mardi 12 octobre 2010

Du dernier Woody Allen, "You will meet a tall dark stranger"


Le dernier Woody Allen, il est comment ? Déjà, il est là. Et c'est le signe du temps. Woody Allen est sans doute mon réalisateur préféré. Et qu'il fasse un film par an n'y est sans doute pas pour rien.

Ben oui. Quelle humilité. Il est réalisateur. C'est son métier. Alors, il écrit. Il caste. Il réalise. Il monte. Et recommence. Car sans doute a-t-il peur du néant. Ce néant qui le terrifie. Ce néant qu'il raconte. J'ai beaucoup de tendresse pour homme qui finalement ne se la joue pas artiste mais artisan. Le boulanger n'attend pas l'inspiration pour chaque matin se lever et vendre du pain frais. Il travaille. So does Woody.

Donc, après plus de 40 ans de carrière, ce bon Woody se lève chaque matin et pétrit son pain. Le témoin du temps qui passe. C'est bien.


Et ce Dark and Tall stranger ? Bon pain ? Pas mal. Une narration qui est très proche d'une écriture littéraire. Réussi. Un casting hyper réussi lui aussi. Mention spéciale à Anthony Hopkins, et à Antonio Banderas et à Naomi Watts et à Josh Brolin, bref à tous ! Moralité, le Woody sait drôlement s'y prendre pour monter un casting et diriger son monde.

Les thèmes ? Rien de neuf sous le soleil Allenien. La peur de la veillesse, de l'impuissance, l'absurdité des choix hédonistes, l'égoisme. Et l'amour de l'humanité dans sa fragilité, dans son aspiration au bonheur, dans ses difficultés à l'atteindre.

C'est pas mal ce film. Mais j'ai néanmoins une hypothèse. C'est que Woody Allen est trop timide. Trop timide par assumer totalement son propos. Et ses films, et celui-là en particulier, sont des toiles un peu impressionnistes, aux contours parfois flou. On sourie, on se laisse aller à des blagues, les scénarios s'égarent parfois, se perdent. Et la clé ? L'humanité.


nm.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Très jolie vision du film !!

Am.

Anonyme a dit…

Jolie théorie, joli article, bon pain Isaac!

Almellit

Anonyme a dit…

Après avoir vu le film, je reviens à vous Isaac,
quel est son propos d'après vous?
J'y réfléchis et voici mes quelques idées, bien que je ne me sente pas entièrement satisfaite du résultat:
Eloge de l'authenticité, avec cette petite note finale sur un amour qui commence, en opposition à des histoires de couple toutes faites de secret et de lutte contre la réalité?
J'imagine...
Clin d'oeil à l'humanité, avec ces personnages attachants et insupportables? (Woody se la joue anti-manichéen Miyazaki? -ou l'inverse-)
Almellit

Isaac a dit…

j'aime l'humain qui aime la vie, aussi imparfaite fut-elle.
Voilà le message.
(c'est ce que je dis aussi à Paul)

Anonyme a dit…

besoin de verifier:)