
Remarquez l'évolution de l'opinion ces dernières semaines au sujet de l'attitude chinoise au Tibet.
D'abord, nous avons connu une brêve période en France de quasi unanimité pour condamner le comportement des authorités chinoises vis à vis du Tibet : faut-il le rappeler, destruction méthodique d'une culture, d'un culte, de centaines (milliers de monastères), executions de moines ...
Et petit à petit, des voix discordantes se sont fait entendre. Je résume :"Qui sommes-nous, nous Français (ou Occidentaux) pour donner des leçons à la Chine ? Nous avons un lourd passé de colons, de tortionnaires parfois (Usage de la torture en Algérie), et aujourd'hui encore, notre traitement de certaines minorités est très contestable. Donc, balayons d'abord devant notre porte avant de distribuer les bons ou les mauvais points au monde entier".
Ce raisonnement a été en premier lieu tenu par les diplomates chinois en France, puis il a été relayé par certains milieux internationalistes et enfin, il se trouve de plus de contributeurs pour souscrire à ce discours.
Soit.
Mais, lorsqu'on se révolte au sujet de l'implacable répression chinoise, ce n'est pas au nom de la France, ou de l'Occident. Mais au nom de l'humanité.
Et notre passé, ou certains errements présents ne nous condamne en rien au silence.
Ce matin même, j'ai entendu une interview de Eunice Barber, très violente. En substance, son propos était le suivant : "je ne porterai pas de badge ou ne participerai à aucune manifestation anti-chinoise, car le sort réservé aux Arabes ou aux Noirs en France est terrible".
Hummm. Eunice Barber pense peut-être qu'elle fait preuve d'une grande hauteur de réflexion et d'une indépendance intellectuelle remarquable. Que nenni. En tenant ce type de raisonnement, elle se trouve la caution de tous les totalitarismes.
Moi, je condamne sans scrupule et sans honte la Chine. Je suis français et originaire de bourgogne. Je le ferais tout aussi que je fus Arménien, Juif New Yorkais, Chilien, Afrikaner ou musulam libanais.