultat est magnifique. De l'art ? Rien n'est moins sur.
Pour faire bonne figure les curateurs de l'exposition ont tenté d'être créatifs dans la scénographie de la présentation : des nues de Demarchelier en échos des collections permanentes du petit palais présentant aussi des peintures de nues ou des sculptures de nues ... Rien de très créatif, ne soyons pas dupes. Néanmoins ce type d'expositions renforcent encore, si toutefois c'était nécessaire, la montée en puissance des curateurs dans le paysage culturel : le pouvoir appratient eujourd'hui aux metteurs en scène de l'art davantage qu'aux artistes eux-mêmes (confère par exemple Koons à Versailles).

Bref, pas un mauvais moment ; S'il fallait retenir une chose, ce serait sans doute l'opportunité de pouvoir toucher du doigt (ou presque) les clichés du Pirelli 2005 : seuls manifstations humaines ou presques ayant pu redonner le sourire à Isaac depuis un mois.
Et le plaisir de (re)découvrir le petit palais. Et notamment 2 oeuvres qui ont laissé votre serviteur très ému. Le sommeil de Courbet d'abord, un chef d'oeauvre de sensualité absolue :

Et une découverte totale et inédite : Aimé-Nicolas Morot, et son bon samaritain. Une peinture magnifique, d'une densité absolue, et incroyablement contemporaine. Une oeuvre qu'on pourrait retrouver chez Templon, d'une incroyable modernité.

mardi 13 novembre 2007

Playboy : les photos de Juliette Binoche nue

Playboy France a une nouvelle équipe éditoriale. Objectif, passer aux oubliettes l'image désuette du Playboy de Papa.

Un journal has been qu'on n'achetait alors que pour s'encanailler à une époque où seule cette presse là offrait des femmes dans des poses plus que suggestives, et en très petite tenue.

Et Playboy s'est ringardisé. Avec l'avènement d'Internet, de la décomplexion du cinéma et de la télévision (Playboy en un sens y a contribué).


Aujourd'hui, l'idée de l'équipe française est de donner un ton urbain, hype au vénérable mensuel ; voire arty.

Pour preuve, la série Juliette Binoche dans l'édition de Novembre. Arty ? Sans intérêt ? Démonstration de la transformation réussie de Playboy ? à vous de juger ...



lundi 22 octobre 2007

Etes vous pret à investir dans l'art contemporain ?

Le résultat du sondage auquel vous avez eu la gentillesse de répondre nous donne :

  • Oui absolument à 42%
  • J'aimerais, mais j'ignore comment m'y prendre à 26%
  • Non à 30%
juste pour se donner quelques frissons, l'art contemporain peut-être vertigineux en terme d'inventivité comme de tarifs ...

Damien Hirst, "Lullaby Spring", 17 000 000 €
Zang Xiaogang, "Remember and Forget", autour de 165 000 €


Virginie Talavera, "Muse", 2200 €
Vanessa Fanuelle, "I'm fool to cry", prix inconnu

lundi 15 octobre 2007

De retour des London Contemporary Art Fair

Ce we londonnien a été pour moi l'occasion de visiter 3 des foires londoniennes les plus importantes de la saison : Frieze d'abord, et 2 foires off Frieze, Zoo et Year_07.

Je suis très heureux d'avoir pu assister à ces évènements

Premières impressions :
  • l'art contemporain est vécu et orchestré dans les pays anglo-saxons comme un business à part entière.

  • Le phénomène de mode existe dans l'art contemporain comme dans l'industrie du luxe, ET je dis stoppe aux cranes, aux oiseaux et aux NEONS !!!! vu, revu et revu !!!!!

  • l'art contemporain, dans les pays anglo-saxons est beaucoup plus glamour et fashion qu'intellectuel comme c'est le cas en France (je schématise)

  • Les peintures ont rarement retenues mon attention (exception faite de 2 ou 3 artistes chinois vus à Zoo, Frieze et chez Sotheby's)

  • J'ai découvert la photo d'art, avec beaucoup de plaisir, avec une mentions spéciales à David Lachapelle (que je connaissais uniquement comme photographe de mode), Andreas Gursky (qui est l'une des figures majeures de l'art contemporain, mais que je ne connaissais pas) et Bernd & Hilla Becher


à suivre,

et rendez-vous à la FIAC

dimanche 3 juin 2007

XXth century masterpiece, Here is STICKY FINGERS


Faut l'imaginer en 33 Tours ... Pochette et visuels intérieurs signés Andy Wharol.

La pochete donc, à la Andy W., gros plan bien urbain en noir et blanc sur les attribus mâles du rocker, armés dans un jean's noir, et deux tampons "Sticky Fingers" & "The Rolling Stones" pour identifer l'objet.

L'Album des Stones selon Isaac ami lecteur.

Ok, et ce facétieux Andy déshabille notre rocker à l'intérieur de l'album, signant une photographie en couleur cette fois-ci d'un slip ambiance kangourou, dans des tons de saturation des couleurs que je qualifierais toujours de très urbain. Slip classieux puisque siglé Warhol ... Bref, le premier choc est visuel.

Face A. Deuxième choc, sonore. Electrique. Riff de Brown Sugar. Jamais rien entendu de mieux. C'est puissant. Parfait. Jagger chante comme un diable pervers du Rock'n Roll. Saxo, Chorus inspirés. Bill Wyman, le bassiste à l'avenant. Et la production est claire, simple au service du groupe. Wahou ....

Au fait, pour l'anédocte, Brown Sugar, c'est tout simplement le nom donné à l'héroïne ... quand le rock était encore une révolte iconoclaste, par Messieurs Keith Richards et Mick le Jag'

Ok, deuxième titre, Sway ... Voyons ça ... Intro de guitare poisseuse, et rale de Jagger. Welcome home to the Blues, mais version hallucinée. Un blues trempé dans l'acide, élevé aux excès et qui a le gout d'une bourgeoisie britannique qui sort de son milieu à la rencontre des anciens, Howlin' Wolff et Muddy Waters. Le kiff continue ami lecteur.

3. Wild Horses. Acoustique. Magnifique. Beau comme un dimanche matin. Je vous ai dit ? La production, c'est tout simplement miraculeux ... Je vous l'ai dit oui.

Prêt au KO ? Partez, Attaque du quatrième titre, Can't you hear me knocking. La meilleure intro de l'histoire du Rock : c'est dit, et si tu n'es pas d'accord, ami lecteur, Isaac te paie un Park Flower. Donc là, c'est juste le son pure et sale à la fois de Richards le pirate à son paroxysme. Soutenu par une section rythmique ébourifante. Et quand Jagger chante, c'est indescriptible. 20 Ans avant Nirvana, 10 Ans avant les pistols, les Stones ont mis le feu à la musique comme personne depuis Bach (référence pour toi ami lecteur assidu).

Et ça continu avec un blues très respectueux des codes du mississipi avec festival de slide et de voix en parallèle. Les Stones jouent la musiquent qu'ils vénèrent. Ils la jouent bien, très bien. Ces petits cons auraient presque mérité d'être black.

Face B. Pour les survivants.

Reboum, encore un rock endiablé. Riff simple et sacrément trippant. Franchement, cet album est une véritable bombe. Le titre s'appelle Bitch, inutile de vous faire un dessin. Et au moment où on s'y attend le moins, vlam on envoie les cuivres. Dieu en 1971 a du passer pas mal de temps à Londres.

Attention, on continue. "I got th blues". Là, on se dit qu'avec un titre aussi nul, on pourrait peut-être tenir un passage faiblard ? Perdu. C'est exceptionnel. Entame très douce. Une quasi ballade enfantine, puis les cuivres, puis Jagger, puis la mélodie qui s'installe, et qui est magnifique. I got the blues est un autre sommet de tension, contenue cette fois. Et c'est superbe. Parfait à nouveau. Ami lecteur, je réécoute chaque titre à l'écriture de cette note gargantuesque. En ce moment, passage d'orgue, wahou, again. ON en pleurerait (d'ailleurs on pleure, c'est fait pour)

Et ensuite le morceau que j'attendais avec impatience, vous allez comprendre pourquoi. Siter Morphine (!!!), coécrit par Jagger, Richards et Marianne Faithfull. Ce titre est un chef doeuvre à lui tout seul. Et intégré à son album d'origine, c'est mieux encore. Chaque écoute vous colle un uppercut, c'est assez dingue.

Pour être juste, je ne parviens pas à écouter quoi que ce soit après cet enchainement de 8 titres, magnifiquement conclu par notre soeur morphine (que je vénère tant...).

Il reste 2 titres. A vous de me dire. Je ne peux plus.

lundi 23 avril 2007

Ouvrir ses yeux

Galerie Air de PAris, rue Louise Weiss.
Le travail de Jean-Luc VERNA, ses photographies et ses illustrations. Beaucoup de romanesque, de légèreté et de grace mais aussi tout à la fois de glauque et de malsain.

C'est graphique, Rock et chorégraphique.

A voir de toute urgence, donc.