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lundi 22 août 2011

De Fellini Roma, et autres baguettes



Assez, j'en ai assez. Si je m'écoutais, je passerais mon temps à publier des articles pour dénoncer, me plaindre, grogner ... pas très positif tout ça.






Aussi, une petite parenthèse. En absolu candide de l'art cinématographique, je ne me risquerai pas à de hasardeuses analyses des qualités de Fellini Roma. Mais c'est quand même vachement bien Fellini, et celui-ci c'est du bonheur. On se régale d'un septième art qui fleurte presque à chaque image avec l'art tout court. Truculent, gourmand, beau, intelligent, drôle, humain.






Pendant ce temps là, la baguette tradition a pris 10 centimes d'Euros, boum !



nm.

jeudi 2 juin 2011

De "Nowhere Boy", le biopic sur l'adolescence de John Lennon par Sam Taylor-Wood


Sam Taylor-Wood est une figure très connue et reconnue de l'art contemporain : vidéaste et photographe, elle fait partie des stars du marché et on la retrouve très régulièrement dans les foires les plus importantes, de Miami à Bâle, en passant par New-York, Londres et Paris.
On citera notamment le très beau Still Life ou le Pieta, que j'ai eu le plaisir de voir à l'academia de Florence tout à coté de la pieta Palestrina de Michel-Ange. Prolégomène destiné, vous l'aurez compris, à hausser le niveau de ce modeste blog.
Aussi, quel évènement que ce "Nowhere Boy", première réalisation de Sam Taylor-Wood dans le monde du long métrage.
Sorti en salle en décembre dernier, le film est depuis peu disponible à la vente. Une indéniable réussite. On apprécie la grande maitrise technique de Taylor-Wood, mais surtout l'intelligence du propos, ou comment en 1h30 on parvient avec virtuosité à expliquer la figure de Lennon. Ou plutôt, on esquisse.
Le pourquoi du rocker, du rebelle, de l'écorché, des débuts des Beatles, de la relation complexe qui le liera à Paul MacCartney. Avec quelques morceaux de bravoure que ne renieront sans doute pas les évangélistes des Fab Four : on citera notamment la rencontre Lennon MacCartney, où le minot de 15 ans, Paul, se fend d'une interprétation incroyable du Match Box de Carl Perkins, laissant Lennon entre l'admiratif et la jalousie.
Portrait efficace, intelligent, subtil. Et servi par des acteurs vraiment très convaincants !
A voir ou revoir d'urgence.
nm.

dimanche 1 mai 2011

De "Piss Christ", ou la question de la censure dans l'art



Andres Serrano est un artiste américain né en 1950. Piss Christ est l'oeuvre qui fait débat aujourd'hui : elle a en effet été récemment l'objet d'actes de vandalisme lors d'une exposition à Avignon. Ell présente un crucifix immergé dans un mélange d'urine et de sang.

Pour être très précis, il s'agit d'un des tirages de cette oeuvre qui afait l'objet de dégradation. Exposée dans la collection Lambert (à l'hotel Caumont) du très célèbre galeriste français, cette photographie n'en est d'ailleurs pas à ses premières dégradations : Melbourne, Suède, etc ...



Alors quid de la censure dans l'art ?

Ma réponse va être hyper simpe : pas de censure en matière d'art !



En revanche, dans l'hypothèse où une oeuvre justifie que le public soit adulte ou en tout cas soit averti de la nature du propos, alors, il est tout à fait possible de le signaler à l'audience de cette oeuvre. Pour le reste, l'accueil du public des curateurs, des critiques, des conservateurs, du temps décidera si l'oeuvre comptera ou ... pas.



Faut-il rappeler que "Les noces de Cana" de Véronèse ont été très mal accueilliés par leur commanditaires de l'époque : Véronèse a été trainé devant un tribunal pour avoir profiter de la commande des frêres bénédictins pour présenter une scène de banquet et pour avoir négligé le caractère sacré de la commande ! Véronèse on censure pour manque de spiritualité et escroquerie ?


Faut-il rappeler que l' "Olympia" de Manet a été jugée comme indécente lors de sa présentation lors du salon de 1865 : en cause, la représentation, appelons les choses par leur nom, d'une "pute" et le style du peintre dont on considérait qu'il peignait "mal". On la décrochera trois jours après l'ouverture du salon : les organisateurs du salon manquaient singulièrement de flair ...


Idem pour les "Demoiselles d'Avignon" (décidément Avignon) : même les amis de Picasso trouvait l'oeuvre plus que limite ... No comment.


nm.

mercredi 30 mars 2011

De "Lucas Cranach, peindre la grâce", de Anne Malherbe


Alors que l'exposition "Cranach et son temps" se donne à voir au musée du Luxembourg jusqu'au 23 mai et que le Louvre expose depuis peu les "Trois Grâces" du maître allemand, quel livre peut-on vous suggèrer sur le peintre de Wittemberg ? Sans hésiter, le dernier ouvrage de Anne Malherbe. Normalienne, historienne de l'art, consultante auprès de collectionneurs privés et institutionnels, la dame qui a publié son premier roman à la rentrée dernière nous revient ici avec un excellent petit ouvrage sur Cranach.

Ni trop savant, ni trop vulgarisateur. On y apprend l'art de Cranach, un personnage assez romanesque, mais aussi le contexte qui était celui de le Renaissance en Allemagne et de la Réforme, ô combien importante pour comprendre l'art du bonhomme. Un bouquin intelligent qui rend intelligent.


nm.

mercredi 27 octobre 2010

De la FIAC 2010, 3 coups de coeur et un infarctus

Pas de compte-rendu exhaustif ici de la FIAC ou des nombreuses (trop) foires off. On dénoncera peut-être la méthode Coué dont l'ensemble des média semblent s'être emparés : formidable édition ! Quelle fraîcheur à la FIAC ! Et blabla et blabla.
Bon, la cour carrée fut de l'avis général des "connaisseurs" très très médiocre. Alors les médias ont singulièrement manqué de jugeotte.
En revanche, du solide au Grand Palais. Les poids lourds étaient présents : au premier rang desquels Gagosian, fraîchement installé à Paris, rue de Ponthieu.

Bref, mes coups de coeur. L'arrivée de galeries japonaises. Mention spéciale à la galerie Taka Ishii.

Un photographe que j'ai trouvé exceptionnel : Daido Moriyama. Percutant. (galerie Ishii)


Un peintre, Johannes Kahrs. Excellent. (galerie Luhring Augustine).


Et un anti coup de coeur, l'infarctus : Bettina Rheims. Présentée par la galerie Jérôme de Noirmont. Totalement nul. Enfin nul, restons mesuré. De la bonne photo de mode sans doute mais qui ne résiste pas à la proximité des maîtres présentés sous la verrière.
nm.

mardi 14 septembre 2010

De Takashi Murakami, Versailles et l'art cont', Part 2



Mea Culpa !


Encore me direz-vous ? Et oui, encore. A la rédaction du blog d'Isaac, on sait reconnaitre ses erreurs d'appréciation.


Aillagon et Le Bon avaient donc raison de programmer Murakami à Versailles, car à lire les commentaires qu'on peut trouver dans la presse, écouter les commentaires des uns et des autres (anonymes ou professionels), il faut croire que cette exposition fait l'évènement et que tous ont été frappés par une amnésie générale. Scandale : ça buzze !

Plus personne ne semble se rappeler de l'exposition Koons. En effet, les indignations, la couverture médiatique, les questions posées : tout est strictement identique aux débats ouverts lorsque l'artiste pop américain avait posé ses balloon dog et autres sculpture kitsh de Michael Jackson au chateau.

Bon. Rendez-vous l'année prochaine pour l'exposition Keith Haring à Versailles.

nm.

mercredi 8 septembre 2010

De la rentrée des galeries parisiennes 2010, du coté de chez Templon, de la réforme des retraites


Cette semaine marque la rentrée progressive des galeries parisiennes. Parmi les choses vues, on signalera 1 exposition. J'entends encore d'ici, Templon ? Encore lui ? Et oui, Templon encore oui ! Et croyez moi, les deux artistes présentés dans ses espaces de la rue Beaubourg et de l'impasse Beaubourg sont remarquables.

On ne signalera pas Caro, qui est une star et dont les oeuvres présentées sont à la hauteur de l'attente qu'un homme comm lui peut susciter : by the way, le monsieur a 86 ans et il envoie du bois. Un vrai espoir pour les réformes des retraites à venir.

En revanche, qui connaissait Anju Dodiya ? Une artiste indienne de 49 ans, dont on voit ici la première exposition en France. C'est magnique. Une série d'oeuvres sur papier grand format, inspirées de la tradition classique des estampes japonaise où l'artiste est un samourai qui combat face à son inspiration dans son atelier. Courez-y. Et s'y vous voulez vous offrir une de ces oeuvres il vous en coutera autour de 40 000 €.

nm.

mardi 7 septembre 2010

De Takashi Murakami, Versailles et l'art cont'


L'histoire a commencé en 2008. Jeff Koons à Versailles. Exposition choc de la rentrée curatée par le patron de Pompidou Metz, Laurent Le Bon, et organisée du président souverain du domaine de Versailles, l'ancien ministre de la culture et collaborateur de François Pinault (Vous me suivez ? Pinault, Koons ...) : Jean-Jacques Aillagon.

Bref, pas de hasard si le choix des deux compères s'était alors tourné vers Jeff Koons, la méga star des enchères : on était sur que cette expo ferait parler d'elle car elle mélait tous les ingrédients d'une production hollywoodienne. Louis XIV, Versailles, les scultupture neo-pop archi kitsch de Koons. Boom. Polémique sur le mélange des genres. Sur l'artiste américain. Sur le sens d'une expo comme celle-ci.

Mon avis ? Une bonne expo. Franchement pas dégueu. Bien même, très bien.

Et rebelote l'année dernière. Avec un artiste français, Xavier Veilhan qui a une particularité assez unique. Attention, je vais être un peu vachard. Ses oeuvres sont bien mieux en photo qu'en réel. D'où ... Je suis pas allé voir cette exposition. Et, il y avait un petit coté art business qui semblait s'installer. Une habitude de promouvoir les artistes mainstream, ambiance, on fait la couv' de Beaux Arts Magazine. Or, ici, on est plutôt "art press" ... donc.

Et bam de chez rebelote. Cette année Murakami. Pour le coup, j'aime bien. Mais fracnhement c'est la même histoire que Koons non ? Elle ne raconte plus rien cette initiative.

Alors on saluera la constance de faire découvrir l'art contemporain, mais tout de même, notre ami Le Bon aurait pu se fouler davantage. On ira ? Peut-être. Versailles c'est loin.

nm.

lundi 6 septembre 2010

De l'exposition Dynasty, part 2, et le gagnant est ...







... Guillaume Bresson.

A couper le souffle. On reconnaitra les influences intelligemment assimilées du Caravage et de Piero della Francesca. Contemporain, tonique, beau, signifiant.

nm.

jeudi 1 juillet 2010

De François-Marie Banier, courte note


Allez, quelques faits. Les dons de Liliane à François-Marie :

2002: 11 millions d'euros accordés sous forme de chèques et de donations
2003: 250 millions d'euros en chèques, donations et assurance-vie
2004: 6 millions d'euros en chèques et donations
2005: 56 millions d'euros en chèques et donations
2006: 250 millions d'euros en chèques, donations et assurance-vie
2007: 2 millions d'euros en chèques

& la donation en nue-propriété en 2003 de neuf tableaux de maîtres dont des Picasso, Matisse, Mondrian, Léger...

Heuh ... comment dire. Besoin d'une enquête pour se faire une idée ? C'est un sale type non ? Aucuns doutes possibles. Un très sale type.

nm.

dimanche 27 juin 2010

De Dynasty: part One, la section Palais de Tokyo

L'exposition Dynasty nous propose, jusqu'au 5 septembre, un accrochage de 40 artistes sur deux lieux : Le Palais de Tokyo et le Musée d'art moderne de la ville de Paris (dont les serrures ont été changées !).
Chacun des artistes présente ainsi une ou plusieurs oeuvres dans chacun de ces espaces.
Dynasty ce n'est pas une référence à la série culte qui voyait Joan Collins nous régaler de son jeu d'immense tragédienne.
Dynasty donne à voir 40 propositions parmi une génération d'artistes de moins de trente-cinq ans, artistes français ou travaillant en France.
Une opportunité exceptionnelle pour eux comme pour nous.

Pour cette "part one", Le Blog d'Isaac partage avec vous ses coups de coeur de la section Palais de Tokyo.
Farah Atassi, 29 ans, belge vivant et travaillant à Paris.
Pour sa peinture à la fois très influencée par l'école allemande contemporaine et dont le propos est très efficace : dénuement d'intérieurs modestes où certains éléments sont restés sans peinture. Perspective à la Piero Della Francesca très travaillée. Vraiment magnifique.




Guillaume Bresson, 28 ans, toulousain, vivant et travaillant à Paris. Que j'avais découvert lors de la Fiac. Et qui à nouveau m'a totalement bluffé avec ces deux peintures. On dit de lui qu'il peint comme un Caravage qui mettrait en scène l'urbanisme contemporain. Hyper réussi. Très enthousiasmant.




Jean-Xavier Renaud, 33 ans, vit et travaille à Hauteville. Boom. On se pose la question devant ce "Conseil municipal" : est-ce bien ? C'est un dessin à la craie grasse qui n'apporte pas immédiatement une réponse. Et puis, on s'arrête. On se dit que c'est vachement bien. Et on se souvient avoir déjà beaucoup aimé son travail, présenté à Docks (la foire de Lyon) en Septembre dernier par la galerie Françoise Besson.



Duncan Wylie, 35 ans, zimbabwéen vivant et travaillant à Paris. As usual. Top. Je vous renvoie à l'article de artpress pour un discours savant sur le monsieur.



Par ailleurs, je vous invite très vivement à acheter (ou voler si cela vous chante) le numéro de juillet de artpress. Une magnifique peinture de Duncan Wylie, artiste tenu dans nos colonnes en trés haute estime, orne la couverture (quelle bonne idée); l'édito est lui aussi consacré à l'exposition ainsi que 6 articles de fond explorant le travail des artistes suivants : Gabriel Abran­tes et Benjamin Crotty, Moha­­med Bourouissa, Benoît Maire, Florian Pugnaire et David Raffini, Oscar Tuazon et Dun­can Wylie.

nm.

mardi 11 mai 2010

De l'Espace 117, rue St Dominique, courte note


L'espace 117, au 117, rue St Dominique à Paris se veut un "lieu de rencontre", un cercle "amical" à un croire le site web de cette pseudo-galerie. Importe peu.

De vous à moi, il me semblait, pour passer devant régulièrement sans vraiment y prêter attention, que les expositions présentées n'étaient pas terribles. Pour avoir jeté un coup d'oeil aux simili Basquiat qui sont exposés ces jours-ci le couperet tombe. Cette galerie est nullissime. A fuir.

nm.

samedi 10 avril 2010

De Marko Velk, exposé par la galerie Eric Mircher, rue St Claude à Paris



Marko Velk est le fils de son père. Vladimir Velicovic pour ceux qui l'ignoreraient. Son père est un artiste remarquable. Et son fils depuis 1 an ou 2 a tué le père. Comme ont peu en témoigner ses deux expositions à la galerie Mircher ou ses travaux présentés dans différentes foires (Volta, Slick, ArtParis ...).
L'exposition "Il y a quelque chose dans l'air" est une remarquable réussite. Elle déploie toutes les qualités de Velk. Un dessin magnifique à la fois très respectueux d'une tradition classique et très personnel.
Des compositions qui font que ses oeuvres pourraient répondre à la question: "Ca ressemble à quoi le bon art contemporain ?"
Ca ressemble à des collages, un montage d'idées sur la toile. Ca ressemble à des cadrages en rupture de l'art classique. En confèrent les oeuvres "Spleen" ou "Cortex".
Ca ressemble à des oeuvres qui ont quelque chose à dire. Qui posent des questions, et qui de toute évidence apportent parfois des réponses. L'humanité, le spleen donc, la spiritualité. Et j'ai le sentiment que Marko Velk ne donne pas dans la facilité. Les questions posées et les réponses rendues sont à la fois intelligibles et intelligentes.

A voir, 26, rue St Claude dans le troisième à Paris.

nm.

dimanche 4 avril 2010

De l'Exposition "Vanités" au musée Maillol


L'exposition "Vanités" que le musée Maillol présente se tient jusqu'au 28 Juin. Voilà une magnifique et rafraichissante exposition.
Son thème et son propos sont des plus simples. Vanité face à la mort incarnée par des crânes déclinés anti-chronologiquement, de Damien Hirst à l'art pompéien.

Il faut aller au musée Maillol.

Parce que le propos est clair. Ce qui est bien agréable lorsque souvent les curateurs se perdent en intellectualisteries bien obscures.

Parce que le voyage dans le temps est réussi. Efficace et réussi.

Parce que l'accrochage est réussi. Certaines salles, je vous le promets, sont de réels petites merveilles (De la Tour, Zurbaran, Caravage !).

Parce que la sélection d'artistes et d'oeuvres est magnifique. Allez-y si vous voulez voir ce qui se fait de mieux dans l'art contemporain actuel .Peut-être que je m'enthousiasme un peu trop, mais jugez plutôt : Damien Hirst, Basquiat, Baselitz, Yan Pei-Ming, Penck, Ernest Pignon-Ernest, Richter, et mes très chers frères Chapman qui voient deux pièces remarquables présentées ici... Pas mal non ? Et les oeuvres choisies sont très belles.
Pour la sélection moderne, le casting se défend de belle manière. Braque, Cézanne, Picasso, Buffet, Nadar ...
Quant au classique, on se régalera du François de Zurbaran, le chef d'oeuvre de l'exposition.

Il faut y aller surtout parce que cette exposition donne de la pêche. C'est ça le propos essentiel. L'art présenté ici donne le sourire.

nm.

vendredi 5 mars 2010

De Pierre Soulages et Nespresso

L'exposition Pierre Soulages actuellement présentée par le centre Pompidou se termine le 8 mars. La rédaction invite donc tous ceux qui ne l'ont pas encore vue à s'y rendre.
C'est une remarquable exposition. Elle fait la part belle aux oeuvres les plus récentes, ce qu'on peut néanmoins regretter. La scénographie permet d'avoir le recul suffisant pour regarder les grandes pièces, et les commissaires ont été vigilants à mettre en lumière de différentes façons les "outrenoirs", ces fameuses toiles qui occupent presque toute la production de Soulages depuis 30 ans.
A ne pas manquer donc, d'autant plus que la peinture de l'aveyronnais ne donne rien en reproduction. Il convient donc de voir "in vivo" son travail pour vraiment en profiter.

Mais l'objet principal de cet article n'est pas là. J'ai noté que le principal mécène de cette exposition est "Nespresso", la célèbre filiale caféiné de Nestlé.
Et croyez moi, le hasard n'y est pour rien. En effet, Nespresso est parvenu a fédéré sous son nom une tribu qui ne demandait qu'à avoir un totem. Ce totem prit forme avec l'avènement de la célèbre machine à capsule. Les Nespresso constituent donc un groupe social au même titre que les Bobos, les metrosexuels, les bourges ou les madame Michus ... Qui sont-ils ?
Ils possèdent tous une cafetière à l'éfigie de George Clooney mais en revanche tous les possesseurs de cette dernière ne sont pas des "Nespresso".
Le Nespresso est diablement attentif à son image. L'image qu'il renvoie aux autres conditionne l'image qu'il a de lui-même. Ce qui importe au Nespresso, c'est d'être conforme à des normes esthétiques, intellectuelles, sociales qui semblent constituer un corpus dont le catalogue Nespresso contituerait en quelque sorte la genèse. Suivent alors le catalogue Conran, Habitat pour l'exode, le lévitique ...

Il s'agit de suivre des codes, des commandements qui structurent l'existence.

Le Nespresso est dans la posture. Aimer Soulages est une posture Nespresso. L'art contemporain est chic et "différenciant". J'allais oublier de préciser que le Nespresso vit dans l'illusion d'être à part (comme dirait Charles Dreyfus) et bien entendu, dans la croyance sans faille de sa supériorité sur le quidam. La promesse d'appartenir à un monde exclusif lui a été faite par Nestlé et George Clooney (bis).

Soulages donc. Comme une évidence, le Nespresso trouve très beaux les Outrenoirs (il est content d'ajouter à son vocabulaire "Outrenoir"). Il se prend à réver durant toute l'exposition qu'il se verrait bien accrocher un de ces grands tableaux à coter de son canapé Roche-Bobois. Aquisition qu'il ne manque pas de réaliser dès que son compte en banque le lui permet.
"What else ?" me direz-vous.
Je dis que la nespressisation ne passera pas par moi (je l'espère). En effet, il s'agit là d'une anesthésie du goût et de la liberté. Une tyrannie. Au moins aussi perfide que les très décriés mass media qu'on dit avilissants comme TF1, M6, Voici & Co. L'abrutissement chez les Nespresso ne dit pas son nom. D'autant plus que la victime de ce mal l'ignore toujours. L'alcoolique, au fond, sait bien qu'il boit. Madame Michu passe trop de temps devant sa télévision mais, là encore, elle ne peut pas le nier. Le Nespresso, lui, est fier et inconscient.
Un totalitarisme.
nm.

mardi 26 janvier 2010

Des frères Chapman, "Fucking Hell" présentée à la Punta Della Dogana de Venise

La dernière exposition présentée par la Fondation François Pinault s'intitule "Mapping the Studio". Son vernissage a eu lieu le 06 juin dernier à l'occasion de la biennale et son propos (simple mais clair) est de présenter une sélection de l'extraordinaire collection du milliardaire français ; en quelque sorte une sélection de ce qu'est aujourd'hui l'art contemporain.
Il est peut-être bon de rappeler que François Pinault, en Medicis du XXIe siècle, est l'un des collectionneurs d'art contemporain parmi les plus importants du monde.
Parfois vivement critiqué pour ses choix d'artistes "à milliardaires" comme Jeff Koons, il jouit dans le même temps d'un immense aura dans le milieu. Pour preuve il a été désigné à 2 reprises (2006 & 2007) "Personnalité la plus importante du monde l'art" par le magazine Art Review, et il atteint en 2009 la 6ème du prestigieux baromètre.
Il est utile également de rappeler que si la fondation d'art contemporain de François Pinault est à Venise, il était d'abord question qu'elle s'installât à Boulogne-Billancourt. Il ne faut pas avoir de regrets car la confrontation des artistes contemporains avec le patrimoine culturel de la sérénissime est à la fois passionnant et pertinent.



Revenons à l'objet initial de cet article : "Fucking Hell", l'une des deux oeuvres de frères Chapman exposées dans la cadre de Mapping the Studio.
Il s'agit en quelque sorte d'une maquette composée de 9 parties. Pour se faire une idée de cette incroyable pièce il faut imaginer un super décor de train miniature. Tout y est minutieusement détaillé. Les personnages, la végétation, les batiments, trains, voitures, chars d'assauts qui composent ces 9 tableaux. Le travail étonne d'abord par ce qu'on imagine de la masse de travail qu'il a fallu investir pour réaliser ces scènes habitées de plus de 30 000 personnages tous différents. Lorsqu'on sait en plus qu'une première version de l'oeuvre a été détruite par un incendie et que les Chapman sont repartis de zéro on ne pourra qu'admirer l'énergie et la minutie du travail.

Pour le thème, il est d'une immense simplicité. Comme la vidéo le montre, le propos est simplissime. Une dénonciation de l'horreur nazie. Et pour dénoncer, les frères Chapman choisissent une méthode radicale. Les Nazis sont ici non seulement Bourreaux mais aussi victimes des exactions commises durant le 3 ème reich. J'ai été complétement happé par cette oeuvre qui fourmille de détails tous plus terrifiants et malsains les uns que les autres.


Je considère avec ce travail qu'on touche à ce que l'art contemporain a de meilleur. Lorsqu'il sait être radical dans son discours, intelligible dans son expression, efficace dans les émotions intellectuelles et esthétiques qu'il suscite, novateur dans son medium et qu'il impose le respect le respect face à la somme de travail qu'une oeuvre comme celle-ci a requis (les frères Chapman n'ont pas à rougir, je crois, de l'effort qu'un Tintoret pouvait consacré à la réalisation d'une de ces grandes toiles qu'on trouve dans les églises vénitiennes).


Nota : Je vous recommande de prendre le temps de regarder la video faite par les artiste eux-même pour présenter ce travail.

nm.

samedi 16 janvier 2010

De Pauline Horovitz, courte note

Pauline Horowitz est une jeune artiste française très, très brillante. Ancienne pensionnaire de la Casa de Velazquez à Madrid, elle réalise des court-métrages fulgurants d'humour et d'humanité.

Le blog d'Isaac vous recommande de ne pas manquer Cut Up, le magazine du Court présenté par Jackie Berroyer, mardi soir prochain sur ARTE à 23h40.

Au programme : "Tentative d'inventaire de tous les aliments remarquables ingurgités depuis ma naissance".
Irresistible !

Pour patienter, on retrouvera ici deux petits bijoux de Pauline Horovitz : "Polanski et mon père", et "Mes amoureux"

nm.

jeudi 12 novembre 2009

De la sensibilité et de ses variétés.


Tout à l'heure, dans l'exposition Jim Hodges au Centre Pompidou, la plupart des visiteurs s'attardaient sur les oeuvres accrochées au mur: dessins de fleurs réalisés au bic sur serviettes de bar en papier, toiles d'araignées taillées dans le papier, miroirs brisés marouflés sur toile ...

Il semble bien que nous allions spontanément vers ce qui se tient à la hauteur de notre regard et que nous aimions finalement peu nous pencher sur des vitrines.
Car, une vitrine, il y en a une en effet, au milieu de l'une des pièces.

Pendant le temps que je me suis attardée là, pas un visiteur ne s'y est arrêté (en général, on se contentait de l'effleurer du regard en passant, règle à laquelle je n'ai pas échappé).

Pourtant, il y a eu une exception: un groupe de jeunes Japonaise qui, apparemment moins intéressées par le reste, sont venues s'attarder très longuement sur le contenu de la vitrine, le commentant en long et en large (hélas pour moi, en japonais...), pointant du doigt tel et tel détail.
Après leur départ, je me suis approchée, me demandant bien ce qui pouvait les attirer tant dans cette oeuvre.

A vrai dire, c'était, à première vue, quelque chose de "vite vu", un journal (genre quotidien) dont les pages étaient entièrement recouvertes par une feuille d'or. A priori, pas grand chose à détailler, là-dedans, avec notre regard analytique et intellectuel d'Occidentaux.

Mais on sait que les Japonais sont des amoureux du papier. Et du coup, j'ai eu envie d'essayer d'entrer un peu dans leur sensibilité, de percevoir ce qu'elles avaient pu percevoir avant moi.
Et là, j'ai remarqué les moirures de l'or, les pliures du journal et son gaufrage préservés par la feuille d'or, j'ai aperçu les trous discrets qui ponctuent la marge basse des pages, et puis surtout la délicatesse avec lesquelles les feuilles, parce qu'elles étaient recouvertes d'or, se posaient les unes sur les autres.

J'aurais bien aimé en sentir plus, avancer encore davantage dans la perception que ces Japonaises avaient eu de cette oeuvre.
Parfois je fantasme sur une sensibilité démultipliée, qui permettrait à chacun de sentir autant que tout le monde réuni. Ce serait évidemment impossible à supporter.
Heureusement, il suffit parfois de tendre l'oreille, d'observer les autres et d'échanger avec eux, pour repousser un peu les limites de notre propre perception.

Am.


(Image: No More Dreams / In Real Time, 1994. (Plus de rêve / En temps reel). Fusain et chaîne en laiton sur papier. 107,3 x 76,8 cm. Collection particulière. Courtesy CRG Gallery.)

vendredi 30 octobre 2009

De la revue de presse, L'Express du 29/10/2009, Raphaël Enthoven




Vous retrouverez dans les pages "culture" de L'Express un billet de Raphaël Enthoven qui mérite qu'on s'y penche. En résumé, notre homme nous explique que l'art contemporain est une escroquerie. Bien évidémment, voilà une idée à laquelle nous ne souscrivons pas ici.

Mais comme dirait Jésus, il faut "rendre à César ce qui est à César". (Nous aimons citer Jésus dans ces colonnes).

Certains de ses arguments sont intéressants. Intellectuellement intéressants, mais inexacts. L'une de ses idées, assez largement partagée, est de se dire que tandis que le geste de l'artiste contemporain se simplifie, le regard du spectateur se complexifie.

Expliquons la pensée de Enthoven. Pour lui l'art contemporain, c'est un monochrome, ou un objet de la vie quotidienne posé sur une table. Du coup, on comprend mieux son article. Mais c'est inexact. En ne retenant que certaines productions anecdotiques, Enthoven se trompe. Et ceux qui connaissent l'art contemporain savent très bien combien il se trompe. Enthoven devrait peut-être arrêter de lire Beaux Arts Magazines et s'abonner à Art Press, il mesurera alors mieux la réalité de ce qui compte dans l'art aujourd'hui. (clin d'oeil).

Là où il a raison, c'est que le spectateur a un vrai travail intellectuel à déployer face à ses oeuvres.

Mais là où il se trompe, c'est en nous expliquons que l'estéthique n'a plus droit de cité. Et que ce n'était pas le cas "jadis". Oui, il faut de la culture, des connaissances pour apprécier certaines oeuvres contemporaines. Pas toutes. Et pas plus que par le passé.

Je vous invite à visiter les chambres de Raphaël au Vatican. Et spécialement l'Ecole d'Athènes. C'est une oeuvre exceptionnelle. Mais si on ne la regarde pas en comprenant son projet intellectuel, on manque tout ou presque. Certes, on appréciera la beauté classique des fresques. Mais il s'agit là de porter une position essentielle de la papauté. Le programme iconographique nous rappelle la cohabitation de la raison et de la foi, de Platon et de Socrate avec l'église fondée par St Pierre. Encore faut-il avoir cette culture.