samedi 7 mars 2009

De David LaChapelle


La monnaie de Paris propose une restrospective consacrée à l'ex-photographe star de star David LaChapelle. Un David LaChapelle qui depuis quelques années a investi le terrain de l'art contemporain. Ou plutôt pense l'avoir fait. Il se dupe lui-même. Il dupe aussi ses galeristes, ses acheteurs et les curateurs de cette exposition. J'oubliais la triste farandole d'un public modeux qui est totalement dupé, à l'unisson.
Bref, moi même, j'ai d'abord été dupé, je dois le reconnaitre. Lors de foires d'art contemporain récentes, j'avais pu rapporter avoir été séduit, très sincèrement, par ses travaux récents. Les mises en scènes monumentales d'un monde apocalyptique m'avaient plu, non pas pour le sens qu'elles portent, mais bien pour le travail de composition et surtout d'expressivité des personnages.
Mais rassemblées en un même lieu, les photographies ne tiennent pas.
Première surprise, la très mauvaise qualité des tirages et de l'encadrement !
Deuxième surprise, la présentation de "frise" en trois dimensions, en carton. Là aussi, la qualité du travail de tirage, des cartons, est en décalage totale avec les sujets présentés. C'est cheap. ça fait un peu découpage d'écolier, mais en très grand format.
Passé cet agacement sur la faiblesse de l'artisanat, qui est une partie non négligeable de l'art, passons au fond même des oeuvres.
Car le problème majeur porte sur le sens de "l'oeuvre". Hyper basique. Une définition du premier degré.
1. Le Hamburger écrase l'être humain = société de consommation qui écrase la personne humaine (waou, il est fort ce LaChapelle)
2. La guerre de religion = pas bien, la religion, c'est l'amour entre les hommes (putain, j'y avais jamais pensé, merci Dave)
3. Les portraits de différents people = les apparences ne font pas tout (puissant !)

Bon, cette exposition, vous pouvez absolument l'éviter, et pourtant, j'y suis allé avec beaucoup de plaisir. Mais pour le coup, c'est en ressortant que j'étais le plus content : c'était fini.

Pour ne pas rester sur cette litanie de critiques, je vous recommande d'aller voir l'exposition Gregory Crewdson, un photographe américain, à la galerie Daniel Templon. Magnifique.

6 commentaires:

Anonyme a dit…

J'aime définitivement ton esprit critique. Et merci pour tes orientations en matière d'art ! Meredith.

Isaac a dit…

Merci à toi pour ce gentil compliment !

Anonyme a dit…

Les messages sont peut-etre simplistes, je veux bien te l'accorder, ceci dit les photos en elles-meme avec leurs couleurs exagerees et criardes, peuvent provoquer de reelles emotions/reactions. Elles me laissent rarement indifferent. Ca, c'est pour LaChapelle en general.
En revanche, si la realisation de l'expo donne l'impression d'etre baclee, c'est tres dommage. Aller, j'irai quand meme la voir.
FB

Isaac a dit…

Tiens moi au courant quand tu l'auras vu !

Anonyme a dit…

Raaa, quel ennui cette expo ! Jetez un coup d'oeil sur le dossier de presse et sur les cartons présents dans l'expos, un vrai gouffre, que dalle, des prouts hagiographiques.
La piéta Courtney Love avec son messie Cobainien, ça donne le ton. Il faut aimer l'imagerie, la frivolité, les VIP en petites culottes, un peu de trans pour pimenter avec plein de clin d'oeil à cette vieille folle de Mickey l'ange...
Personnellement, je préfère la photographie à l'imagerie. ca ne m'irrite pas, ça ne me scandalise pas, c'est juste platos de chez platos. ça vous glisse sur les yeux, ça vous aplatit les neurones. C'est pas trash, c'est cash.
Pour moi, les messages, je les vois même pas. C'est de la singerie pop. Un vrai tunnel. A la limite, les photos passent mieux dans les magazines. Maintenant, si des personnes aiment, respect... Tout le monde peut se tromper, moi le premier.

Isaac a dit…

Cher anonyme
Quel brillant commentaire !