mardi 19 janvier 2010

De la réforme des retraites


Le sujet de la réforme des retraites sera l'un des moments politique et social fort de l'année 2010.
Déjà UMP, PS et partenaires sociaux se positionnent en prenant soin d'être d'une immense prudence dans leurs déclarations. Néanmoins, on connait plus ou moins le clivage qui séparent les uns des autres, assez mince depuis une dizaine d'année.

Pour le patronnat et l'UMP la réforme se résoud par une équation simple.

On vit plus longtemps.

Pour des raisons démographiques et associées au chômage de moins en moins de gens cotisent.
Solution = augmenter le temps de cotisation (voire le taux de cotisation).

Pour le PS et la CFDT, il s'agit de ne pas nier le constat ci-dessus. Ni d'ailleurs d'être totalement opposés à un allongement du temps de cotisation. Mais de modérer la réforme en introduisant la notion de pénibilité.
Quant aux organisations plus radicales (type SUD), il faudra sans doute compter sur un rapport de force pour bloquer toute tentative de réforme comptable.

Soit.

Nous souhaitons revenir ici sur trois points.

Premièrement, il faudra nécessairement adresser la question du taux d'activité des plus de 55 ans qui en France ne cesse de baisser depuis 2002. Il est aujourd'hui autour de 60% (à vérifier très précisément). Allonger le temps de cotisation sera une décision totalement vaine.


Deuxièmement, la définition de la pénibilité risque de donner lieu à des débats dont on peut pressentir qu'ils seront inextriquables.
Qu'est-ce qu'un emploi pénible ?
Un emploi d'exécution sans effort intellectuel et sans perspective ?
Un emploi physiquement éprouvant, comme les métiers du batiment ou de l'agriculture peuvent l'être ?
Un emploi de manager où la pression incessante conduit à un état de stress ayant des conséquances sur la santé (et pas que mentale) ?
Difficile de répondre .... Pour simplifier cette question, on peut se la poser de manière inverse : qu'est -ce qu'un emploi qui ne serait pas pénible ? Cher lecteur, je vous laisse médite sur le sujet.

Troisièmement, il serait souhaitable de profiter de ce débat pour mettre sur la table la question de la définition de notre système de retraite, sans tabous. Nous venons de connaitre une crise dont les effets sont encore immenses qui est une crise née d'un double phénomène.
Le surendettement des ménages américains et l'incompétence de certains opérateurs financiers.
Le surendettement est peut-être la conséquence d'une crise de la répartition salaire-capitale.
Pourquoi ne pas envisager alors une taxation additionnelle du capitale pour financer le système de retraite et ainsi ré-équibrer le système.
Débat à mener en tout état de cause.
nm.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Barre a gauche toute sur le blog d'Isaac !!!
Mettez votre ceinture, ca va secouer !
FB

Anonyme a dit…

les deux articles sont tout à magistraux, que dire de plus, la réalité saute aux yeux, même si la vérité peut aveugler certains.
abraham