dimanche 9 mai 2010

De la compétence de la présidence Sarkozy


On ne peut nous reprocher à la rédaction du blog d'Isaac de faire preuve de complaisance à l'égard du président Sarkozy. C'est le moins que l'on puisse dire.
Cependant, il est bon, selon nous de lui accorder un grand mérite. Techniquement, Nicolas Sarkozy est un bon président de la république.

Et je vous demande là de ne pas vous attacher à des lois gadgets (dont on a pu dire ici le plus grand mal). La France est gouvernée. L'insurection ne menace pas d'éclater. Face à une situation économique et sociale extrèmement délicate depuis 18 mois, le président tient. La France tient. Les institutions tiennent. La vie démocratique dans notre pays va bien.

Ce que nous signalons là, c'est qu'aucune "très mauvaise" décision n'a été prise. Voire des choix techniquement plutôt bons ont été retenus. La sécurité, le système de santé, l'éducation, bref toutes les grandes fonctions régaliennes de l'état fournissent un service de premier ordre. Et celà est loin d'aller de soi cher lecteur.

Nous ne sommes pas la Grèce où le précipice semble aujourd'hui inévitable. Nous ne sommes pas l'Islande qui est presque ruinée elle aussi. Nous ne sommes pas la Thailande où la rébellion entre "chemises rouges" et le gouvernement a déjà fait 29 victimes.

Bien entendu, tout n'est pas rose, mais il ne s'agit pas de l'objet de cet article. Techniquement, ce président est sérieux, il travaille avec beaucoup d'énergie tant sur la scène nationale, qu'européenne, voire mondiale avec la présidence du G20 qu'il va exercer en 2011. Et de vous à moi, j'ai toute confiance dans sa capacité à exercer cette présidence, à s'entourer pour y parvenir et à préparer ses dossiers.

Du coup, la question du politique, elle, se pose d'autant plus. Car la fonction est ici évaluée techniquement et non politiquement.
Est-ce à dire qu'il ne reste plus d'espace à la politique si on considère la complexité des problèmes qui sont posés à un président de la république ?
Est-ce à dire qu'il ne reste plus d'espace à la politique si on considère les prérogatives qui sont celles d'un président de la république ? Par prérogatives, traduisez (en résumé) : enseigner, soigner, sécuriser, garantir les libertés constitutionnelles majeures de chaque citoyen, garantir le modèle social français.

Pas évident. Et si la réponse est oui, alors, l'élection présidentielle qui rythme la vie démocratique de la France devient un espèce de concours de compétence évalué par un jury de 40 000 000 de membres. Et à bien y réfléchir, n'est-ce pas déjà le cas ?

nm.

6 commentaires:

Anonyme a dit…

- Il a participé à la destruction de la recherche française avant de prétendre la sauver pour en réalité la transférer vers le privé.
- Il a fait un bel effet d'annonce avec sa règles des trois tiers, qui n'a été suivie d'aucune mesure, puisque son électorat est contre.
- Il n'est pas à l'origine des lois interdisant la polygamie, ni de qui que ce soit en ce qui concerne les injures faites aux femmes
- Il a été incompétent comme ministre de l'intérieur, a supprimé la police de proximité, et croit que la solution est d'expulser un maximum de gens.
- Il a tenté de nous imposer son fils à la tête de l'EPAD et s'est fait conspuer.
- Il n'a rien fait pour Heuliez. En même temps, certains de ses conseillers ont des intérêts chez la concurrence.
- Il a annulé la taxe carbone car sa version était injuste fiscalement et qu'elle a été rejetée par le conseil constitutionnel (pourtant majoritairement à droite).

Anonyme a dit…

je citerai "Conall"

Euh... parce que son bilan réel tient sur un timbre-poste ?

- La crise : il n'a rien réglé, et heureusement qu'elle est intervenue au début de son mandat, parce que s'il avait fait toutes les réformes qu'il souhaitait, on l'aurait subie de plein fouet.
- Le chômage varie, mais globalement il augmente, malheureusement.
- La finance internationale n'est sous le contrôle de personne, ne te berce pas d'illusions. Les crises sont structurelles au capitalisme financier, et comme aucune mesure concrète et coordonnée n'a été prise pour réguler la finance, on en connaîtra encore d'autres, peut-être plus violentes.
- L'allongement de la durée du travail ne sauvera pas les retraites. Il remplacera simplement des années de retraite par des années d'allocation chômage. Quand il n'y a pas d'emploi, allonger la durée de cotisation est stupide.
- Le pôle emploi a été créé pour regrouper tous les services d'aide aux chômeurs. Résultat : les employés du pôle emploi se retrouvent à faire un travail pour lequel ils ne sont pas assez formés, pas assez nombreux, et c'est de pire en pire.
- Les Hôpitaux et l'Éducation Nationale sont en train de crever parce qu'on fait des coupes franches dans les budgets sans se préoccuper les possibilités pour assurer un service public.
- L'Europe s'est couchée devant la Russie pendant la crise Géorgienne, et maintenant la France lui vend son navire porte-hélicoptères, qui permettra à cette nation d'envahir la Géorgie trois fois plus rapidement la prochaine fois.
- Au niveau de l'Agriculture, Sarkozy n'a rien fait, mis à part serrer des mains et insulter un fermier au salon de l'agriculture.
- Les heures supp' ont de facto annulé les effets des 35h. Ca veut tout simplement dire moins d'emplois.
- Le bouclier fiscal n'a eu aucun effet dissuasif (augmentation de l'exil fiscal de 7% entre 2007 et 2008). Par contre, avec l'argent qu'il nous a coûté, on aurait pu en préserver, des emplois.
- Les salaires des patrons des entreprises du CAC40 n'ont jamais été sous contrôle.
- Les banques ne sont pas sous contrôle, puisque l'Etat leur a prêté de l'argent au lieu de prendre une participation. En outre, ce sont justement les banques qui parasitent l'économie.
- La prime à la casse a permis à PSA et Renault de vendre plus de voitures. Ca ne les a pas empêchés de délocaliser à l'étranger.
- Le monde entier se gausse de notre président, soyons sérieux. De plus, le discours sur l'Homme africain et sa place dans l'histoire n'a pas arrangé les choses en Afrique ni dans les pays arabes.
- Aucun français médiatique oublié, non. Pendant ce temps, en France, des gens qui travaillent sont obligés d'aller aux restau du cœur pour survivre.
- Franchement, son mariage avec Carla Bruni, tout le monde s'en fout royalement.
- Les fonctionnaires ont façonné la France et t'ont appris à écrire, soigné, ont entretenu les routes et géré l'énergie en France pendant des années. D'autant que le privé, dans beaucoup de domaines, fait moins bien que le public (communication, énergie, transports, fourniture d'eau par exemple).
- Il est en train de détruire l'école républicaine.
- Il a annulé l'égalité des chances avec ses mesures injustes, comme par exemple le bouclier fiscal.
- Il a gravement attenté à l'indépendance de la Justice.

Isaac a dit…

@ Anonyme : cette liste à la Prévert est tout à fait charmante, et si vous lisez ce blog, vous noterez qu'il ne manque pas d'esprit critique envers le président.
Néanmoins, il ne s'agissait pas là de s'attacher justement aux points que vous soulevez. Le point essentiel de cette note, c'est de signaler que la France est tenue. Tout le reste est hors sujet ici.
La rédaction néanmoins vous remercie de ce ommentaire très enlevé et nous publierons donc une série de réflexions qui partira de vos remarques.

nm.

Anonyme a dit…

Cher nm

je ne répondais qu'à une partie de votre message:


Et je vous demande là de ne pas vous attacher à des lois gadgets (dont on a pu dire ici le plus grand mal)

(pas si gadget que cela je pense, et même peut-être très problématiques, comme vous l'avez soulevé précédemment)

Ce que nous signalons là, c'est qu'aucune "très mauvaise" décision n'a été prise. Voire des choix techniquement plutôt bons ont été retenus. La sécurité, le système de santé, l'éducation, bref toutes les grandes fonctions régaliennes de l'état fournissent un service de premier ordre.


(plus pour longtemps?)

Anonyme a dit…

la france est effectivement tenue.
excellente synthèse finale isaac.
pour voyager et être en contact avec des "étrangers" d'europe,et du continent asiatique, je puis vous assurer que la france est respectée.
son administration tant décriée, quelques fois a justes raisons, du moins par un état d'éprit particulier de ses fonctionnaires, fait l'admiration de nombreux pays. par sa rigueur et son égalité.
le président est pour moi un bon, très bon président, qui dès son mandat a du affronté :

- le doublement du baril de pétrole
- la pire crise économique et financière, qu'aucun de ses prédécesseurs, n'avaient connu.

pour terminer c'est également un président courageux, qui n'a pas hésité à ouvrir des dossiers "brûlants" qu'aucun autre n'avait fait.

au risque de se dépopulariser auprès d'une grande majorité de nos concitoyens.

le dossier des retraites, en autres, ne date pas d'hier, vraisemblablement du début des années 70.

qui l'a ouvert ? personne

reste évidemment, un problème crucial, et mondial, dont sont confrontés tous les présidents et dirigeants de notre planète : les méthodes et agissements de la grande finance.

pm

Anonyme a dit…

Cher Isaac, ou "nm" plus précisément;

Oui, M. Sarkozy arrive à casser tous les acquis sociaux et à développer le "sécuritaire", et l'exploitation industrielle des classes les plus fragiles, ce qui est son objectif.
En ce sens, il réussit techniquement.

La situation en France n'est pas la même qu'en Grèce, et il n'y a pas (encore?) d'insurrection en France, mais ce pays possède un certain niveau de vie et on sait que c'est la misère qui met les gens dans la rue.
Jusqu'ici il a réussi "techniquement" encore; en matant toute tentative de protestation, ce qui lui a permis d'appliquer sa politique sans trop de difficultés.

"La sécurité, le système de santé, l'éducation, bref toutes les grandes fonctions régaliennes de l'état fournissent un service de premier ordre."

Oui si on considère que se privatiser reste un service de premier ordre...

Mais quel est le but d'un article sur la "réussite technique" du Président?
Peut-être de souligner à quel point elle n'est qu'une illusion, puisque vous mettez ainsi en valeur une technique dépourvue de morale, de progrès social, de solidarité, de soutien des classes pauvres.

Merci donc pour ce texte qui met si bien en valeur le message qu'il veut nous faire passer...

Almellit et Garcin