lundi 4 mai 2009

De quelques oeuvres françaises (mé)connues du Louvre

Les week-end prolongés, lorsqu'on a la chance de ne pas partir et de jouir de Paris, sont l'occasion de donner du temps à la contemplation.
C'est ainsi que j'ai fait une série d'immersions au Louvre, bravant parfois des foules hostiles à la dite contemplation (Dieu merci, le son poussé au maximum de mon Ipod a permis de repousser le brouhaha de la grande galerie ...)
Je profite donc de cette courte note pour vous faire partager quelques (re)découvertes d'oeuvres françaises souvent méconnues. Et la bonne nouvelle, c'est que les salles qui habritent ces chefs d'oeuvres sont assez peu fréquentées et très agréables.



Lançons nous avec une magnifique "Grande Piéta Ronde", datant du tout début du XVe et attribuée à Jean Malouel (?). Je ne connaissais abolument pas cette oeuvre dont la beauté m'a totalement emporté. Vous noterez les magnifiques expressions des personnages, exprimant chacun des sentiments différents. J'espère que comme moi, vous apprécierez la délicatesse de la représentation des figures qui approche (si, si) la perfection de Fra Angelico.
On retiendra par ailleurs qu'il s'agit d'une oeuvre commandé par Philippe Le Hardi, témoignage d'une Bourgogne toute puissante et moteur de l'art Européen au XVe siècle.



Pour continuer, je vous propose un chef d'oeuvre beaucoup plus connu que le précédent puisqu'il s'agit de la grande Piéta de Villeneuve les Avignon, réalisée par Enguerrand QUARTON. Certes, cette oeuvre n'a pas besoin d'Isaac, mais qui sait si Isaac, lui, n'a pas besoin d'elle ...
Quelle profondeur, quelle grace dans cette piéta : St Jean, Marie-Madeleine et Marie accompagnent le sacrifice de Jésus qui s'incarne dans leurs émotions et leurs gestes.



Faisons maintenant un grand saut dans le temps pour rejoindre le XVIIIe siècle et admirons là-encore une oeuvre que je ne connaissais pas (quel béotien je fais) : "La raie" de Chardin. Chardin que j'avais découvert au musée Thyssen de Madrid et pour qui j'avais eu un coup de coeur. Cette raie donc.
Et je dois bien reconnaitre que les mots me manquent comme bien souvent pour exprimer la beauté de ces natures mortes. Les contrastes entre le vivant et le mort.
Surtout, la puissante évocation du toucher. Le spectateur d'une peinture n'a que son oeil (ou bien le gardien risque de vous gronder). Avec Chardin, le toucher semble être totalement en éveil. On touche le chat, on ressent la matière, les poissons, la chair de cette raie. C'est une expérience tout à fait incroyable.
Pour terminer cette brêve parenthèse sur "La Raie", je passerai la parole à Proust qui, je dois le reconnaitre, a plus de verbe que moi : "Ce monstre étrange ... la beauté de son architecture délicate et vaste, teintée de sang rouge, de nerfs bleus et de muscles blancs, comme la nef d'une cathédrale polychrome".

Et enfin, nous concluerons cette note par une dernière trouvaille très réjouissante : "La jeune orpheline au cimetierre" de Delacroix. Romantisme, romantisme ... Est-ce un chef d'oeuvre ? Sans doute pas, mais Dieu qu'elle est belle !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Fabuleuse cette dernière oeuvre, je partage ton avis Isaac.

Belle semaine à toi.

Meredith.