mardi 31 mars 2009

Du lynchage des patrons


En ces temps de crise, les médias, les politiques et la France dans son ensemble a trouvé depuis quelques semaines un formidable exutoire. Il faut cracher publiquement sur les patrons des grands groupes.

Je ne m'étonnerais pas de voir se dresser très bientôt des tribunals d'exception en plein air.

Prenons par exemple la place de la Concorde : installons des tréteaux, une tribune, des gradins et livrons à l'appréciation de la foule le soin de juger ces grands patrons voyous. Non, vraiment, ce serait super. Et en plus, ça réduirait considérablement la pollution du coeur de Paris. Et rétablisson la peine de mort par la même occasion : visuellement il se passera quelques chose.

Ce qui est vraiment formidable, c'est que parmi les patrons, une catégorie jouit d'une aura partuclière. Une caste qu'il est interdit de critiquer, qu'on vénère même tandis que tous les autres ne sont que des vauriens. Cette caste, ce sont les entrepreneurs. Les autes, ce sont .... tous les autres !

Pour résumer, il n'y ces jours-ci aucun mérite à Piloter une entreprise comme Total ou Axa. Non, c'est facile. Ces PDG n'apportent aucune valeur ajoutée à l'entreprise qu'il pilote. Alors que les entretpreneurs, eux ....Ils sont tellement courageux et valeureux et beaux ?

Cette vision totalement manichéenne est stupide. Il faut appeler les choses par leur nom. De même que le lynchage générale actuelle n'a aucun sens. Qu'il faille porter sur la place publique la question de la gouvernance et des rémunérations : pourquoi pas. Mais aujourd'hui, avec le contexte particulier que nous connaissons, c'est se garantir de raisonner sous l'influence de l'émotion, ce qui ne donne rien de bon en général.

lundi 30 mars 2009

De Benoit XVI


Ne comptez pas sur moi pour rejoindre les rangs des criards qui s'effarouchent aux propos tenus par le très Saint Père la semaine dernière.

Pour plusieurs raisons. Par élégance d'abord : inutile d'ajouter du bruit au vacarme sur une affaire de cette nature.

Par colère ensuite. Je rappelle à ces associations, politiques, people et autres tartuffes dont l'époque est riche que Benoit XVI a consacré son existence entière aux autres, à la grace de Dieu, au Pardon et à la charité. Il ne se contente pas de passer deux heures sur scène par an au concert des Restos du coeur comme certains de ces donneurs de leçon.

Par pragmatisme enfin. Je ne crois pas que les positions de l'église en la matière aient un impact sur le comportement des populations concernées : croyez-vous que les jeunes gays s'en remettent aux positions du Pape ? Non. Que les ados français s'en remettent au vatican pour la question du préservatif ? Non. Quant aux populations africaines, elles n'ont pas l'ignorance que les occidentaux entretiennent ; et les relais de prévention existent.

Je reconnais en revanche que ce Pape a un très sérieux problème de communication. Il est reconnu comme étant un grand intellectuel, un homme de réflexion. Mais de toute évidence, il lui manque la maitrise du discours et des moyens de communication au XXIe siècle.

lundi 23 mars 2009

De Londres, Titien, Van Eyck et Daniel Arasse

Ce week-end, je suis allé à Londres. Pour jouir de certains des merveilleux musées que compte la capitale britannique : l'un déjà connu et adoré, la National Gallery, l'autre plus méconnu, la Tate Britain.
Et parmi les longues contemplations que je me suis accordées, j'ai eu la grace d'être témoin de rencontres très singulières avec deux toiles.

Daniel Arasse, célèbre (et défunt) normalien et historien de l'art parle dans certains de ses écrits de "La peinture qui se lève". Il décrit notamment avec un talent que je suis bien loin d'avoir cette merveilleuse aventure à propos d'une toile de Raphaël dans "Histoires de Peintures".
Et bien, ce week-end donc deux peintures se sont levées devant moi. Et ce fut magnifique. Un Titien et un Van Eyck.
Portrait d'Homme de Titien
Même si ces toiles je les connaissais déjà, je les aimais déjà, jamais elles ne m'étaient apparues sous ce jour. Je serais bien en peine de mettre des mots sur cette sensation, mais croyez moi sur parole, la peinture s'est levée, et c'est comme si la toile sortait de son cadre pour s'adresser à moi. (non, je n'avais pas abusé de substances illicites ...). Oui, je fais par ailleurs parti de ceux qui peuvent pleureur devant une oeuvre. Ca m'est notament arrivé il y a quelques mois devant une retrospective Bacon.

L'Homme au turban rouge de Van Eyck

Cette fois-ci, ce fut vraiment autre chose. Une autre émotion. La toile s'est levée ...

PS : je ne fus pas loin de penser qu'une autre rencontre du troisième type fut possible avec Pieter de Hooch. Un contemporain de Vermeer, peut-être moins célèbre mais au travail absolument magnifique. Ce sera peut-être lors de notre prochaine entrevue, Pieter et moi. Ou pas. C'est bien là la grâce de cette rencontre.


Une femme buvant avec deux hommes de Pieter de Hooch

jeudi 19 mars 2009

Du vernissage de ArtParis 09


Vernissage hier soir sous la verrière du grand palais pour la 11eme édition d'ArtParis.

Première remarque : le public présent était plus que jamais composé de "Beautiful People" et de Happy Few très "soignés".

C'est toujours à peu près le cas lors de ce genre d'évènements (FIAC, Art Basel ou vernissages chez des galleristes prestigieux) mais curieusement, j'ai trouvé cette représentation particulièrement appuyée hier soir.

Parlons Art. Rien de très neuf sous le soleil. Peut-être n'ai-je pas été très vigilant. J'ai beaucoup aimé Jean-Michel Fauquet exposé par une galerie New Yorkaise qui expose également Pierrette Bloch, la galerie Haim Chain. Par ailleurs, je vous recommande de voir les deux toiles de Anne-Laure Sacriste chez Olivier Robert dont je vous invite à découvrir la monographie publiée chez Ides et Calendes, premier ouvrage d'une collection consacrée aux jeunes artistes contemporains.

Bonne visite à vous.

mardi 17 mars 2009

Des individus en temps de crise, courte note


En temps de crise, il est très intéressant d'observer le comportement des individus qui vous entourent dans le milieu professionnel.

Ces périodes difficiles sont tout à fait révélatrices des personnalités profondes de chacun. Sans doute comme pourrait l'être une période de guerre.

C'est comme si nous vivions sous l'occupation, et que tombent les masques. Courage, renoncement, cruauté, lacheté, dénonciation, fuite devant ses responsabilités ... Vous choisissez ou subissez votre nature!

Toute la palette humaine explose sous nos yeux. Fascinant.

Et très rafraissant ;)




Note dédicacée à BH

mardi 10 mars 2009

De Klara Kristalova, des céramistes dans l'art contemporain


La question de l'apport de l'art contemporain, quelque soient les formes qu'il prenne est un sujet que j'aborde très souvent ici, ou à l'occasion de discussions entre amis, discussions souvent passionnées.

Klara Kristalova apporte quelque chose à celui qui regarde son travail. Il est définitivement innovant, mais ne tombe bien évidemment pas dans la provocation (ce qui ne serait pas innovant , puisque tellement usé). Elle est céramiste. Ce qui est en soi une fraicheur. Car, même si les spécialistes pourront me contredire (grand bien leur en prenne), l'art de la céramique n'est sans doute pas le plus familier à nos rétines, à nos sens.
Je vous recommande très vivement de vous intéresser à ses productions. A la fois mystérieuses mais figuratives, elles semblent aussi raconter un épisode romanesque, illustrer des chapitres d'une nouvelle qu'on imagine délicieusement fantastique. Subtilement irréelle.
C'est vraiment remarquable.

Vous la retrouverez notemment parmi les artistes exposés à la fondation Salomon, à l'occasion de l'exposition Sortilège, qui se déroule du 14 Mars au 14 juin.

lundi 9 mars 2009

De François Pérol, courte note


La nomination de François Pérol a suscité une forte polémique.

En résumé, à gauche et au centre : une loi exige un délai de 3 ans avant qu'un fonctionnaire ou un missionné du gouvernement ne puisse rejoindre comme salarié une entreprise sur laquelle il aurait eu à travailler dans ses fonctions au service de l'état. Normal au regard des nombreux excès passés. La gauche et le centre dénoncent ainsi de concert cette nomination. Je suis d'accord.

A droite : François Pérol est un banquier respecté, de grand talent et qui en plus connait très bien le dossier Caisse d'Epargne / Banque Populaire puisqu'il y a travaillé comme conseillé à L'Elysée (c'est bien le problème soulevé par les premiers). Donc, c'est le candidat idoine pour prendre la tête du nouvel ensemble bancaire ; il faut être pragmatique. D'accord .... et pas d'accord. Oui, sans doute, ce messieur est compétent pour le poste. Maintenant, personne ne nous fera croire qu'il est le seul à la surface de la planète à pouvoir diriger cette banque.

Par conséquent, je "vote" contre cette nomination.

samedi 7 mars 2009

De David LaChapelle


La monnaie de Paris propose une restrospective consacrée à l'ex-photographe star de star David LaChapelle. Un David LaChapelle qui depuis quelques années a investi le terrain de l'art contemporain. Ou plutôt pense l'avoir fait. Il se dupe lui-même. Il dupe aussi ses galeristes, ses acheteurs et les curateurs de cette exposition. J'oubliais la triste farandole d'un public modeux qui est totalement dupé, à l'unisson.
Bref, moi même, j'ai d'abord été dupé, je dois le reconnaitre. Lors de foires d'art contemporain récentes, j'avais pu rapporter avoir été séduit, très sincèrement, par ses travaux récents. Les mises en scènes monumentales d'un monde apocalyptique m'avaient plu, non pas pour le sens qu'elles portent, mais bien pour le travail de composition et surtout d'expressivité des personnages.
Mais rassemblées en un même lieu, les photographies ne tiennent pas.
Première surprise, la très mauvaise qualité des tirages et de l'encadrement !
Deuxième surprise, la présentation de "frise" en trois dimensions, en carton. Là aussi, la qualité du travail de tirage, des cartons, est en décalage totale avec les sujets présentés. C'est cheap. ça fait un peu découpage d'écolier, mais en très grand format.
Passé cet agacement sur la faiblesse de l'artisanat, qui est une partie non négligeable de l'art, passons au fond même des oeuvres.
Car le problème majeur porte sur le sens de "l'oeuvre". Hyper basique. Une définition du premier degré.
1. Le Hamburger écrase l'être humain = société de consommation qui écrase la personne humaine (waou, il est fort ce LaChapelle)
2. La guerre de religion = pas bien, la religion, c'est l'amour entre les hommes (putain, j'y avais jamais pensé, merci Dave)
3. Les portraits de différents people = les apparences ne font pas tout (puissant !)

Bon, cette exposition, vous pouvez absolument l'éviter, et pourtant, j'y suis allé avec beaucoup de plaisir. Mais pour le coup, c'est en ressortant que j'étais le plus content : c'était fini.

Pour ne pas rester sur cette litanie de critiques, je vous recommande d'aller voir l'exposition Gregory Crewdson, un photographe américain, à la galerie Daniel Templon. Magnifique.

dimanche 1 mars 2009

De la crise et de son traitement


Parlons avec franchise. La crise est d'origine financière. Elle a totalement désordonné nos grandes banques qui depuis plus de 6 mois n'en finissent pas d'exhumer des créances douteuses.

Les premiers touchés ont été aux Etats-Unis les pauvres gens qui avaient été bernés par un système qui permettaient même aux plus modestes de devenir propriétaires. Eux ont été depuis expulsés de leur domicile et se retrouve dans les difficultés les plus grandes. En France, nous n'avons pas connu cette conséquence de la crise.
En même temps que cette population humble, ce furent les salariés du secteur financier qui furent bien évidemment frappés par la crise. Faillites, licenciements ... En France, nous avons sans doute été beaucoup moins touché qu'aux US ou qu'à Londres, même si certains traders ont du être remerciés.
En revanche, En France, les sociétés de conseil qui travaillent avec le secteur financier ont elles été bien plus impactées. Et nombre de projets ont été remis à plus tard.
Les troisièmes à avoir été touchés de plein fouet furent les actionnaires. Sans doute, ils sont aujourd'hui les victimes les importantes de cette crise puisque leurs investissements ont été divisés par deux, trois ou plus. Il s'agit de personnes de tous horizons, de riches investisseurs, mais aussi des salariés, des retraités, bref tout le monde a pu être touché.

En automne, le second étége de la fusée Crise a été constaté. La fluidité de l'argent ayant été rendu difficile, les investissements des entreprises a été rendue beaucoup plus compliquée. A cel, s'est ajouté un climat de crainte générale.
Conséquences directes : les programmes d'investissements ont été rendus impossibles, revus très significativement à la baisse , ou ajournés. Les sociétés qui comptaient sur ces contrats se retrouvant alors dans des situations critiques.
D'où les premiers licenciement et le ralentissement des recrutements (en témoigne ma propre société) et vous avez donc un trou d'air dans la consommation avec pour secteur touché en priorité l'automibile.
Et le ralentissement de l'économie est comme chacun le sait un phénomène de cercle tantôt vertueux tantôt vicieux. Qui s'alimente aujourd'hui des mauvaises nouvelles que nous avons chaque jour. 90 000 nouveaux demandeurs d'emploi en janvier par exemple.
Et les victimes de ce deuxième de la fusée sont donc les salariés qui viennent de perdre leur emploi, et les sociétés qui voient leurs capacités d'investissement totalement diminuées.

Je comprend donc certaines des mesures prises en Europe. Le soutien au secteur financier doit être sans faiblesse. Les mesures d'indemnisation du travail partiel sont indispensables. Tout ce qui peut permettre de soutenir l'emploi et l'investissement doit être fait. Sans compter les efforts. Et pourquoi pas des exonérations massives (totales ?) de charges pour les recrutements fait en 2009 pendant 2 ans par exemple. Bref, il est temps de soutenir l'emploi et avec une intensité sans faille.
En revanche, je ne comprends pas les demandes portant sur le pouvoir d'achat des salariés. En effet, l'inflation ne pose pas fondamentalement plus de problème aujourd'hui qu'il y a deux ans. Ce n'est pas vrai. Et les salariés, ou les titulaires d'aides sociales n'ont pas été victimes de baisse de leur traitement, puisque ce n'est tout simplement pas possible. Alors, les mesures annoncées par Sarkozy sur la suppression des tranches d'impots je ne les trouve pas adaptées au contexte. Alors, les demandes de la gauche d'augementer les salaires, ou le SMIC ou les indemnités sociales, je ne les comprends pas. Elles ne sont pas justes. Et c'est le pire moment pour les mettre en oeuvre si on devait le faire, eu regard des difficultés des entreprises ; et je peux en témoigner.