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dimanche 29 novembre 2009

Des illustrations (3) - n'étends pas la main contre ton enfant !


« Prends ton fils, ton unique, que tu chéris, Isaac, et va-t-en au pays de Moriyya, et là tu l’offriras en holocauste sur une montagne que je t’indiquerai ». C’est par ces mots que la bible nous dit comment Dieu mit à l’épreuve Abraham. Sacrifier son fils unique, qu’il aura attendu 100 ans de voir naître de sa femme Sarah, si longtemps restée stérile. Sur la montagne, le regard du fils va vers le père, celui du père vers l’ange envoyé de Dieu pour arrêter son geste, qui le fixe du même regard. Le messager de Dieu bien que lointain semble retenir le bras d’Abraham. Leurs bras sont cerclés des même anneaux dorés. Comme confondus. Par le regard et par le geste, Abraham et l’ange se répondent, presque en miroir l’un de l’autre.

« N’étends pas la main contre ton enfant ! Ne lui fait aucun mal ! » C’est ainsi que l’épreuve s’achève et que le bélier pris par les cornes dans un buisson à proximité sera immolé à la place d’Isaac. Ce récit immémorial nous dérange. D’abord parce qu’il s’agit de sacrifice humain. Et puis comment comprendre l’obéissance d’Abraham qui le mène à une violence froide contre son propre fils ?

Nous citerons ici René Girard, dont nous apprécions particulièrement « des choses cachées depuis la fondation du monde » et ses travaux sur l’origine de la violence, et qui souligne d’abord l’importance du contexte historique : le sacrifice des enfants premiers nés est pratiqué à cet époque tout autour de la région où vit Abraham et ses descendants. Ce qui nous apparaît ignoble aujourd’hui, n’est pas rare au temps du récit, et ce qui l’est plus est peut être la substitution du sacrifice animal au sacrifice humain.

Un article d’Olivier Maurel nous suggère dans la même veine de considérer la nature d’Abraham profondément respectueuse de la vie (l’épisode de Sodome et bien d’autres récits le montrent) et son incompatibilité avec une résignation soudaine à tuer son propre fils. Ne faut il pas voir plutôt le poids de la coutume de sacrifice du premier né et la réaction individuelle d’Abraham face à cette tradition ? L’ange de Dieu n’est il pas simplement l’amour du père pour son fils qui retient son bras et invente un rite de substitution ? Le regard d’Abraham vers le messager un regard en lui même ?

« Abraham contrairement à ce qu'on voit toujours en lui, est moins l'homme de la foi que l'homme de la conscience et du cœur, opposés à la tradition issue de la violence fondatrice. » conclut Olivier Maurel. Belle conclusion.
df.

lundi 23 novembre 2009

Des illustrations (2) - l'accouplement en milieu clos


« Yahvé dit à Noé : Entre dans l'arche, toi et toute ta famille, car je t'ai vu seul juste à mes yeux parmi cette génération. ». La bible dit qu’ils sont restés un peu plus d’un an dans l’arche, inquiets de l’avenir, témoins muets de l’anéantissement de toute vie sur terre. Leurs regards sont inquiets au travers des ouvertures de l’arche. Est ce l’étendue d’eau qu’ils regardent avec crainte ? le corps inanimé qui flotte à la surface de l’eau ? Est ce la terre sous l’eau qu’ils cherchent des yeux ? Est ce l’espoir de vie qu’ils guettent ?

Un ami nous faisait remarquer dernièrement qu’ils sont restés un peu plus d’un an dans l’arche, et en sortent comme ils y sont entrés : Noé, ses fils, sa femme et les femmes de ses fils. Ils n’ont pas donné naissance à de nouveaux fils et filles. Les fils de Noé d’un côté et leurs femmes de l’autre, comme pour mieux marquer la séparation. Est ce le désespoir que nous lisons dans leurs yeux ?

Leurs visages muets à l’image de leur vie muette en milieu clos. Stérile, elle ne sert à rien, elle n’aboutit à rien. Chaque vie est préservée mais ne donne pas de nouvelle vie dans l’arche. Figée. Dans l’attente. Suspendue.

La main de Noé est tendue à l’extérieur de l’arche vers la colombe qui annonce la baisse des eaux. Comme échappée de l’intérieur infertile. Symbole d’espoir, de mouvement. Lien poétique entre l'homme isolé et la terre qui l'accueille. L'homme ôté de la nature. La lecture d'Yvon Quiniou sur le matérialisme de Karl Marx raisonne superbement dans ces illustrations "L'homme, par conséquent, est bien un être naturel, mais c'est un "être naturel humain", capable de penser et de transformer la nature dont il dépend et, surtout, acteur d'une histoire à travers laquelle il se fait : celle-ci est son lieu ou son acte d'"engendrement", la véritable histoire naturelle de l'homme".

« Noé sortit avec ses fils, sa femme et les femmes de ses fils ». Hors de l’arche, de l’attente, du silence. Rassurés par la promesse divine de ne plus détruire toute chair, ils donneront naissance à une nouvelle création.
df.

lundi 16 novembre 2009

Des illustrations (1) - l’interdit de dévoration à l’origine de l’humanité


« Yahvé Dieu planta un jardin en Eden, à l’orient, et il y mit l’homme qu’il avait modelé ». Homme et Dieu face à face, symétriques, Homme à l’image de Dieu, Dieu à l’image de l’Homme. D’une main il emmène l’homme dans le jardin et de l’autre, index levé, il lui donne son commandement. D’une main il se laisse conduire, accueilli, et de l’autre, paume ouverte, il semble accueillir. L’arbre de la connaissance en axe de symétrie entre Homme et Dieu.

« Tu peux manger de tous les arbres du jardin. Mais de l’arbre de la connaissance du bien et du mal tu ne mangeras pas ». Le premier interdit à l’origine de l’humanité nous dit la bible. Où la liberté de l’Homme est mise à l’épreuve. Où la faculté de décider ce qui est bien et mal est en question.

Une récente lecture de Michela Marzano nous livrait un éclairage nouveau sur ce mythe ancestral. Plutôt que l’interdit de connaissance, elle propose d’y voir un interdit de dévoration visant à protéger la différence et l’alterité : tout n’est pas « objet » dans ce monde, tout n’est pas « consommable ». Il y a l’autre, et l’autre ne se mange pas. L’interdit de manger un seul arbre, c’est une limite que l’on met, un point de non assimilation, d’inconnaissance qui permet à l’autre d’exister comme autre. C’est une place pour la possibilité d’un autre que l’on garde.

Tu ne dévoreras pas l’autre afin de ne pas te détruire toi-même. Parce que dans le dévoilement intime de la relation à l’autre, nous saurons que nous, aussi, ne serons pas dévorés, détruits, effacés.
df.

dimanche 15 novembre 2009

Des illustrations (0) - introduction


La rédaction du Blog d’Isaac commence ici une série inspirée des mosaïques byzantines de la cathédrale de Monreale en Sicile.
Où l’on observe l’importance des représentations bibliques dans le lieu de culte, fonctionnant comme autant d’illustrations narratives de scènes venues de traditions orales millénaires. Une image, quelques mots accolés pour identifier les personnages ou l’action, et l’imagination de celui qui l’observe pour chercher le sens de ce qui est représenté.

Ce qui nous intéresse ici c’est l’interprétation à la portée de tous. Contrairement à l’écrit réservé aux lettrés ou au prêche orienté, chacun pourra se faire une idée de ce qui est montré « à ses yeux ». Nous jouerons ce jeu subjectif à partir d’images choisies dans la nef centrale dédiée aux récits les plus anciens de la bible.

En contrepoint des représentations byzantines, nous proposerons une image de Robert Crumb qui nous a fait le plaisir d’illustrer magnifiquement la Génèse il y a peu.
df.

lundi 6 août 2007

Fièreté et Joie !

Ce sont les sentiments que j'ai ressentis ce matin. Des sensations qui m'ont rappelé lorsque j'étais gosse et que je recevais un cadeau dont j'avais révé depuis longtemps ...
J'aime et j'ai besoin de l'art. Sous toutes ses formes. La musique, la peinture, la sculpture, le cinéma ...

L'art qui émeut, qui vous rappelle à l'humanité. L'art qui vous fait avancer, dépasser les conventions. Qui moi, me donne le sentiment de vivre plus fort.

Assez de littérature cher lecteur. Je suis donc hyper fier et content car pour la première fois de ma vie j'ai acheté une oeuvre, une peinture magnifique.

Merci bien sur à l'artiste, Virginie Talavera. Exposée à la galerie boutique Castarède 140 Bd Hausman et galerie PDRAM place Rio de Janeiro.



(l'objet du kif !)

mardi 31 juillet 2007

Muses à vendre


sur ebay par Virginie Talavera, dont le travail est ici hautement apprécié, tant pour ses qualités esthétiques intrinsèques, que par les thèmes cachés abordés (fêlures, joie, liberté, humanité) et que par l'honêteté du travail de l'artiste. Elle ne ment pas, mets dans son travail son âme et son coeur avec une grande générosité.

Vous retrouverez une quinzaine de travaux, des illustrations et une très grande toile absolument magnifique. A vos enchères donc !

dimanche 29 juillet 2007

Des fleurs de jasmin


Un véritable bijou.

Drôle, émouvant, subtil, incroyablement esthétique, engagé.

N'oubliez pas de vous munir de vos mouchoirs (j'en aurais eu bien besoin, j'ai écrasé la larmichette) et courrez voir Persépolis.


PS : formidables acteurs (voix), avec en tête Danielle Darrieux ébouriffante, Catherine Deneuve (que je n'ai jamis trouvé aussi bonne -méchant Isaac-) et Chiara Mastroiani

mardi 12 juin 2007

She's in the Rush


En majuscules, je vous recommande de vous rendre au 140, bd Hausman pour assister à une exposition passionante de Virginie Talavera de quelques une des ses dernières toiles et illustrations. Son art est délicat et puissant et derrière les représentations féminines qu'elle compose, c'est en fait de l'humanité dont elle nous parle. De violence, d'amour, de peine, de souffrance et de joies. De la vie et de la mort.

L'art du sentiment, l'art de la vie.

Et vous retrouverez également 2 de ses illustrations, dont l'excellent Sisters à la galerie P-DRAM, 1 place de Rio de Janeiro dans le 8eme.

Et, si vous n'aimiez pas, Isaac vous rembourse. (je ne peux pas le croire)

lundi 23 avril 2007

Ouvrir ses yeux

Galerie Air de PAris, rue Louise Weiss.
Le travail de Jean-Luc VERNA, ses photographies et ses illustrations. Beaucoup de romanesque, de légèreté et de grace mais aussi tout à la fois de glauque et de malsain.

C'est graphique, Rock et chorégraphique.

A voir de toute urgence, donc.