dimanche 1 novembre 2009

De la poésie en pyjama

C’est à 2 heures du matin le 31 août 1970 que l’on réveilla Leonard Cohen pour monter sur la scène du festival de l’île de Wight. Après 5 jours de musique, de fatigue, de bagarres en tout genre, de chaos, le public est électrique et la tension à son comble (plusieurs musiciens ont dû arrêter prématurément leur performance, voire l’annuler simplement). Le poète se chauffe la voix avec ses choristes, puis monte sur scène, sans prendre la peine de se changer vraiment : un imperméable beige noué à la taille sur son pyjama gris suffira. Il prend le temps d’accorder sa guitare et s’approche du micro : « Greetings. Greetings. When I was seven years old, my father used to take me to the circus. He had a black mustache and a great vest and a pansy in his lapel. And he liked the circus better than I did. But there was one thing at the circus that happened that I always used to wait for. […] there was one moment when a man would stand up and he would say “would everybody light a match? So we can locate one another” ». Il demandera aux 600 000 personnes rassemblées autour de la scène d’allumer de la même façon une allumette pour les voir dans l’obscurité, sentir leur présence. Plus tard dans la nuit, il parlera de Nancy qui mis fin à ses jours en 1961, et qui n’avait personne près d’elle pour allumer une allumette. « Seems So Long Ago, Nancy ». Le poésie est partout : dans la voix du poète, dans les lumières qui surgissent de la nuit, dans nos yeux qui se sont ouverts.

4 commentaires:

Isaac a dit…

Où la richesse de la rédaction du blog d'Isaac démontre tout son sens.
Les éditorialistes se font plus percutants que jamais, au service de l'exigence, de l'acuité de la critique, dans un blog d'opinionS avec un S majuscule. Welcome DF.

Isaac a dit…

c'est un plaisir

Anonyme a dit…

Y aurait-il donc Isaac et Isaac ?
Salutation à l'ensemble de la rédaction. CT

Anonyme a dit…

Bel article !
Cette schizophrenie editoriale s'annonce prometteuse !
FB