Cette rentrée littéraire 2010 ressemble follement aux précédentes. Plus de 700 romans et plus de 200 nouvelles sont publiés. Des stars de l'édition comme Houellebecq ou Amélie Nothomb assurent leur fonction de blockbusters des ventes.
Alors ? Alors pour de la fraîcheur, on se tourne vers une maison d'édition qui renait de ses cendres : les nouvelles éditions Scala. Celle-ci crée l'évènement dans le milieu de l'art en proposant à des grands noms de la presse, du milieu universitaire et du monde des curateurs de publier des fictions autour d'un grand artiste et de l'idée de la vie dans son atelier.
Voilà bien un bien singulier concept me direz-vous !
Pour pimenter le tout, Nadeige Laneyrie-Dagen dirige cette collection. Pour les béotiens, Madame Dagen enseigne l'histoire de l'art à l'Ecole Normale Supérieure. Elle a publié l'un des succès de l'année 2009 avec ses "Détails vus au Louvre" aux éditions de La Martinière. Bref, ça envoie du bois. Madame la directrice de collection a donc sélectionné trois auteurs pour les premières publications qui sont en vente dans toutes les bonnes librairies depuis le 30 Septembre.
Alors ? Alors pour de la fraîcheur, on se tourne vers une maison d'édition qui renait de ses cendres : les nouvelles éditions Scala. Celle-ci crée l'évènement dans le milieu de l'art en proposant à des grands noms de la presse, du milieu universitaire et du monde des curateurs de publier des fictions autour d'un grand artiste et de l'idée de la vie dans son atelier.
Voilà bien un bien singulier concept me direz-vous !
Pour pimenter le tout, Nadeige Laneyrie-Dagen dirige cette collection. Pour les béotiens, Madame Dagen enseigne l'histoire de l'art à l'Ecole Normale Supérieure. Elle a publié l'un des succès de l'année 2009 avec ses "Détails vus au Louvre" aux éditions de La Martinière. Bref, ça envoie du bois. Madame la directrice de collection a donc sélectionné trois auteurs pour les premières publications qui sont en vente dans toutes les bonnes librairies depuis le 30 Septembre.
Pierre Wat, Anne Malherbe et Philippe Dagen (il aurait pas eu un piston ?).
Pierre Wat, professeur d'histoire de l'art à Paris-1 est un spécialiste du romantisme et auteur d'un Turner très remarqué. Il publie ici "Les Nymphéa, la nuit" mettant en scène Monet.
Philippe Dagen, professeur d'histoire de l'art à Paris-1 est un ogre. Figure hyper respectée (et crainte) de la scène intellectuelle parisienne, le monsieur tient la rubrique du Monde depuis plus de vingt ans. Boum. Il publie ici "L'australien" autour de Gauguin.
Et la benjamine, Anne Malherbe. Normalienne, curatrice remarquée, elle collabore depuis plus de 4 ans à artpress, la très respectée revue dirigée par Catherine Millet. Anne Malherbe est directrice de collection auprès de la maison d'édition Ides et Callendes et est l'auteur de plusieurs monographies et essais.
Orphée décapité, donc. Premier récit romanesque de la demoiselle. Qui nous plonge au coeur du Paris du second empire. Un récit qui met en scène Gustave Moreau, aux prises avec la création de son Orphée, aux prises avec la modernité naissante, aux prises avec lui-même et avec deux femmes qui trouvent dans son atelier un magnifique champ de bataille. Le livre est très réussi. suspendu hors du temps, hors des modes. La Malherbe se joue des conventions, des habitudes des lecteurs du XXIe siècle et en amoureuse de Gracq, de Proust et de la belle langue, elle balance une prose en apesanteur. Magnifique écrin à une intrique tout en retenue. Une intrigue qu'on pourrait croire désuète mais qui est véneineuse à souhait et légère à légère à la fois.
Et la jeune auteure s'empare du récit pour faire partager son amour de Paris, en nous prenant par la main et en guidant le lecteur à Belleville, aux Jardins des plantes, dans la nouvelle Athènes. Un Paris en pleine mutation, comme l'art de cette seconde moitiée du XIXe siècle. Et l'auteure ne se prive d'ailleurs pas d'émailler son récit de réflexions passionnantes sur ces mutations et sur le sens de celles-ci.
Bref, c'est beau. C'est cultivé. C'est intelligent. C'est psychanalitique. Une Arthur Schnitzler version 2010.
nm.
3 commentaires:
Oui,Madame Dagen enseigne,son mari est critique.En quoi cela nous sert-il dans la compréhension du livre que vous encensez par ailleurs et qui est peut-être très bien.La critique littéraire est un art difficile et demande beaucoup d'attention à l'objet même auquel elle se consacre.
J'ai lu vos textes à propos de l'art.Vous ne jurez que par une revue.Là encore,ayez plus de sens critique et d'ouverture et ne confondez pas la mode,les courants dominants et l'avancée efficace et parfois souterraine de la création artistique.
Ce n'est pas au vieux singe qu'on apprend à faire des grimaces!
Et vous y gagnerez en crédibilité.
Quand aux diplômes en art...Ils n'ont jamais qualifié la qualité de l'écriture!
Bienvenue cher "Ver" (??). Les commentaires sont trop rares, et ils sont pourtant la raison du blog en opposition à d'autres formes de média.
Bon. Voilà un commentaire qui mérite une réponse de notre part. S'agissant de la critique littéraire dont vous ne nous supposez pas digne, difficile de répondre. En effet, et vous l'avouez vous-même, vous n'avez pas pris la peine de lire le livre objet de cette note. Ca commence mal, reconnaissez le !
Pour les propos à propos de l'art de ce blog, là encore, il va nous être difficile de répondre à vos comentaires "génériques".
Je suppose néanmoins que vous regrettez que nous soyons ici plutôt assez proche des xhoix de artpress ?
Je le revendique bien volontiers. Au même titre que mes notes sur les frères Chapman, Guillaume Bresson, Tadeo Gaddi ou mon soutien tout entier à des artistes comme Vanessa Fanuelle (qui n'expose pas chez Templon). Vous avez pour le coup tout faux en associant cette revue, je vous cite, "à la mode, aux courants dominants". Je vois plutôt là la marque de la pensée Beaux Arts Magazine, Inrocks, Libé. Publication qui ont par ailleurs aussi d'excellents choix.
So, next time, je vous invite à davantage préparer votre commentaire pour m'éviter ces mises aux points ;)
Et si vous êtes artiste, je serai très heureux de regarder votre travail.
nm
Oui,cher Isaac,vous avez tout à fait droit aux commentaires de votre choix...et vous ne vous en privez pas à ce que je sache!
J'aurais aimé simplement que vous me parliez du contenu du livre,pas des circonstances,quelles qu'elles soient,de sa publication et des gens prestigieux qui l'entourent,c'est tout!
J'adore le travail des Chapman et bien d'autres,comme vous!.Je suis un amateur d'art qui veut découvrir.Par exemple j'aime lire le blog,récemment découvert avant le vôtre de Mme.Mallerbe qui est très agréable,sympathique,sensible et précis quant à ses choix.
Je n'ai,en ce qui me concerne,aucun préjugé(du moins j'essaie!)et lis tous ce que je peux lire sur l'art et je me déplace et j'achète cher Isaac!
Je vous souhaite énormément de lecteur et beaucoup de commentateurs,ce sera alors pour vous le succès!Tiens comme Lunettes Rouges par exemple.
Enfin mon Ver vaut bien votre Humm,ne
croyez-vous pas?
A très bientôt.
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