vendredi 23 juillet 2010

Du management des ressources humaines dans l'éducation nationale


En son temps, un ministre qui n'avait pas fait long feu et qui en avait le physique avait déclaré vouloir "dégraisser le mamouth". Ce dont on peut être convaincu, c'est qu'il faut le réformer.

Petite histoire incroyablement révélatrice.

Sophie M. est ancienne élève de l'Ecole Normale Supérieure. Agrégée de lettres modernes. Elle a enseigné plus de deux ans à Ulm et à la Sorbonne. Elle a par ailleurs collaboré avec le centre Pompidou sur plusieurs projets majeurs, dont l'exposition "Dada" et l'exposition "Nicolas de Stael". Sophie demande une mise en disponibilité pour se consacrer à l'écriture, pour se consacrer au conseil en acquisition d'oeuvres contemporaines, au journalisme. 4 ans après, elle "doit" toujours un an à l'éducation nationale, son ministère de tutelle (la scolarité à l'ENS entraînant un engagement décennal) . Elle demande donc sa réintégration.

Et là, Kafka entre en scène. Aucun entretien pour faire le point avec elle sur ses compétences, ses points forts en matière de pédagogie, ses faiblesses éventuelles, ses souhaits. Rien. Sinon qu'une inscription impersonnelle par internet qui ne mentionne que des préférences d'affectation géographique. Sophie habite le 6ème et appartient à l'académie de Versailles. Elle vient d'avoir un bébé. Très logiquement elle demande des "affectations" les plus proches de Paris possible.

Puis silence radio. Et enfin, le couperet : ce sera Gonnesse (!?!!?). Rendez-vous le 1 septembre à 8h00. Et entre-temps, non, pas d'entretien avec l'équipe pédagogique, pas de formation sur les programmes à appliquer !

Aucune information non plus sur les classes qui lui seront confiées : donc, il lui est tout simplement impossible de préparer quoi que ce soit. De même qu'avec de telles méthodes,il lui est impossible de se sentir appartenant à une équipe, à un projet. C'est la pire gestion des ressources humaines que je connaisse. Et pourtant, j'ai un ami qui travaille dans une société de services, sociétés qui ont une bien vilaine réputation. Réputation bien injustifiée, vous pouvez me croire. Et réalité infiniment plus professionnelle et humaine qu'à l'éducation nationale.

En résumé. L'éducation nationale se moque de ses collaborateurs avec un mépris assez unique. L'éducation nationale se moque finalement aussi de ses élèves en montant des équipes pédagogiques qui n'en sont pas et en positionnant des profs qui le matin n'ont aucune idée des programmes à appliquer.


nm.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Et si le "mammouth" devenait privatisé ?????
pourquoi pas !!!
pm