lundi 30 novembre 2009

De la république en Suisse et à Lille


Deux anecdotes récentes nous poussent ici à soulever la question de la république, de la cité.
La semaine dernière, Martine Aubry, invitée de l'émission d'Arlette Chabot "A vous de juger" est interpelée par son contradicteur Jean-François Coppé. Celui-ci souligne qu'en tant que maire de Lille, elle a aménagé des horaires dans certaines piscines municipales afin qu'elles soient réservées aux femmes. Décision qui faisait suite à des demandes venues de la communauté musulmane lilloise.
Coppé s'honorait pour sa part d'avoir renoncé à mettre en oeuvre à Meaux une décision de cette nature au nom de la sainte religion "laicité".
Mon sentiment est que la république doit s'organiser pour répondre aux attentes de sa population. Attentes qui évoluent avec l'histoire. Il y a en France plusieurs millions de citoyens musulmans. Il est donc légitime de répondre aux attentes de cette population.

Autre anecdote. La Suisse a conclu par votation citoyenne l'interdiction de construire des minarets. Je considère que la démocratie, sur cet exemple précis a parfaitement fonctionné. Mais au détriment de l'idée qu'on peut se faire des devoirs de la cité, de la république envers ses citoyens. Quand une majorité décide de nier une minorité, ne s'agit-il pas d'une tyrannie ?
nm.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Très juste la question finale.
Je crois que c'est Diderot , non? (ou Rousseau?) qui avait parlé de la dérive de la démocratie vers une forme de tyrannie.
C'est probablement la plus sournoise des tyrannies, celle qu'on ne voit pas venir.

Mister M a dit…

Je guettais l'opportunite de pouvoir faire mon retour sur ce blog, etant peu disert des que l'art pictural entre en scene.
Des creneaux horaires specifiques pour les femmes? Je suis contre, puisqu'on tend par la meme a mettre en lumiere un probleme en l'isolant. L'exposition mediatique de ladite mesure peut d'ailleurs au contraire renforcer une certaine forme de radicalisme et favoriser le processus de ghettoisation dont on nous parle tant, et ce de maniere d'autant plus pernicieuse qu'on touche au domaine sacre de la religion.
Le probleme de fond est davantage culturel et societal. Ainsi meme si la decision prise en Suisse est forcement sujette a debat, elle releve d'un processus democratique accepte de tous et ne devrait a priori pas faire face a une logique de contestation dont les Francais sont coutumiers.

Anonyme a dit…

pas d'accord sur le fond.
il y a en france effectivement plusieurs millions de mulsumans, certes...
nous avons nos valeurs, nos lois, nos traditions.
eux également, et elles sont tout à fait respectables.
mais il ne faut pas confondre, respect et importation de traditions
pourquoi pas non plus, modifier les couleurs de notre drapeau national !!!!!
mes propos ne se veulent en aucun cas "tyranniques, racistes, ou autres"
pm

OhBad a dit…

Dans le fond, au nom de que reproche-t-on à Martine Aubry ? D'avoir instauré des horaires réservées au femmes (une heure par semaine, ce n'est pas le bout du monde non plus) ? Ou de l'avoir fait parce que ce sont des musulmanes qui l'ont demandé ? N'y a-t-il pas eu amalgame ?
Si on parle de traditions en France, il faut pour être honnête rappeler la longue tradition catholique qui empreigne notre vie de tous les jours (combien de jours fériés liés aux fêtes catholiques ?).
Allons même plus loin : les gaullistes que je lis à travers ce blog ne sauront nier que Le Général (républicain s'il en est) a fait ses études dans un lycée Catholique non mixte (et dont la mixité n'a été mise en place que très récemment). Alors arrêtons de dire que la tradition française est empreinte de laïcité alors que nous baignons dans une culture catholique.
Et qu'il y a-t-il de fondamentalement choquant à réserver un horaire pour laisser leur initimité aux femmes quand à l'inverse, Internet devient source connue pour nos gamins d'échanges de photos de leurs copines à oualpé ? C'est plus ça la tradition française ?

Anonyme a dit…

je salue l'intelligence et la mesure des propos de Oh Bad, d'autant plus que le fond de notre pensée est marqué par la différence.
pm