dimanche 1 mai 2011

De "Piss Christ", ou la question de la censure dans l'art



Andres Serrano est un artiste américain né en 1950. Piss Christ est l'oeuvre qui fait débat aujourd'hui : elle a en effet été récemment l'objet d'actes de vandalisme lors d'une exposition à Avignon. Ell présente un crucifix immergé dans un mélange d'urine et de sang.

Pour être très précis, il s'agit d'un des tirages de cette oeuvre qui afait l'objet de dégradation. Exposée dans la collection Lambert (à l'hotel Caumont) du très célèbre galeriste français, cette photographie n'en est d'ailleurs pas à ses premières dégradations : Melbourne, Suède, etc ...



Alors quid de la censure dans l'art ?

Ma réponse va être hyper simpe : pas de censure en matière d'art !



En revanche, dans l'hypothèse où une oeuvre justifie que le public soit adulte ou en tout cas soit averti de la nature du propos, alors, il est tout à fait possible de le signaler à l'audience de cette oeuvre. Pour le reste, l'accueil du public des curateurs, des critiques, des conservateurs, du temps décidera si l'oeuvre comptera ou ... pas.



Faut-il rappeler que "Les noces de Cana" de Véronèse ont été très mal accueilliés par leur commanditaires de l'époque : Véronèse a été trainé devant un tribunal pour avoir profiter de la commande des frêres bénédictins pour présenter une scène de banquet et pour avoir négligé le caractère sacré de la commande ! Véronèse on censure pour manque de spiritualité et escroquerie ?


Faut-il rappeler que l' "Olympia" de Manet a été jugée comme indécente lors de sa présentation lors du salon de 1865 : en cause, la représentation, appelons les choses par leur nom, d'une "pute" et le style du peintre dont on considérait qu'il peignait "mal". On la décrochera trois jours après l'ouverture du salon : les organisateurs du salon manquaient singulièrement de flair ...


Idem pour les "Demoiselles d'Avignon" (décidément Avignon) : même les amis de Picasso trouvait l'oeuvre plus que limite ... No comment.


nm.

2 commentaires:

Le Chouan a dit…

Merci !

Je me pose quelques questions.
- Pourquoi exonérerait-on par principe les artistes contemporains de toute responsabilité quant aux conséquences de leurs actes au motif – un peu court – que « l’art, c’est l’art » ?
- La « réception » de l’œuvre est au centre des préoccupations de la critique contemporaine. Pourquoi, tout à coup, feint-on de s’étonner des réactions violentes que provoque chez de nombreux croyants une œuvre qui réduit l’humanité du christ à la fonction urinaire ?
- D’une certaine manière, ne serait-ce pas manquer de respect envers le travail de Serrano que de nier la dimension évidemment scandaleuse de son « Piss Christ » ?
- Serrano se dit chrétien. Pourquoi, parce qu’il est chrétien, son œuvre ne pourrait-elle pas être blasphématoire ?
- Pourquoi les artistes contemporains réduisent-ils leur champ d’action, en matière de religion, au seul christianisme ?

Cette dernière question est, je vous l’accorde, particulièrement naïve.

Le Chouan a dit…

(Merci de bien vouloir remplacer le message précédent par celui-ci.)

Je me pose quelques questions.
- Pourquoi exonérerait-on par principe les artistes contemporains de toute responsabilité quant aux conséquences de leurs actes au motif – un peu court – que « l’art, c’est l’art » ?
- La « réception » de l’œuvre est au centre des préoccupations de la critique contemporaine. Pourquoi, tout à coup, feint-on de s’étonner des réactions violentes que provoque chez de nombreux croyants une œuvre qui réduit l’humanité du christ à la fonction urinaire ?
- D’une certaine manière, ne serait-ce pas manquer de respect envers le travail de Serrano que de nier la dimension évidemment scandaleuse de son « Piss Christ » ?
- Serrano se dit chrétien. Pourquoi, parce qu’il est chrétien, son œuvre ne pourrait-elle pas être blasphématoire ?
- Pourquoi les artistes contemporains réduisent-ils leur champ d’action, en matière de religion, au seul christianisme ?

Cette dernière question est, je vous l’accorde, particulièrement naïve.