samedi 10 avril 2010

De Marko Velk, exposé par la galerie Eric Mircher, rue St Claude à Paris



Marko Velk est le fils de son père. Vladimir Velicovic pour ceux qui l'ignoreraient. Son père est un artiste remarquable. Et son fils depuis 1 an ou 2 a tué le père. Comme ont peu en témoigner ses deux expositions à la galerie Mircher ou ses travaux présentés dans différentes foires (Volta, Slick, ArtParis ...).
L'exposition "Il y a quelque chose dans l'air" est une remarquable réussite. Elle déploie toutes les qualités de Velk. Un dessin magnifique à la fois très respectueux d'une tradition classique et très personnel.
Des compositions qui font que ses oeuvres pourraient répondre à la question: "Ca ressemble à quoi le bon art contemporain ?"
Ca ressemble à des collages, un montage d'idées sur la toile. Ca ressemble à des cadrages en rupture de l'art classique. En confèrent les oeuvres "Spleen" ou "Cortex".
Ca ressemble à des oeuvres qui ont quelque chose à dire. Qui posent des questions, et qui de toute évidence apportent parfois des réponses. L'humanité, le spleen donc, la spiritualité. Et j'ai le sentiment que Marko Velk ne donne pas dans la facilité. Les questions posées et les réponses rendues sont à la fois intelligibles et intelligentes.

A voir, 26, rue St Claude dans le troisième à Paris.

nm.

7 commentaires:

Anonyme a dit…

cher isaac, en ma qualité de non initié à l'art contemporain, je répondrai à "ça ressemble à quoi l'art contemporain" une toile, un objet, réalisable par n'importe quel mortel !!!
du collage, un ensemble de couleurs, quelques lignes, à mon sens impersonnels, dont je ne perçois pas la difficulté particulière de mise en oeuvre.
à l'extrème, j'ose assurer être capable de réalisations sinon identiques, en tout cas assez proches.
reste effectivement, et sur ce dernier point, nous touchons le point crucial, le nom, plus justement le renom de l'auteur.
business / business !!!!
chaque création, "oeuvre" mérite son salaire, mais ne sommes nous pas, pour certaines d'entre elles dans une incroyable et injustifiée exagération.
le débat est ouvert
pm

Isaac a dit…

Ha monsieur PM ...
il y aurait tant de choses à vous répondre.
Business ? Oui, bien sur, comme dans toute entreprise humaine. Mais le business n'est pas une caractéristique de l'art contemporain. A Venise, les rivalités entre les grands maîtres du cinquecento étaient immenses pour décrocher les grandes commandes de la république ou de confréries religieuses ... des commandes hautement lucratives. Et le renom de l'auteur était tout aussi important à Florence au temps des Medicis qu'il l'est aujourd'hui au temps de François Pinault. Attention à ne pas oublier le passé !
Quant à la question de la technique, voilà un point qui vous rapproche de Raphael Enthoven. Un point de vue de philosophe "classique" sur le plasticien. Depuis Duchamp, la technique est annexe. Pour vous donner mon sentiment, elle l'était bien avant lui, mais son oeuvre a rendu ce fait "médiatique".
Ce qui importe, ce n'est donc pas tant la virtuosité que le sens et l'atteinte du propos.
C'est ça qui importe.
nm.

Anonyme a dit…

mon cher isaac, merci de votre point de vue
doit-on associer ou mesurer la récompense du talent au temps passé certainement pas.
il en reste néanmoins vrai que les artistes, les grands maîtres "cinquecento", passaient des mois à faire et refaire leurs oeuvres, afin d'exprimer à la mesure de leurs talents cette incroyable sensibilité ressentie et admirée encore aujourd'hui.
mes propos, je le rapelle, émannent d'un homme non initié, inculte en la matière, et dans ce sens sont d'autant plus intéressants.
à mon sens, et ceci n'engage pas moi, il y a vraiment une disproportion de certaines "oeuvres" par rapport à leur valeur marchande
pour illustrer ce qui précède, j'ai vu il y a environ deux ans, une "oeuvre" exposée au grand palais :
celle-ci comprenait une vingtaine de boîtes de peintures dont les couvercles affichaient des teintes certes attractives, que chacun peut se procurer à castorama, leroy-merlin ou b.h.v
ces articles étaient logés dans une coque en plexiglass du plus bel effet.
coût des matières, les pots de peintures à 15 € l'unité, et la coque, disons généreusement 300 €
prix affiché de l'oeuvre tirée à 20 exemplaires : 150 000 €
quelques amateurs s'extasiaient devant ce cher d'oeuvre, pardon ce "chet-d'oeuvre"
je le répète, je suis ignare sur ce point.
simplement peut être réaliste....
c'est un autre débat.
pm

Isaac a dit…

S'agissant à nouveau de la technicité, puisque le débat semble maintenant porté sur ce sujet, je pense que vous faites fausse route.
Encore une fois, la technicité n'est qu'un moyen. Ne confondons pas Art et artisanat même si longtemps ils ne formèrent qu'une seule famille.
Regardez l'oeuvre de Titien, ou de Tintoret. Elles sont très riches. Ces artistes produisaient énormément, aidés par un atelier à leur service.
Le "Je pourrais le faire moi-même" est certes une remarque que j'entends beaucoup. Que ne le faites-vous pas ? Qu'est-ce qui fait que tout un chacun n'expose pas en galerie ?
La vérité, c'est que derrière l'apparente facilité il y a un mur souvent infranchissable. L'idée, l'audace, le temps à consacrer, la liberté d'entreprendre.
C'est pour ça que les artistes ont toute leur place dans la société et ce depuis l'origine de l'humanité.

Anonyme a dit…

mon cher isaac, nous en resterons la.
ce qui différencie l'art, est certainement l'interprétation et la perception faites par chacun d'entre nous.
et la particularité de chacun est justement la différence par rapport à l'autre.
pm

Anonyme a dit…

Cher Isaac
une idée, une sensation, oui et j'ai aussi envie d'ajouter que ce que l'on récompense c'est aussi cette recherche philosophique, qu'elle aboutisse par une critique de la société, une éloge de la beauté de la vie ou quelque chose de plus complexe, continuons à donner de l'argent à ces chercheurs de la pensée, qui par l'art peuvent transmettre leur message, c'est toute la beauté de l'affaire: être capable de dépenser des millions pour saluer une idée: continuons à être si poétiques!
Les artistes font avancer la société, cela vaut bien rémunération...
Almellit

Anonyme a dit…

"L'oeuvre d'art ne relève pas de l'utile, on doit donc se demander non à quoi
elle sert mais de quel automatisme de pensée elle nous délivre"

(trouvé dans une émission)

Almellit